Netanyahu: On ne peut pas compter sur l’AP pour affronter les forces islamistes
Le Premier ministre a rendu visite à l'unité d'infiltration d'élite Duvdevan qui opère en Cisjordanie dans le cadre de l'offensive anti-terroriste
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rendu visite mardi à l’unité d’infiltration d’élite Duvdevan qui opère en Cisjordanie, et leur a dit qu’Israël ne pouvait pas compter sur l’Autorité palestinienne (AP) pour arrêter les attaques terroristes.
« Nous luttons dans une région où il y a une lutte constante entre ceux qui veulent aller de l’avant avec nous, et les forces islamistes radicales, qui veulent nous ramener à l’époque médiévale », a dit Netanyahu en s’adressant aux soldats.
« C’est un grand combat. Au niveau extérieur, bien sûr, mené par l’Iran, qui est notre plus grand ennemi, et nous le combattons. Au niveau local, il y a des forces qui veulent aussi nous étrangler en divers endroits », a poursuivi le Premier ministre.
Netanyahu a affirmé qu’Israël ne peut pas compter sur l’AP pour mettre fin aux attaques terroristes.
« Bien sûr, nous serions heureux si l’Autorité palestinienne faisait sa part, mais nous voyons qu’elle ne le fait pas. Dans la plupart des cas, elle n’affronte pas ceux qui doivent être affrontés », a-t-il dit. « Il n’y a aucun substitut, dans aucun scénario futur, à notre contrôle sécuritaire du territoire. »
L’armée israélienne mène, en Cisjordanie, une offensive antiterroriste, lancée pour venir à bout d’une série d’attentats qui ont fait 31 morts du côté israélien en 2022 et sept de plus lors d’une attaque commise à Jérusalem, la semaine dernière.
L’opération de Tsahal a entraîné plus de 2 500 arrestations au cours de raids nocturnes quasiment quotidiens. Elle a fait aussi plus de 170 morts du côté palestinien en 2022 et 15 de plus depuis le début de l’année. La majorité des Palestiniens tués l’ont été alors qu’ils commettaient des attaques ou pendant des affrontements avec les forces de sécurité – mais certains étaient des civils non-armés.
Fin janvier, l’ancien conseiller à la Sécurité nationale d’Israël Meïr Ben-Shabbat a également mis en garde contre l’incapacité du dirigeant de l’AP, Mahmoud Abbas à lutter contre le terrorisme.
Ben-Shabbat a déclaré que si Abbas ne combat pas plus fermement le terrorisme palestinien, Tsahal pourrait être contraint de se lancer dans une opération militaire majeure en Cisjordanie, comme il l’a fait en 2002 au plus fort de la Seconde Intifada.
« Abu Mazen se souvient bien de l’époque de l’Opération Bouclier défensif », a déclaré Ben-Shabbat. « Il ne veut pas en arriver là, mais il y arrivera. Les services de sécurité israéliens ont pour responsabilité première de protéger les vies israéliennes. Si nous arrivons à une situation où nous devons le faire, nous le ferons. »
Ben-Shabbat, actuellement chercheur invité à l’Institut d’études de sécurité nationale de l’université de Tel Aviv, a déclaré que si l’AP ne soutient pas activement le terrorisme, elle ne parvient cependant pas à le combattre.
« L’AP ne fait tout simplement pas sa part », a-t-il insisté. « Elle ne veut être en conflit avec personne, alors elle laisse les voyous de Naplouse créer le groupe terroriste de la Fosse aux Lions, elle laisse les voyous de Jénine stocker des armes et prendre le contrôle du camp de réfugiés.
« Et elle laisse Israël gérer les conséquences. »
« Si l’AP ne veut pas lutter contre le terrorisme », affirme l’ancien responsable de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, « on ne voit pas pourquoi l’organisation devrait exister ».
« Pourquoi Israël va-t-il à Jénine ? Parce que l’AP ne fait pas son travail », a expliqué Ben-Shabbat.
Lazar Berman a contribué à cet article.