Nir Orbach soutient Yair Netanyahu qui a été suspendu des réseaux sociaux
Le député Yamina, dont le fils de Netanyahu avait diffusé l'adresse, a dit que "même si je ne souscris pas à ce que vous dites, je me battrais pour que vous puissiez le dire"
Le député de Yamina, Nir Orbach, a pris la défense samedi du fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Yair Netanyahu, après la suspension brève de ce dernier sur les réseaux sociaux, parce qu’il avait partagé publiquement l’adresse personnelle du législateur de droite avant une manifestation qui était organisée aux abords de son domicile.
Orbach a subi des pressions intenses lui demandant de s’opposer au dit « gouvernement du changement » qui comprend un accord de rotation au poste de Premier ministre conclu entre le leader de Yamina, Naftali Bennett, et le dirigeant de Yesh Atid, Yair Lapid. Des mouvements de protestation nocturnes ont notamment été organisés aux abords de son habitation à Petah Tikva. Jeudi dans la soirée, Yair Netanyahu a été brièvement suspendu de Twitter, Facebook et d’Instagram – propriété de Facebook – pour avoir partagé un prospectus annonçant le rassemblement devant la maison d’Orbach qui comprenait l’adresse de ce dernier.
« Si les administrateurs d’Instagram/Twitter ont bloqué Yair Netanyahu parce qu’ils ont voulu intervenir en mon nom – merci, mais non merci », a écrit Orbach sur Twitter. « En Israël, tout le monde a le droit de manifester et de protester et je serais heureux si les choses restent ainsi – même si c’est contre moi qu’on manifeste ».
Il a ajouté que « même si je ne souscris pas à ce que vous dites, je me battrais pour que vous puissiez le dire ».
Yair Netanyahu avait été initialement suspendu de Facebook et d’Instagram pour avoir partagé le prospectus sur lequel l’adresse d’Orbach était écrite, contrevenant ainsi aux règles du géant des réseaux sociaux qui interdisent de partager une adresse personnelle. Il avait alors écrit dans un tweet qui comprenait à nouveau le prospectus que les « Bolchéviques » lui avaient interdit de poster sur Facebook et Instagram pendant 24 heures, ce qui avait entraîné un bref blocage de Twitter.
Le parti du Likud de Benjamin Netanyahu avait condamné cette interdiction dans une série de publications en anglais sur Twitter, qui avaient été intitulées « LA CENSURE DE LA DROITE ».
Yair Netanyahu est (très) familier des polémiques sur les réseaux sociaux. Il est connu pour ses publications incendiaires et il écrit fréquemment des tweets fustigeant et raillant ceux qui, selon lui, s’en sont pris à lui ou à sa famille. Il a fait l’objet de plaintes pour diffamation et de menaces de poursuites judiciaires.
Le tweet d’Orbach prenant la défense de Yair Netanyahu est survenu alors que des centaines de personnes se sont rassemblées devant le domicile du député, samedi soir, le pressant de ne pas voter en faveur du futur gouvernement qui, s’il devait prêter serment, verrait le remplacement du Premier ministre le plus pérenne de toute l’Histoire d’Israël.
Le slogan « les gauchistes sont des traîtres » a été scandé lors du regroupement, selon la Douzième chaîne.
Orbach est sorti de sa maison pour échanger avec certains manifestants.
« Abaissons la température », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas de plan de désengagement ici, pas de catastrophe d’Oslo. Cela a été une décision très compliquée et difficile mais calmons-nous, parce que la population d’Israël ne me regarde pas seulement : elle vous regarde, vous aussi ».
Le vote d’Orbach est considéré comme crucial pour la formation du nouveau gouvernement. Même s’il avait brièvement fait savoir qu’il pourrait voter contre, il aurait récemment dit qu’il voterait pour ou qu’il démissionnerait de la Knesset – permettant à la candidate suivante sur la liste du parti, Shirley Pinto, de prendre son siège. Pinto, pour sa part, est une fervente partisante du gouvernement du changement.
Une autre parlementaire de Yamina susceptible de ne pas apporter son vote à la coalition et de rejoindre le Likud de Netanyahu, Idit Silman, a annoncé vendredi qu’elle s’était finalement décidée à voter pour le dit « gouvernement du changement ».
La coalition Bennett-Lapid représente 61 députés à la Knesset, forte de 120 membres, ce qui implique qu’une seule défection pourrait l’empêcher de gagner le vote de confiance nécessaire pour prendre le pouvoir : Yesh Atid (17 sièges), Kakhol lavan (8), Yisrael Beytenu (7), le parti Travailliste (7), Yamina (6 de ses 7 parlementaires), Tikva Hadasha (6), Meretz (6) et Raam (4).
Dans la mesure où le vote de confiance devrait seulement avoir lieu le 14 juin et dans la mesure où la coalition se dirige vers une majorité 61 à 59 – une seule défection pouvant la condamner à mort – la possibilité d’un changement de situation ne peut pas être écartée notamment parce que les accords de coalition n’ont pas été finalisés et que la réalité politique, en Israël, peut potentiellement changer en l’espace de quelques jours – voire quelques heures ou quelques minutes.
Lapid a annoncé au président Reuven Rivlin, mercredi dernier dans la soirée, qu’il était parvenu avec ses alliés à rassembler une coalition. Mais la Knesset ne doit en être officiellement informée qu’en date du 7 juin.
Selon la loi israélienne, le président de la Knesset, Yarin Levin (qui appartient au Likud) a alors une semaine pour programmer le vote de confiance en direction du nouveau gouvernement – mais il devrait utiliser ces sept jours entiers pour offrir à Netanyahu et à ses alliés le maximum de temps pour recruter d’éventuels transfuges.