Pèlerinage au cimetière juif de Meknès pour la 4e année consécutive
Depuis la restauration du cimetière, qui accueille les tombes d'illustres membre de la communauté juive locale, des pèlerins s'y rendent chaque année pour prier et obtenir bénédictions

L’annuel pèlerinage juif à Meknès à l’occasion de la « Hilloula des Tsadikim », qui commémore la mémoire des saints et des rabbins illustres dans le cimetière juif de la ville, a eu lieu le 15 mai dernier.
C’est la quatrième fois que ce pèlerinage se tient depuis l’achèvement des travaux de restauration du cimetière historique en 2022, soit deux ans après que le Maroc et Israël ont signé un accord de normalisation de leurs relations dans le cadre des Accords d’Abraham de 2020.
Le cimetière, datant de la fin du 17e siècle, a une nouvelle fois accueilli des dizaines de fidèles juifs pour une soirée de prières.
Interrogé par le journal local Le360, Serge Berdugo, secrétaire général du Conseil des communautés israélites du Maroc, rappelle le « travail colossal » qui a été fait pour lister sur le « Mur des anciens » ceux des sages dont les sépultures n’ont pas pu être identifiées car toutes les tombes jusqu’en 1920 étaient anonyme.
Le cimetière de Meknès remonte à l’année 1682 et accueille depuis lors les tombes de grands rabbins, juges religieux, poètes et chefs communautaires. Le pèlerinage annuel qui a débuté depuis sa réouverture permet à la communauté juive d’honorer ces figures de piété qui occupent une place centrale dans le judaïsme marocain.
C’est en 2010 que le roi Mohammed VI a lancé un vaste programme de réhabilitation de plus de 160 cimetières juifs du Maroc.
La communauté juive marocaine, estimée aujourd’hui à 3 000 personnes, reste la plus importante d’Afrique du Nord, malgré un départ massif vers Israël après la création de l’État hébreu en 1948.
Les quelque 700 000 Israéliens d’ascendance marocaine ont souvent gardé des liens très forts avec leur pays d’origine.