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Plan de Trump : Une contradiction sur le droit à la prière au mont du Temple ?

Le document souligne le caractère sensible du site et appelle au maintien du statu-quo, disant néanmoins que tous les "fidèles de toutes confessions" doivent pouvoir y prier

Une photo prise le 17 juillet 2017 montre le complexe du mont du Temple dans la Vieille ville de Jérusalem (Crédit :  AFP Photo/Thomas Coex)
Une photo prise le 17 juillet 2017 montre le complexe du mont du Temple dans la Vieille ville de Jérusalem (Crédit : AFP Photo/Thomas Coex)

Le plan de paix sur la résolution du conflit israélo-palestinien présenté par l’administration Trump semble comprendre une contradiction concernant la question hautement sensible de la prière sur le mont du Temple.

Situé au coeur de la Vieille Ville de Jérusalem, le mont est le site le plus saint du judaïsme et le troisième lieu le plus sacré pour les musulmans qui s’y réfèrent sous le nom de Noble sanctuaire (Haram al-Sharif) ou de complexe de la mosquée Al-Aqsa.

Sous les dispositions du statu-quo mis en oeuvre depuis 52 ans sur le mont du Temple, les musulmans peuvent y prier tandis que les Juifs sont autorisés à le visiter – sous de lourdes restrictions, sur un itinéraire prédéterminé et seulement plusieurs heures pendant les jours de la semaine. Il leur est en revanche interdit d’y faire la prière.

Le plan de Trump appelle à ce que le statu-quo sur le site « continue sans interruption ». Une « carte conceptuelle » publiée dans le document spécifie que « le statu-quo sur le mont du Temple/Haram al-Sharif est préservé ».

Mais le document dit ensuite que « les fidèles de toutes confessions doivent être autorisés à prier sur le mont du Temple/Haram al-Sharif, d’une manière qui soit pleinement respectueuse de leur religion et en prenant en compte les prières et les fêtes religieuses de chaque foi, ainsi que les autres facteurs religieux ».

Un arrangement qui autoriserait la prière juive sur le mont du Temple aurait probablement de profondes répercussions dans le monde musulman. Israël a toujours récusé des affirmations lancées par intermittence par les Palestiniens et autres critiques musulmans, selon lesquelles l’Etat juif avait l’intention de modifier le statu-quo et d’autoriser la prière juive.

Le Times of Israel a tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec des responsables américains appartenant à l’équipe qui a été en charge du plan à ce sujet dans la journée de mardi, en vain.

La section incriminée du plan (à la page 16 du document de la « Paix vers la prospérité » dont le contenu a été révélé mardi) est rédigée comme suit :

« Contrairement à de nombreuses puissances antérieures qui avaient gouverné Jérusalem et qui avaient détruit les lieux saints des autres confessions, l’Etat d’Israël doit être salué pour avoir sauvegardé les sites religieux de tous et pour avoir maintenu le statu-quo religieux. Au vu de cet antécédent louable mis en oeuvre depuis plus d’un demi-siècle, ainsi que de la sensibilité extrême concernant certains des lieux saints de Jérusalem, nous pensons que cette pratique doit perdurer et que tous les lieux saints de Jérusalem doivent être soumis au même régime de gouvernance qui les régit aujourd’hui. Et, en particulier, que le statu-quo sur le mont du Temple/Haram al-Sharif doit continuer sans interruption ».

« Les lieux saints de Jérusalem doivent rester ouverts et accessibles aux fidèles pacifiques et aux touristes de toutes confessions. Les fidèles de toutes confessions doivent pouvoir avoir la permission de prier sur le mont du Temple/Haram al-Sharif, d’une manière qui soit pleinement respectueuse de leur religion et en prenant en compte les prières et les fêtes religieuses de chaque foi, ainsi que les autres facteurs religieux ».

Actuellement, le site le plus saint où les Juifs peuvent prier est adjacent au mur Occidental, un ancien mur de soutènement se trouvant au fond de l’esplanade.

Les Palestiniens, a déclaré un responsable de Ramallah mardi, considèrent que le mur Occidental fait « partie intégrante » du Haram al-Sharif.

Toutefois, alors que c’est la fondation musulmane du Waqf, entre les mains de la Jordanie, qui a la charge du mont du Temple, elle n’a aucun contrôle sur le mur Occidental qui est administré par la Fondation du patrimoine israélienne du mur Occidental.

Depuis qu’Israël a capturé la Vieille Ville lors de la guerre de 1967, l’Etat juif a permis au Waqf de continuer à administrer le mont du Temple et a restreint les visites des Juifs, qui ne sont donc pas autorisés à y prier. Ce qui contraste avec le tombeau des patriarches, situé à Hébron, vénéré en islam sous le nom de mosquée Ibrahimi. Le site compte des moments de prière musulmane et juive.

Carte conceptuelle de la Vision pour la paix publiée par l’administration Trump, le 28 janvier 2020.

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