Pétrole iranien : l’Arabie saoudite prête à « stabiliser » le marché – ministre
L'Irak s'est également dit "prêt" à exporter 250 000 barils supplémentaires par jour si les marchés le réclament
L’Arabie saoudite est prête à « stabiliser » le marché après la décision américaine de mettre fin aux exemptions permettant à huit pays l’achat de pétrole iranien, a déclaré lundi le ministre saoudien de l’Energie Khaled al-Falih.
Premier exportateur de pétrole au monde, l’Arabie saoudite est l’un des principaux alliés des Etats-Unis au Moyen-Orient et un pays rival de l’Iran.
Le royaume saoudien « reste engagé par sa politique consistant à stabiliser le marché par tous les temps », a ajouté M. Falih, cité par l’agence officielle SPA.
« L’Arabie saoudite va s’employer, en coordination avec les autres producteurs, à assurer des approvisionnements suffisants en pétrole aux consommateurs », a-t-il poursuivi. Ryad veillera également à ce que « le marché pétrolier mondial reste équilibré ».
L’objectif, selon lui, est de garantir à travers des consultations dans les prochains jours avec les pays producteurs et consommateurs, « la stabilité du marché, dans l’intérêt des deux parties et celui de la croissance de l’économie mondiale ».
L’Irak, un allié de l’Iran et des Etats-Unis, s’est également dit « prêt » à exporter 250 000 barils supplémentaires par jour si les marchés le réclament, a indiqué lundi un responsable irakien.
« Nous sommes prêts à exporter un quart de million de barils supplémentaires par jour », a déclaré à l’AFP ce responsable gouvernemental, qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat.
En mars, l’Irak a exporté près de 3,4 millions b/j, selon les chiffres du ministère, et « dans les jours qui viennent, les besoins des marchés seront plus clairs », a ajouté ce responsable.
Le responsable irakien n’a toutefois pas indiqué si son pays, deuxième producteur de l’Opep, avait déjà discuté d’une possible augmentation de sa production avec le cartel pétrolier ou avec les Etats-Unis.
Le président américain Donald Trump a décidé de mettre fin aux exemptions d’achat de pétrole iranien, afin de « porter à zéro les exportations » de brut iranien, a annoncé lundi la Maison-Blanche.
A partir de début mai, huit pays – la Chine, l’Inde et la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce – seront exposés à des sanctions américaines s’ils continuent à acheter du pétrole iranien.
Il a toutefois accordé à trois reprises des exemptions à l’Irak, pour que le pays en pénurie chronique d’électricité puisse continuer à acheter du gaz et de l’électricité à son grand voisin. Le délai accordé par Washington se termine en juin.
Washington a rétabli en novembre de dures sanctions économiques contre Téhéran ainsi que contre tous les pays qui ne les respectent pas, après son retrait de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.
L’interdiction de vente de pétrole était la principale mesure. Les Etats-Unis avaient toutefois à l’époque attribué ces dérogations pour six mois, jugeant que le marché mondial ne pouvait supporter une trop brusque annulation des ventes de brut iraniennes.
« Les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, trois des plus grands producteurs d’énergie au monde, avec nos amis et alliés, s’engagent à faire en sorte que les marchés mondiaux du pétrole restent suffisamment approvisionnés », selon la Maison-Blanche.
La campagne de « pression maximale » contre l’Iran, qui est ainsi renforcée, vise selon Washington à mettre fin aux « activités déstabilisatrices » de Téhéran au Moyen-Orient.