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Netanyahu : Les Palestiniens ont perdu leur droit de veto

Le concept de "paix basée sur le retrait" a été remplacé par la "paix basée sur la force" a dit le Premier ministre. À terme, il y aura aussi une "vraie paix" avec les Palestiniens

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu discute de l'accord de normalisation entre Israël et les EAU au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 13 août 2020. (Yonatan Sindel/ Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu discute de l'accord de normalisation entre Israël et les EAU au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 13 août 2020. (Yonatan Sindel/ Flash90)

Déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu, dimanche 16 août, à la suite de l’annonce, le 13 août, d’une normalisation complète entre Israël et les Émirats arabes unis.

Jeudi dernier, avec le président américain Donald Trump et le cheikh Mohammed ben Zayed, j’ai annoncé l’accord de paix historique entre Israël et les Émirats arabes unis. C’est le premier accord de paix entre Israël et un pays arabe en 26 ans. Il est différent de ses prédécesseurs car il est basé sur deux principes : « la paix pour la paix » et « la paix grâce à la force ». Selon cette doctrine, Israël n’est tenu de se retirer d’aucun territoire et, ensemble, les deux pays récoltent ouvertement les fruits d’une paix totale : investissements, commerce, tourisme, santé, agriculture, protection de l’environnement et dans de nombreux autres domaines, dont la défense, bien sûr.

Cette paix n’a pas été obtenue parce qu’Israël s’est affaibli en se retirant jusqu’aux lignes de 1967. Elle a été obtenue parce qu’Israël s’est renforcé en cultivant une économie libre, une force militaire et technologique, et en combinant ces deux forces pour atteindre une influence internationale sans précédent.

Cette position internationale forte s’est exprimée par notre volonté de prendre position contre l’agression de l’Iran dans la région et ses efforts pour se doter de l’arme nucléaire. Le fait que nous soyons seuls, et que j’ai parfois dû me dresser seul contre le monde entier contre l’Iran et le dangereux accord nucléaire avec ce pays, a fait une forte impression sur les dirigeants arabes de la région.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (en bas à gauche) à son bureau de Jérusalem lors d’un appel téléphonique avec le dirigeant des EAU Mohammed Ben Zayed (en bas à droite) le 13 août 2020. (En haut) Le président américain Donald Trump. (Capture d’écran de la Douzième chaîne)

Un simple fait a été prouvé à nouveau : la force attire et la faiblesse repousse. Au Moyen-Orient, les forts survivent et avec la force, on fait la paix. Au fil des ans, j’ai fait progresser la culture de la force d’Israël et donc la doctrine de la « paix pour la paix ». Je le fais avec des dirigeants du monde arabe et islamique.

Ce concept a trouvé une expression publique lors de ma rencontre avec le président du Soudan il y a environ six mois, lors de mes réunions avec les ministres arabes des Affaires étrangères, lors de la réunion publique à Varsovie il y a un an et demi, et lors de ma visite publique à Oman il y a deux ans, à l’invitation de feu le sultan Qaboos. Je peux vous dire que cela s’est traduit par une série de réunions secrètes, sur lesquelles je me garderai bien d’entrer dans les détails.

Cette doctrine est en totale contradiction avec l’idée selon laquelle, jusqu’à il y a quelques jours, aucun pays arabe n’accepterait de faire une paix officielle et ouverte avec Israël avant d’avoir conclu le conflit avec les Palestiniens. De l’avis des Palestiniens, et de beaucoup de personnes dans le monde qui sont d’accord avec eux, il serait impossible de parvenir à cette paix en capitulant devant les exigences des Palestiniens, notamment le déracinement des communautés, la division de Jérusalem et un retrait aux lignes de 1967.

En effet, ce concept erroné a donné aux Palestiniens un droit de veto sur la réalisation de la paix entre Israël et les pays arabes. Il a fait d’Israël et du monde arabe les otages des exigences les plus extrêmes des Palestiniens, ce qui a mis l’État d’Israël en véritable danger existentiel. Peut-être, à mon avis, le plus grand danger était que plus de quelques Israéliens acceptent ces conditions absurdes. Il n’y en a plus. Ce concept de « paix basée sur le retrait et la faiblesse » n’existe plus dans le monde. Il a été remplacé par un concept différent : la paix véritable, la paix pour la paix, la paix grâce à la force. C’est ce que nous faisons valoir aujourd’hui.

Je vous rappelle que dans l’accord actuel, non seulement Israël ne s’est pas retiré d’un mètre carré, mais le plan Trump inclut, à ma demande, l’application de la souveraineté israélienne sur de vastes territoires en Judée et en Samarie.

(De gauche à droite, à l’arrière) Le conseiller présidentiel principal Jared Kushner, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin et le conseiller à la sécurité nationale Robert O’Brien applaudissent le président Donald Trump après l’annonce d’un accord entre les Émirats arabes unis et Israël visant à normaliser les relations diplomatiques, à la Maison Blanche, le 13 août 2020. (Brendan Smialowski / AFP)

C’est moi qui ai insisté pour inclure la souveraineté dans le plan, et ce plan n’a pas changé. Le président Trump s’y est engagé et je m’engage à mener les négociations sur cette base. Aux Nations unies en 2013, j’ai dit que pendant des années, beaucoup ont cru que la paix israélo-palestinienne ferait progresser une réconciliation plus large entre Israël et le monde arabe. J’ai dit que j’étais d’avis que la paix serait réalisée de la manière opposée : C’est l’élargissement de la réconciliation entre Israël et le monde arabe qui fera probablement avancer la paix israélo-palestinienne. J’ai ajouté que pour parvenir à cette paix, nous devions regarder non seulement Jérusalem et Ramallah, mais aussi Le Caire, Amman, Abou Dhabi, Ryad et d’autres endroits.

Ce n’était pas une prophétie. C’était la politique persistante et systématique que j’ai menée et qui a mis des années à se concrétiser. Dieu merci, elle a effectivement eu des effets. Je vois d’autres pays rejoindre le cercle de la paix avec nous. Ce changement historique fera également progresser la paix avec le monde arabe et, en fin de compte, la paix, la vraie paix, contrôlée, sûre, avec les Palestiniens également.

Le ministre des Affaires étrangères des EAU Abdullah Bin Zayed Al-Nahyan, au centre, partage un moment léger avec le chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, à gauche, et le leader du Hamas, Ismail Haniyeh, après l’ouverture du Sommet arabe à Riyadh, le 28 mars 2007. (Crédit : AP Photo/Awad Awad, Pool)

Je tiens à remercier les différents éléments qui, au fil des ans, ont contribué à maintenir le lien avec les Émirats arabes unis, en particulier le Mossad. J’ajoute également mon envoyé spécial pour le monde arabe, l’avocat Yitzhak Molcho, et le chef du Conseil national de sécurité Meir Ben-Shabbat et son équipe. Je les remercie tous.

En outre, des remerciements particuliers pour avoir fait avancer cet accord de paix vont à une autre personne, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Ron Dermer. Il a fait un travail exceptionnel, sans prétention et avec professionnalisme, avec l’équipe de la Maison Blanche et son collègue à Washington, l’ambassadeur des Émirats Arabes Unis.

Et bien sûr, je voudrais à nouveau exprimer ma profonde gratitude au président Trump et au cheikh Mohammed ben Zayed ; la coopération entre nous a permis de réaliser un geste historique d’une très grande importance pour l’avenir d’Israël et de toute la région ».

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