Netanyahu compare la première livraison de vaccins à Pearl Harbor
Selon le Premier ministre, les vaccins, comme l'attaque contre la base navale qui a fait des milliers de morts et poussé les États-Unis dans la guerre, sonnait "le début de la fin"
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a semblé comparé dimanche la livraison de la première cargaison de vaccins contre le coronavirus en Israël au bombardement japonais de Pearl Harbor.
Israël a été l’un des premiers pays à recevoir d’importantes quantités de vaccins en décembre 2020, et a rapidement réussi à organiser l’une des campagnes nationales d’inoculation les plus rapides au monde, réduisant presque totalement l’agent pathogène mortel alors qu’il reste endémique dans le reste du monde.
« Quand les avions ont atterri, les soutes pleines de vaccins, c’étais l’un des moments les plus excitants de ma vie de Premier ministre, parce que j’avais l’impression que ça ressemblait au moment où les Japonais ont bombardé Pearl Harbor, on savait que c’était le début de la fin », a dit Netanyahu, à qui l’on doit en grande partie la signature d’accords pour l’achat rapide de millions de doses de vaccins à Pfizer-BioNtech et d’une plus petite quantité à Moderna.
Netanyahu s’exprimait lors d’une cérémonie d’hommage aux institutions et aux personnes au premier plan de la lutte durant la crise sanitaire.
Plus de 2 300 militaires américains et des dizaines de civils ont été tués lors de l’attaque surprise des Japonais contre la base navale de Pearl Harbor, à Hawaï, le 7 décembre 1941. Cette attaque est généralement considérée comme l’élément déclencheur qui a poussé les États-Unis à entrer dans la Seconde Guerre mondiale, et qui a finalement aidé les Alliés à inverser la tendance contre les puissances de l’Axe – même s’il faudra attendre 1945, avec des millions de morts supplémentaires.
Ce n’est pas la première fois que Netanyahu évoque l’attaque de Pearl Harbor. En 2002, Netanyahu avait déclaré lors d’une audience du Congrès américain sur l’Irak que Pearl Harbor avait été « un événement charnière qui avait ouvert les yeux des Américains, et qu’une fois leurs yeux ouverts, ils ont mobilisé les forces disponibles dans cette grande et libre nation et le résultat était alors couru d’avance. »
« Je pense que de la même manière que les attentats du 11 septembre ont ouvert les yeux des Américains qui ont pu voir le conflit et le danger auxquels nous faisions face, et une fois leurs yeux ouverts, et [avec] la volonté écrasante de la majorité du peuple des États-Unis, tel un rouleau compresseur qui se déplace inexorablement, [il a été] décidé de se battre, avait-il déclaré à l’époque.
Le discours de Netanyahu, qui était favorable à l’invasion américaine en Irak, a été repris par John Kerry, en 2015, alors secrétaire d’Etat, pour argumenter contre la prise en compte des avertissements du leader israélien contre l’accord sur le nucléaire iranien.
« Le Premier ministre, comme vous vous en souvenez, a été profondément tourné vers l’avenir et s’est exprimé ouvertement sur l’importance d’envahir l’Irak sous George W. Bush, et nous savons tous ce qu’il est advenu de cette décision », avait déclaré Kerry à l’époque.
Dimanche, Netanyahu a également déclaré avoir discuté de la possibilité de créer des co-entreprises avec les États-Unis pour faire face à d’éventuelles pandémies futures, y compris le développement et la fabrication de vaccins.
« Nous vivons à l’ère des virus, dans le cas où le coronavirus a été créé naturellement, et ce n’est pas encore totalement clair – j’espère qu’il n’était pas naturel, mais il semble qu’il soit impossible de le savoir – et cela augmente les chances d’apparition d’autres pandémies », a-t-il déclaré, selon une transcription fournie par son bureau.
Ces propos interviennent quelques heures après qu’Israël a commencé à vacciner officiellement les adolescents âgés de 12 ans et plus, ce qui, selon lui, « confirmerait officiellement l’immunité collective ».
Israël a assisté à la disparition quasi totale du coronavirus dans la vie quotidienne et n’enregistre qu’une poignée de nouveaux cas par jour. Les autorités sanitaires ont également levé la quasi-totalité des restrictions. C’est en grande partie grâce à la campagne de vaccination, au cours de laquelle plus de 5,4 millions de personnes ont reçu au moins une dose, sur une population de 9,2 millions d’habitants, que le virus a été éradiqué.