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Pays-Bas : le Conseil des Églises retire sa comparaison entre Palestiniens et Shoah

Israël et les organisations juives avaient condamné cette analogie, apparue dans le compte-rendu de visite des autorités ecclésiastiques au mémorial de Yad Vashem

Des roses sont placées symboliquement sur les voies ferrées de l’ancien camp de concentration de Westerbork, aux Pays-Bas, en souvenir des plus de cent mille juifs transportés de Westerbork aux camps de la mort nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, le 9 mai 2015. (Crédit : Peter Dejong/AP)
Des roses sont placées symboliquement sur les voies ferrées de l’ancien camp de concentration de Westerbork, aux Pays-Bas, en souvenir des plus de cent mille juifs transportés de Westerbork aux camps de la mort nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, le 9 mai 2015. (Crédit : Peter Dejong/AP)

Face au tollé international, les dirigeants de l’église néerlandaise qui s’étaient il y a peu rendus au mémorial de la Shoah de Yad Vashem, à Jérusalem, ont retiré leurs propos sur le sort des Palestiniens du compte-rendu publié sur Internet.

En réaction aux critiques des organisations juives néerlandaises et de nombreux Chrétiens, le Conseil des Églises des Pays-Bas, principale organisation de coordination chrétienne du Royaume, a déclaré vendredi que l’intention du compte-rendu de la visite effectuée en novembre dernier à Yad Vashem par cinq de ses principaux membres n’était pas d’assimiler le traitement des Palestiniens par Israël à la Shoah.

Le Conseil a supprimé le passage controversé de la version en ligne de ce compte-rendu, a déclaré le Conseil dans un communiqué.

La version initiale indiquait que la visite de Yad Vashem leur avait fait penser au sort des Palestiniens chrétiens de Cisjordanie sous le coup de ce que le document qualifiait « d’épouvantable occupation » israélienne.

Le compte-rendu, publié récemment sur le site Internet du Conseil sur une page illustrée d’une photo d’Anne Frank et d’une citation de son ouvrage, a été vivement critiqué par des organisations juives et chrétiennes néerlandaises, ainsi que par le grand rabbin néerlandais, Binyomin Jacobs, et l’ambassade d’Israël aux Pays-Bas, pour banalisation de la Shoah et diabolisation d’Israël au moment-même où l’antisémitisme enregistre un net regain, aux Pays-Bas comme dans le reste du monde.

Le compte-rendu de la visite de novembre en Israël et en Cisjordanie relevait que Yad Vashem « évoquait les pages les plus sombres de notre histoire », se demandant si les Églises « n’auraient pas dû s’opposer plus résolument » à l’assassinat des Juifs et si les dirigeants chrétiens néerlandais avaient sciemment « fermé les yeux sur l’antisémitisme, ce mal absolu ».

Le texte semblait ensuite établir un parallèle entre la Shoah et la vie de certains Palestiniens aujourd’hui.

« La visite à Yad Vashem a un autre effet sur nous. Nous emportons avec nous ce que nous avons vu et entendu des Palestiniens chrétiens : les murs, les clôtures et les checkpoints. Yad Vashem montre le mal et les souffrances à nulles autres pareilles de la Shoah. Nous en sommes bien conscients. Et pourtant, malgré nous, les notions de ségrégation et ‘d’interdit aux Juifs’ se superposent à ce que nous avons vu ces derniers jours. Le cri des Palestiniens chrétiens résonne à nos oreilles : témoignez de ce que vous avez vu ! », peut-on lire dans le compte-rendu, rédigé, si l’on en croit le quotidien Nederlands Dagblad, par René de Reuver, Secrétaire général de l’Église protestante des Pays-Bas, importante organisation du Conseil des Églises.

Binyomin Jacobs, grand rabbin du Grand Rabbinat interprovincial des Pays-Bas, a qualifié cette référence de « choquante, inappropriée, fausse et inattendue de la part d’amis qui n’ont reconnu que récemment les failles de leur propre Église face à la haine [au moment de la Shoah] ».

Le grand rabbin néerlandais Binyomin Jacobs. (Crédit : Geert Vanden Wijngaert/AP)

Dans un communiqué, l’ambassade d’Israël aux Pays-Bas s’est dite « choquée et déçue » par le Conseil des Églises, dont la référence à Yad Vashem illustre « un manque de compréhension » de la Shoah aux Pays-Bas.

Christians for Israel, organisation internationale pro-israélienne dont le siège se trouve aux Pays-Bas, a également condamné les propos du Conseil des Églises et qualifié le retrait du passage controversé d’ «insuffisant et tardif », tout juste bon à « limiter la casse ».

Des foules se massent alors que les Juifs sont déportés d’Oud Beijerland, aux Pays-Bas, pendant la Shoah (Crédit : Domaine public)

Roger van Oordt, l’ex-directeur de Christians for Israel, a déclaré dans un communiqué : « Il doit y avoir un réel changement dans la façon de penser de l’Église pour qu’elle comprenne la position unique d’Israël et du peuple juif. »

Le Conseil central juif des Pays-Bas a adressé un courrier au Conseil des Églises, suggérant qu’ « il aurait sans doute été préférable de ne pas se rendre à Yad Vashem si c’était, au final, pour faire des comparaisons aussi ignobles ».

Dans une déclaration de son directeur, le rabbin Menachem Margolin, l’Association juive européenne, basée à Bruxelles, a dit que les propos du Conseil des Églises pourraient relever de la définition de l’antisémitisme donnée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah.

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