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Ron DeSantis, en visite en Israël, rencontre Netanyahu en toute discrétion

Le Premier ministre a accueilli le gouverneur de Floride à Jérusalem ; son cabinet n'a publié ni annonce ni photo, laissant supposer qu'il souhaite éviter d'irriter Biden et Trump

Le gouverneur de Floride Ron DeSantis rencontrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 28 avril 2023. (Crédit : Bureau exécutif du gouverneur)
Le gouverneur de Floride Ron DeSantis rencontrant le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, le 28 avril 2023. (Crédit : Bureau exécutif du gouverneur)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré le gouverneur de Floride Ron DeSantis à Jérusalem lors du voyage très médiatisé de ce dernier en Israël la semaine dernière. Cette rencontre n’a pas fait l’objet d’une large couverture dans les médias israéliens, et le Bureau du Premier ministre n’a publié ni déclaration ni photographie conjointes.

Le bureau du gouverneur a publié un bref communiqué vendredi, indiquant que les deux hommes s’étaient rencontrés lors de la « mission commerciale historique » de DeSantis en Israël et a mis en avant les « solides relations avec Israël, tant sur le plan économique que culturel ».

« Le commerce bilatéral entre la Floride et Israël a atteint 651 millions de dollars en 2022, ce qui démontre le partenariat croissant entre les deux pays », a déclaré le bureau du gouverneur.

DeSantis, candidat présumé du parti Républicain américain (GOP) à l’élection présidentielle, a également tweeté une photo des deux hommes se serrant la main, en écrivant que c’était « toujours un plaisir de voir le Premier ministre Netanyahu ».

Selon Ynet, le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, ancien envoyé d’Israël à Washington, et le conseiller à la sécurité nationale, Tzahi Hanegbi, ont également assisté à la réunion.

Ynet et Haaretz ont émis l’hypothèse que Netanyahu n’a pas rendu publique la réunion par crainte éventuelle d’irriter le président Joe Biden, un Démocrate, et l’ancien président Donald Trump, le principal rival républicain de DeSantis dans la course à l’investiture pour 2024.

Lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Jérusalem, DeSantis a souligné l’importance des relations entre les États-Unis et Israël et a accusé l’administration Biden de nuire à ces liens.

Les relations entre Netanyahu et l’administration de Biden ont été très tendues en raison des efforts déployés par son gouvernement pour remanier le système judiciaire, une initiative contre laquelle les États-Unis ont vivement mis en garde.

Le mois dernier, Biden a exhorté Netanyahu à « renoncer » à son projet de loi sur la réforme du système judiciaire, se disant « très inquiet » pour la santé de la démocratie israélienne et avertissant qu’Israël « ne peut pas continuer sur cette voie ». Biden a également répondu par un « non » catégorique à la question de savoir s’il inviterait Netanyahu à la Maison Blanche, ajoutant : « Pas à court terme ».

Netanyahu n’a pas encore reçu d’invitation à la Maison Blanche et a demandé à tous ses ministres d’éviter de se rendre aux États-Unis et, le cas échéant, de ne pas rencontrer de représentants du gouvernement américain, jusqu’à ce que l’invitation soit acceptée.

À LIRE : Les dessous de la non-invitation de Netanyahu à la Maison Blanche

L’annonce faite mardi dernier par Joe Biden qu’il briguerait un nouveau mandat compliquera probablement davantage les efforts visant à programmer une visite de Netanyahu aux États-Unis, les considérations de politique intérieure jouant un rôle encore plus important dans les décisions de politique étrangère à l’approche du mois de novembre 2024.

Quant à Trump, il est possible que Netanyahu cherche à éviter de fâcher davantage l’ancien président, qui serait toujours mécontent des félicitations adressées par le dirigeant israélien à Biden après sa victoire à la présidence des États-Unis en 2020, élections que Trump estime toujours « volées ».

Trump a refusé de reconnaître sa défaite, en formulant des allégations non fondées de fraude grave et en promettant de porter l’affaire devant les tribunaux, actions qui ont finalement encouragé ses partisans à prendre d’assaut le Capitole des États-Unis pour tenter d’empêcher la certification de la victoire électorale de Biden au début de l’année 2021.

La colère apparente de Trump s’est manifestée alors que Netanyahu a été l’un des derniers grands dirigeants mondiaux à féliciter Biden et la vice-présidente Kamala Harris.

