Pas de plans pour réoccuper Gaza mais toutes les options sont étudiées
Le calme sur le long terme ne peut être obtenu que par la démilitarisation de la bande de Gaza, selon la ministre de la Justice
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Pour l’instant, Jérusalem ne projette pas de réoccuper la bande de Gaza mais si le Hamas continue ses attaques contre les civils israéliens, le gouvernement va sérieusement étudier cette option, déclare la ministre de la Justice Tzipi Livni lundi.
« On a différentes options et elles sont toutes sur la table – tout dépend du Hamas », affirme Livni en réponse à une question sur l’impact de l’augmentation du nombre de victimes israéliennes sur la vision du cabinet de l’incursion terrestre dans l’enclave côtière.
« Nous avons quitté la bande de Gaza, nous avons retiré nos forces [armées], nous avons détruit les implantations en espérant vivre en paix et dans le calme. Notre politique n’est pas de réoccuper Gaza mais nous sommes concentrés sur les menaces qui viennent de Gaza. Et si le Hamas n’arrête pas de tirer sur Israël, nous étudierons toutes les autres options, toutes les options sont sur la table ».
Livni, chef du parti centriste Hatnuah, est considérée comme étant la plus conciliante des huit membres du cabinet de sécurité du Premier ministre Netanyahu.
L’opération Bordure protectrice se concentre sur la destruction des tunnels terroristes utilisés par le Hamas pour attaquer les Israéliens explique Livni. « Le Hamas ne veut pas accepter un cessez-le-feu pour le moment, nous continuerons à le faire [attaquer le Hamas] ».
Sur le long terme, cependant, seule une démilitarisation complète de la bande de Gaza amènera le calme dans le sud d’Israël, affirme Livni.
« C’est quelque chose, je crois, qui n’est pas uniquement du seul intérêt d’Israël mais aussi de ceux du côté palestinien qui aimerait vivre en paix. Et c’est [aussi] dans l’intérêt de l’Egypte et du monde entier », a-t-elle expliqué aux journalistes lors d’une conférence organisée par Israel Project. « En parlant du long terme, la démilitarisation est nécessaire ».
Livni a refusé d’expliquer comment Israël comptait démilitariser Gaza. Elle a juste déclaré qu’Israël parlerait ce problème avec la communauté internationale. « Pour le moment, nous sommes concentrés sur le besoin d’arrêter ces terroristes, d’agir contre ces tunnels, de mettre un terme aux tirs des roquettes sur Israël », a-t-elle affirmé.
« Sur le vrai long terme, il est aussi clair que quand on obtiendra un accord de paix détaillé avec une Autorité palestinienne légitime, Gaza devra en faire partie, et la démilitarisation de Gaza fera partie [de ce qui sera] le futur accord ».
Netanyahu a répété maintes fois, au cours de ces derniers jours, que la « communauté internationale doit travailler pour la démilitarisation de Gaza ». Il s ‘adressait aux dirigeants mondiaux avec qui il était en communication.
Livni a déclaré que le refus répété du Hamas d’accepter les propositions de cessez-le-feu démontre que l’organisation prend les Gazaouis et
« essentiellement le monde entier » en otage.
Les deux parties au conflit ne sont pas Israël et les Palestiniens de Gaza, ajoute-t-elle. C’est, plutôt, Israël, la Jordanie, l’Egypte et « la majorité du monde arabe », d’un côté qui font face au « Hamas et aux extrémistes, ceux qui ne veulent pas vivre en paix ici », explique-t-elle.
« J’aurais espéré que le Hamas prendrait la décision de faire ce qui est le mieux pour son peuple et arrêterait de viser Israël, non pas pour Israël mais pour son propre peuple ».