Otzma Yehudit cesse son boycott parlementaire après le lancement d’une opération à Gaza
Le gouvernement nie tout lien entre les menaces de Ben Gvir et le début de l’opération Bouclier et Flèche ; le ministre de la Sécurité nationale a été tenu à l’écart des réunions sur le lancement de l’opération
Le parti d’extrême droite Otzma Yehudit, membre de la coalition au pouvoir, a déclaré mettre fin au boycott des activités gouvernementales après le lancement de l’opération militaire Bouclier et flèche à Gaza.
Dirigé par le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir, Otzma Yehudit a boycotté la réunion du Conseil des ministres, ce dimanche, et menacé de boycotter les votes et même de quitter le gouvernement, en signe de mécontentement face à la réponse du gouvernement à plusieurs questions de sécurité.
Dans un communiqué publié mardi matin, le parti a déclaré qu’« en raison de l’acceptation de notre position et du passage d’une politique d’endiguement à des attaques via des assassinats ciblés de responsables du Jihad islamique, nous revenons voter aux côtés du gouvernement ».
Le parti a ajouté espérer que cette nouvelle approche, agressive, « soit maintenue sur le long terme ».
L’opération a commencé tôt mardi matin lorsque Tsahal a tué pas moins de 13 personnes, parmi lesquelles trois hauts responsables du groupe terroriste du Jihad islamique. Elle fait suite au tir de 104 roquettes sur Israël de la part de terroristes de Gaza dirigés par le Jihad islamique, en représailles à la mort d’un membre présumé du groupe qui avait entamé une grève de la faim au sein d’une prison israélienne. Plusieurs roquettes sont tombées à Sderot, dans le sud d’Israël, le 2 mai dernier, blessant trois ouvriers et endommageant des maisons et des voitures.
Plusieurs médias israéliens ont fait savoir que Ben Gvir a été délibérément exclu des réunions et de la prise de décision sur le lancement de l’opération, de crainte qu’il ne divulgue des informations avant son lancement.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu donne l’impression de se méfier de son ministre de la police, qu’il a tenu à plusieurs reprises à l’écart de la prise de décisions critiques sur les questions de sécurité.
Le député d’Otzma Yehudit, Tzvika Fogel, a confirmé mardi que le ministre de la Sécurité intérieure ne faisait pas partie du cercle des décisions en matière de sécurité.
« Ben Gvir a été exclu de cette opération, mais je préfère regarder du bon côté », a déclaré Fogel au site d’information Ynet, ajoutant que même si l’opération était évidemment en préparation depuis un certain temps, il pensait que la pression de son parti avait eu un impact.
« Nous sommes heureux de cette politique d’attaque et non de confinement », a ajouté Fogel, notant que Ben Gvir et le Premier ministre Benjamin Netanyahu devaient s’entretenir, mardi soir, en signe de détente.
Si le parti d’extrême droite dit avoir eu une influence sur la prise de décision envers l’opération à Gaza, nombreux sont les membres de la coalition qui nient tout lien entre les deux.
De hauts responsables du gouvernement, cités mardi par Ynet, nient que le boycott de Ben Gvir ait eu un quelconque impact sur le lancement de l’opération Bouclier et Flèche.