Nouvelle ligne rouge d’Abbas : un retrait israélien sous quatre ans
« Les Palestiniens ne signeront pas d'accord sans la reconnaissance explicite de Jérusalem Est comme leur capitale et sans la libération intégrale des prisonniers »
Elhanan Miller est notre journaliste spécialiste des affaires arabes
Anticipant l’accord-cadre américain qui doit être présenté dans les prochaines semaines, la présidence de l’Autorité palestinienne a émis mercredi une liste de « lignes rouges » détaillant les positions non négociables du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Nabil Abu Rudeineh, un porte-parole d’Abbas, a déclaré au quotidien officiel Al Ayyam que la proposition américaine devrait inclure un retrait israélien « de tous les territoires palestiniens occupés en 1967 » dans un délai de trois ou quatre ans, ainsi que la libération de tous les Palestiniens détenus dans les prisons d’Israël.
Cette liste de « lignes rouges », qui a été envoyée début février au Quartet pour le Moyen Orient ainsi qu’au président américain Barack Obama, comprend également une demande pour résoudre la question des réfugiés selon la résolution 194 de l’ONU et un refus de reconnaître Israël comme Etat juif.
« Ce sont les lignes rouges de la position palestinienne, étant donné que sans ces principes, il ne peut y avoir de paix juste et globale dans la région », a annoncé Abu Rudeineh.
Le délai de quatre ans pour le retrait israélien de Cisjordanie entre en contradiction avec les déclarations faites par Abbas au New York Times le 2 février, où il avait évoqué un délai de cinq ans pour que les lsraéliens se retirent.
Dans une interview télévisée à Tel Aviv quelques jours plus tôt, Abbas avait fixé la limite du retrait israélien à trois ans.
Quoi qu’il en soit, le haut responsable du Fatah Nabil Shaath a émis des doutes lundi quant à la possibilité que les négociations avec Israël se prolongent après avril. Selon lui, cela est dû au soutien américain à la demande israélienne d’être reconnu comme Etat juif et de maintenir une présence militaire dans la Vallée du Jourdain.
« Les négociations ne seront pas prolongées [au-delà du délai initial de neuf mois] si ces conditions sont maintenues », a confié Shaath au quotidien Al-Quds Al-Arabi, basé à Londres.