ONU: le mandat de l’agence pour les réfugiés palestiniens prolongé jusqu’en 2023
Une résolution sur cette prolongation a été adoptée par 169 pays, deux votant contre – Etats-Unis et Israël – et neuf pays s'abstenant
L’Assemblée générale de l’ONU a prolongé vendredi jusqu’au 30 juin 2023 le mandat de son agence controversée pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont l’existence est notamment remise en cause depuis deux ans par les Etats-Unis et Israël, et qui fait l’objet d’une enquête après un scandale de mauvaise gestion et d’abus.
Une résolution sur cette prolongation a été adoptée par 169 pays, deux votant contre – Etats-Unis et Israël – et neuf pays s’abstenant.
Le mandat triennal actuel de l’Unrwa avait comme échéance juin 2020.
La résolution approuvée vendredi « exhorte tous les donateurs à continuer d’intensifier leurs efforts afin de répondre aux besoins prévus de l’agence » dans un contexte de dégradation de la situation socio-économique dans la région et notamment dans les Territoires palestiniens.
Cette prolongation du mandat de l’Unrwa survient sur fond de difficultés budgétaires pour l’agence depuis que les Etats-Unis ont mis fin en 2018 à leur aide financière annuelle de 300 millions de dollars et alors que son chef, Pierre Krahenbuhl, a dû quitter début novembre ses fonctions après avoir été accusé d’abus de pouvoir.
Fondée en 1949, l’Unrwa gère des écoles et fournit une aide vitale à des millions de réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les Territoires palestiniens. Elle emploie 30 000 personnes, principalement des Palestiniens.
Depuis plus d’un an, les Etats-Unis de Donald Trump et Israël jugent qu’elle n’a plus de raison d’être dans sa forme actuelle.
Les deux pays s’opposent notamment au fait que les Palestiniens puissent transmettre le statut de réfugié à leurs enfants, souhaitant ainsi réduire le nombre de personnes bénéficiant d’une aide de l’Unrwa. Les Palestiniens dénoncent cette approche comme une violation de leurs droits.
Alors qu’il avait réussi, avec des économies et de nouvelles levées de fonds, à atténuer en 2019 la crise budgétaire de l’Unrwa, son commissaire général, le Suisse Pierre Krähenbühl, a été contraint à la démission le 6 novembre.
Un rapport interne avait conclu cet été à une mauvaise gestion de l’agence et à des abus de pouvoir commis par un petit groupe de hauts responsables. Pierre Krähenbühl a rejeté toutes les accusations, assurant qu’il n’y avait pas eu ni corruption, ni fraude, ni mauvaise gestion de financements de donateurs.
Plusieurs pays ont depuis suspendu leurs aides.