En vue de l’investiture de 2024, Trump a intensifié ses attaques contre DeSantis, qui a été distancé par l’ancien président dans les premiers sondages. Lors de son voyage en Israël la semaine dernière, le gouverneur de Floride a dû répondre à des questions sur sa perte de terrain face à Trump et sur le fait qu’il a été traîné en justice par le géant du divertissement, Disney.

Le gouverneur de Floride Ron DeSantis participant à la conférence du Jerusalem Post, au Musée de la Tolérance, à Jérusalem, le 27 avril 2023. (Crédit :  Yonatan Sindel/Flash90)

Ron DeSantis envisage de se lancer dans une campagne présidentielle une fois que l’État de Floride aura achevé sa session législative le mois prochain. À l’approche de ce moment, la familiarité du public avec le gouverneur s’améliore. Seuls 24 % des adultes américains déclarent ne pas en savoir assez pour l’évaluer selon le sondage AP-NORC d’avril, contre 30 % en octobre et 42 % en juillet 2021.

Cependant, cette familiarité accrue s’est traduite presque entièrement par une augmentation des opinions négatives à l’égard de DeSantis : 45 % ont une opinion défavorable, en légère hausse par rapport aux 40 % d’octobre et aux 30 % de juillet 2021. Les opinions favorables à l’égard de DeSantis sont restées largement inchangées : 31 % disent avoir une opinion favorable dans le nouveau sondage. Les opinions défavorables, cependant, sont concentrées chez les Démocrates.

Parmi les Républicains, 63 % disent maintenant qu’ils ont une opinion favorable de DeSantis, soit une légère hausse par rapport aux 57 % du mois d’octobre. Ce changement se concentre sur les Républicains modérés et libéraux, qui ont appris à mieux le connaître.

Avec ce changement, les cotes favorables de DeSantis (63 %) et de Trump (68 %) sont largement similaires parmi les Républicains. La cote de popularité de Trump est légèrement plus élevée que celle de DeSantis (30 % contre 20 %), tandis que davantage de personnes disent moins connaître DeSantis que Trump. Dans l’ensemble, près de la moitié des Républicains déclarent avoir une opinion favorable des deux hommes.

Lors de son voyage de deux jours en Israël la semaine dernière, DeSantis a rencontré le président Isaac Herzog, a pris la parole lors d’un gala organisé par le Jerusalem Post et le Musée de la Tolérance dans la capitale, et a été aperçu en train de dîner avec la milliardaire israélo-américaine Miriam Adelson à Jérusalem.

Elle faisait partie des principaux donateurs républicains présents au dîner organisé mercredi par Larry Mizel, un homme d’affaires américain qui a contribué à fonder le Musée de la Tolérance où se tenait le repas. Mizel était le président des Finances du bureau de campagne présidentielle de Trump dans le Colorado pendant la course de 2016.

DeSantis était assis entre Mizel et Adelson, selon Axios.

Miriam et son défunt mari, le magnat des casinos Sheldon Adelson, ont soutenu DeSantis lors de sa course victorieuse au poste de gouverneur en 2018, en faisant un don de 500 000 dollars au PAC « Friends of Ron DeSantis » (Amis de Ron DeSantis).

DeSantis est susceptible de rechercher à nouveau le soutien d’Adelson, car il devrait annoncer sa candidature à la présidence dans les semaines à venir, bien qu’il soit confronté à une bataille difficile.

Adelson est une admiratrice de longue date de l’ancienne ambassadrice de Trump à l’ONU, Nikki Haley, qui s’est déjà lancée dans la course pour 2024.

Des documents fiscaux découverts par POLITICO l’année dernière ont révélé qu’Adelson faisait partie de plusieurs grands donateurs du parti Républicain américain qui avaient fait des dons à une organisation à but non lucratif créée par Haley pour préparer le terrain en vue d’une candidature à la présidentielle de 2024.

Les deux Adelson ont donné 250 000 dollars chacun à l’organisation à but non lucratif de Haley, Stand For America, Inc.

Miriam Adelson, qui est devenue l’une des donatrices les plus convoitées du parti Républicain américain depuis la mort de son mari, a également fait un don de 5 000 dollars au PAC de Haley en 2021.

Les Adelson ont également été les plus grands donateurs de Trump lors de l’élection de 2020, signant des chèques pour plus de 90 millions de dollars au nom du président républicain sortant. Trump a lancé sa candidature à la réélection en novembre dernier.

Mais moins de deux mois après l’article publié par POLITICO en août 2022, le site d’information a rapporté qu’Adelson avait dit aux potentiels candidats républicains à l’élection présidentielle de 2024 qu’elle prévoyait de rester neutre pendant la bataille des primaires du parti Républicain américain.

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