Netanyahu bafouille et évite d’appeler Joe Biden « président »
Le Premier ministre s'est abstenu de dire explicitement que le candidat démocrate avait remporté les élections, préférant dire qu'il est "censé devenir le prochain président"

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a failli qualifier Joe Biden lundi de président ou de président élu, mais s’est repris à la dernière minute.
Bien qu’il ait félicité le Démocrate, Netanyahu s’est pour le moment abstenu de dire explicitement que l’ancien vice-président et sénateur du Delaware avait remporté les élections.
Il ne s’est également pas entretenu avec Biden lui et a été interrogé à ce sujet par un journaliste durant une conférence de presse (en hébreu) à Jérusalem.
« Il m’a été dit que dans un futur proche, je parlerais avec le président… », a répondu le Premier ministre, avant de bafouiller et de se reprendre, « …euh… avec Joe Biden, qui est censé devenir le prochain président ».
Netanyahu a refusé de répondre à la deuxième partie de la question, qui portait sur les affirmations infondées de fraude électorale avancées par le président Donald Trump et qui maintient avoir remporté le suffrage.
« Nous avons assez d’actualité politique ici », a-t-il dit.
Il a attendu plus de 12 heures après l’annonce de la victoire de Joe Biden par les médias américains le 7 novembre avant de réagir sur Twitter pour le féliciter. Même dans son message, il n’a pas précisé ce pour quoi il le félicitait, ce qui suggère qu’il ne voulait pas excéder Trump, qui a encore quelques mois à passer à la Maison Blanche, en admettant la victoire de son rival.
Congratulations @JoeBiden and @KamalaHarris. Joe, we’ve had a long & warm personal relationship for nearly 40 years, and I know you as a great friend of Israel. I look forward to working with both of you to further strengthen the special alliance between the U.S. and Israel.
— Benjamin Netanyahu (@netanyahu) November 8, 2020
Depuis, dans ses tweets et déclarations, Netanyahu n’a jamais parlé de Biden en tant que « président élu ».
Le Premier ministre a construit une étroite relation avec Trump et son administration, qui a inversé des décennies de politique américaine en reconnaissant la souveraineté israélienne sur Jérusalem et le plateau du Golan et en éliminant l’opposition aux implantations israéliennes en Cisjordanie.
Les liens entre Netanyahu et Trump et les républicains ont suscité des craintes sur une éventuelle perte du soutien bipartite à Israël à Washington. L’intéressé a nié cette allégation cette semaine, en déclarant « Démocrates et Républicains, ça ne fait aucune différence. »
Trump a refusé de reconnaître sa défaite, formulant des allégations non fondées de fraude grave et promettant de saisir la justice.