Peretz et Gabbay courtisent les poids-lourds du parti à l’approche du second tour
Ils ont tous les deux rencontré le chef du parti éliminé, Herzog ; Peretz, qui a remporté le soutien du président du syndicat de la Histadrout promet un "nouvel État providence"
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Ils se sont jurés de détrôner le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ils ? Les candidats à la direction du parti travailliste, Amir Peretz et Avi Gabbay, qui font la course aux soutiens et qui courtisent les hauts-membres du parti, avant le second tour de lundi.
Lors des primaires de mardi, qui ont éliminé Isaac Herzog, chef du parti en exercice, Peretz a récolté 32 % des suffrages, soit 10 141 votes, talonné par le nouveau venu Gabbay, avec 27 % des voix, soit 8 395 votes. Le taux de participation était de 59 %.
Les deux hommes se battent pour récupérer 49 % des votants, ceux qui ont déposé un bulletin en faveur des candidats Herzog, Erel Margalit et Omer Barlev au premier tour.
Ils sont tous deux d’origine marocaine, mais les points communs s’arrêtent là : l’ancien chef du parti travailliste et ministre de la Défense Peretz est un visage connu du parti, avec un passé de syndicaliste, tandis que Gabbay, ancien PDG du géant des télécoms Bezeq est une nouvelle recrue dans le camp travailliste.
Peretz, un ancien syndicaliste de la Histadrout, a remporté le soutien de son actuel président Avi Nissenkorn mercredi, ainsi que celui de la députée de l’Union sioniste, Merav Michaeli.

« Le soutien d’Avi Nissenkorn fait montre de l’alliance profonde entre le parti travailliste et la population active », a écrit Peretz sur Twitter. « Ensemble, nous travaillerons pour établir un nouvel État-providence, qui place le citoyen au cœur [de ses préoccupations]. »
Durant sa conférence de presse avec Nissenkorn, Peretz a également affirmé que Netanyahu était préoccupé par son succès au premier tour des primaires du parti travailliste.
« L’odeur de la sueur de Bibi s’est répandue depuis Jérusalem jusqu’à Sderot », a déclaré Peretz. « Ma campagne le ronge. »
De son côté, Gbbay a été vu au domicile d’Herzog mercredi matin, pour tenter d’obtenir son soutien. Quelques heures plus tard, Herzog s’est également entretenu avec Peretz, et n’a pas encore annoncé quel candidat il comptait soutenir.
S’il venait à remporter le second tour de lundi, Gabbay, qui n’est pas membre de la Knesset, ne peut pas remplacer Herzog en tant que chef de l’opposition. Il devra choisir un député pour endosser ce rôle, et une majorité des députés de l’opposition devront approuver son choix.

Gabbay et Peretz ont tous deux manifesté leur intérêt à poursuivre le partenariat entre le parti travailliste et celui de Tzipi Livni, Hatnua. Ensemble, ils constituent la faction de l’Union sioniste. Livni devrait également rencontrer les deux candidats.
Peretz a déjà reçu le soutien d’une demi-douzaine de députés travaillistes, bien que d’autres, dont Shelly Yachimovich, doivent encore se prononcer.
Dans une interview accordée mercredi à la radio militaire, Gabbay, ancien ministre de la Protection de l’Environnement pour le parti de centre droite Koulanou, a minimisé les résultats du vote de mardi.
« Gardons les choses en perspective : je suis arrivé second, pas premier au premier tour », a déclaré Gabbay à la radio militaire, parlant d’un « bel accomplissement », mais pas d’une victoire définitive. « Depuis le début, je parle de victoire. »
« Depuis le début, je mène une campagne positive… J’ai parlé de moi, pas des autres », a-t-il dit. « J’ai l’intention de poursuivre une campagne positive. »
Peretz, ancien ministre de la Défense, qui a dirigé le parti en tant que membre de la coalition avec Kadima il y a plus de 10 ans, mène une campagne vigoureuse depuis décembre.
« Je suis fier de ma réussite et je suis convaincu que je remporterai le second tour, après quoi je remplacerai Netanyahu », a déclaré Peretz mardi.
Gabbay est considéré comme le sang frais de cette élection, un apport à tendance droitiste pour le parti pacifique.
Dans un discours à ses sympathisants mardi soir, il s’est engagé à lutter pour que le parti travailliste soit en mesure de former une coalition gouvernant en Israël, « pas une coalition conjointe », en référence aux projets d’alliance intermittents entre Netanyahu et Herzog, qui n’ont mené nulle part.
Ancien ministre du gouvernement Netanyahu, Gabbay avait démissionné en mai 2016, après l’intégration du parti Yisrael Beytenu dans la coalition. Par une tirade théâtrale, il avait accusé la coalition de mener Israël sur le chemin de la destruction.
Le moment de gloire de Gabbay, un ministre relativement inconnu, qui n’a pas été élu à la Knesset, mais nommé comme candidat externe par le chef du parti Moshe Kahlon, s’est poursuivi par son changement de bord, quand il a rejoint les rangs du parti travailliste et est entré en lice pour la direction.
Avant même les primaires (et associé au parti Hatnua), le parti travailliste a chuté dans les sondages d’opinion cette année, qui lui prédisent 10 à 12 sièges contre les 24 qu’il détient actuellement.
Le vainqueur devra probablement déterminer si le parti de centre gauche, frappé par des dissensions internes, est capable de devenir le rival principal du Likud de Netanyahu aux prochaines élections, et par conséquent, s’emparer du poste de Premier ministre.
Parallèlement, le parti centriste Yesh Atid semble avoir courtisé la plupart de l’électorat du parti travailliste, grimpant progressivement dans les sondages, et à ce stade, il devrait devenir le rival principal du Likud, selon les sondages.