Obama encouragera la solution à 2 états, sans forcer
Le président continuera à critiquer les implantations, mais ne prévoit pas "de nouvelle initiative pour le moment", selon Ben Rhodes

WASHINGTON – Quand le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama se rencontreront mercredi, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, les deux dirigeants reprendront probablement le va-et-vient compliqué dont a souffert la relation américano-israélienne ces huit dernières années.
D’une part, la discussion devrait s’orienter vers la coopération sécuritaire qui a soutenu la relation américano-israélienne tout au long de cette dernière décennie, et s’est plus récemment exprimée par l’accord d’aide militaire de 38 milliards de dollars. Mais, alors qu’Israël n’a jamais été, financièrement du moins, redevable à Washington comme il l’est aujourd’hui après la signature de cet accord, cette rencontre ne sera pas seulement un tour de piste victorieux pour les deux dirigeants, dans le but de rassurer leurs nations au sujet de leurs relations. Cette rencontre sera l’occasion d’aborder les sujets épineux qui ont nourri l’acrimonie légendaire entre les deux dirigeants.
En tête de liste des sujets sensibles figure la véhémente opposition d’Obama à la politique israélienne en Cisjordanie. Mardi, devant l’Assemblée générale de l’ONU, Obama a prévenu qu’Israël « doit reconnaitre qu’il ne peut pas occuper et coloniser la terre palestinienne de manière permanente ». Ses conseillers affirment qu’Obama se chargera de réitérer cet avertissement de vive voix à Netanyahu.
« Je pense que ça sera une bonne opportunité pour eux de discuter du chemin parcouru, mais également de discuter de ces sujets sur lesquels nous divergeons », a expliqué Ben Rhodes, conseiller national adjoint aux Communications stratégiques à des journalistes mardi soir.

Rhodes a déclaré que pendant la rencontre de mercredi, il est certain qu’Obama soulèvera le problème « des activités de colonisation continue, de la viabilité potentielle d’un État palestinien face à une telle activité de colonisation. »
« En plus de nos efforts pour promouvoir la paix, nous avons fait part de nos inquiétudes à ce sujet au gouvernement israélien, car nous observons une hausse des activités de colonisation au cours des dernières années », a-t-il ajouté.
Bien qu’ils se soient rencontrés en moyenne deux fois par an pendant la présidence d’Obama, le dernier face-à-face entre Netanyahu et Obama remonte à l’an dernier. En novembre 2015, suite à la conclusion de négociations au sujet du nucléaire iranien, autre source de tension dans la relation entre les deux pays, tous deux semblaient avoir à cœur de montrer un retour à la normale.
Pendant cette rencontre, Obama a également soulevé le problème de la politique d’Israël en Cisjordanie, mais à l’inverse des sessions précédentes, cela n’a eu lieu qu’en privé, et non pas lors de ce qui s’est révélé à plusieurs reprises être une manifestation maladroite en public juste avant ou juste après leur discussion à huis clos.
En plus d’évoquer l’accord militaire à 38 milliards de dollars signé la semaine dernière, et la politique d’Israël en Cisjordanie, les deux dirigeants devraient également parler d’une variété de sujets que la Maison Blanche intitule « les problèmes régionaux », notamment l’Iran et la guerre civile en Syrie.
En revanche, ce qui ne sera pas abordé lors de cette rencontre, c’est le plan de paix américain.
Rhodes a fait taire les informations selon lesquelles l’administration d’Obama préparait activement un ultime effort pour négocier une discussion entre Israël et Palestiniens. Il a souligné qu’ « en ce qui concerne nos plans, nous n’avons rien que le président puisse utiliser pour poursuivre une nouvelle initiative à ce stade. »
Dans les dernières semaines, les spéculations veulent que le protocole d’accord serve de moyen de pression pour ramener Israël à la table des négociations. Le New York Times a écrit qu’Obama envisageait de donner un dernier coup de pression à l’accord israélo-palestinien, ouvrant la possibilité que le président américain mettrait en route les opérations soit lors de l’Assemblée générale de l’ONU, soit en novembre, après les élections présidentielles américaines.
Mais bien qu’Obama ait critiqué Israéliens comme Palestiniens dans son discours annuel devant l’institution internationale, ses remarques de mardi n’ont proposé aucune piste pour résoudre ce conflit vieux de plusieurs décennies.
Pourtant, Rhodes a gardé la possibilité d’une action, et donc de spéculations, ouverte. « Je ne veux pas dire que nous n’avons jamais discuté de choses que pourrait faire le président pour faire avancer le dossier. Mais nous ne nous rendons pas à ce rendez-vous demain, ni n’abordons les prochaines semaines, avec un plan pour que le président prenne des mesures particulières à ce sujet. »
« Je ne veux pas non plus vous dire que nous allons écarter l’éventualité que le président s’exprime sur le conflit israélo-palestinien avant qu’il ne quitte la Maison Blanche, parce qu’au final, nous déciderons si ça se révèle constructif dans le résultat que nous voulons voir, à savoir, une négociation pour une solution à deux états », a ajouté Rhodes.