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Ouverture de dossiers d’adoption dans l’affaire des enfants yéménites disparus

Selon une nouvelle loi, les proches qui pensent que leurs membres de famille ont été enlevés par l’état pourront demander à un assistant social de vérifier les archives nationales

Les documents classifiés liés à l'affaire des enfants yéménites, aux Archives de l'Etat à Jérusalem, le 22 décembre 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Les documents classifiés liés à l'affaire des enfants yéménites, aux Archives de l'Etat à Jérusalem, le 22 décembre 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La Knesset a approuvé un projet de loi mardi qui va permettre aux familles qui sont venues en Israël depuis le Yémen à l’époque de la création de l’Etat de déterminer si les enfants dont ils pensent qu’ils leur ont été enlevés ont réellement été placés en adoption.

Selon la nouvelle loi, quiconque craint qu’un de ses proches parents ait pu être enlevé à sa famille et placés en adoption peut demander à un assistant social de vérifier les archives de l’adoption pour voir si le nom de leur proche y apparaît. Si le proche a été placé en adoption, le procureur général en sera informé, et il demandera aux tribunaux de décider s’il convient de donner les détails de l’adoption à la famille qui cherche ses proches disparus.

Actuellement, les citoyens qui ont eux-mêmes été adoptés peuvent chercher leur famille à partir de leur dix-huitième anniversaire. Les familles qui cherchent leurs enfants qui ont disparu n’avaient auparavant pas la possibilité d’avoir accès aux dossiers d’adoption.

Depuis les années 1950, plus de mille familles – pour la plupart des immigrants du Yémen, mais aussi des Balkans, de l’Afrique du Nord, et d’autres pays du Moyen-Orient – ont affirmé que les enfants ont été systématiquement enlevés d’hôpitaux israéliens et placés en adoption, parfois à l’étranger.

La députée de la Knesset Nurit Koren (Crédit : Nati Shohat / flash 90)

La députée du Likud Nurit Koren, qui préside lobby de la Knesset avec la mission d’enquêter sur ce que l’on a appelé l’Affaire des Enfants Yéménites, et dont le propre cousin a disparu en bas âge, s’est félicitée de la nouvelle loi.

« C’est une loi historique et révolutionnaire qui donnera des réponses aux familles », a-t-elle déclaré. « Aujourd’hui, de nombreuses familles dans le pays ont souffert pendant des années de l’incertitude concernant leur proches, et maintenant ils vont enfin recevoir des réponses. »

« Cette proposition constitue une des nombreuses étapes que j’ai mis en avant dans la commission que je préside, et dont le but est double. Il s’agit premièrement d’avoir la vérité sur le sujet », a-t-elle déclaré. « Deuxièmement, il faut soulager le fardeau bureaucratique qui pèse sur les familles impliquées dans l’affaire. Ouvrir les archives des adoptions donnera des réponses et nous aidera à obtenir la vérité. »

Enfants yéménites arrivés en Israël grâce à l’opération Tapis volant, devant un avion d’Alaska Airlines. (Crédit : AJM)

Cette loi vient à la suite d’une autre loi de février qui autorise l’ouverture des tombes pour procéder à des analyses génétiques, qui permettront aux familles d’enfants qui ont disparu dans l’affaire des enfants yéménites entre 1958 et 1970 de demander au tribunal une exhumation des dépouilles afin d’établir des comparaisons d’ADN.

Environ 49 000 Juifs yéménites ont été amenés dans l’Etat d’Israël naissant dans l’Opération Tapis Volant en 1949-1950.

Contestée par des universitaires et démentie par trois commissions d’état qui ont étudié l’affaire et conclu que la plupart des enfants étaient morts, l’affaire a constamment refait surface, notamment parce que la plupart des familles n’ont pas reçu les dépouilles de leurs enfants ou n’ont pas été informés de leurs lieux de sépulture. En outre, les certificats de décès étaient truffés d’erreurs, et la plupart des enfants disparus ont reçu des convocations pour leur service militaire dix-huit ans après l’annonce de leur. Il y a aussi eu des cas où des enfants adoptés ont pu confirmer, test ADN à l’appui, qu’ils étaient originaires de familles yéménites à qui ont avait dit qu’ils étaient morts.

Des Juifs yéménites à bord d’un avion lors de l’opération Tapis volant, en 1949 (Crédit : Wikimedia Commons)

La loi est intervenue après que les archives d’état ont déclassifié 400 000 documents sur l’affaire en décembre 2016.

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