Plus d’un tiers des Hongrois et des Polonais ont des croyances antisémites – sondage
Les sondés, qui appartiennent à 10 nations européennes, ont été interrogés sur leur croyance dans des tropes antisémites dans le cadre d'une étude chapeautée par l'ADL
JTA — Une enquête menée par l’Anti-Defamation League (ADL) a établi que des segments de population importants issus de dix pays européens croyaient dans un certain nombre de préjugés antisémites. En Pologne et en Hongrie tout particulièrement, le rapport s’est avéré être d’une personne sur trois.
L’ADL a mesuré les attitudes antisémites dans de multiples pays en demandant aux personnes interrogées si elles accordaient foi à onze tropes antisémites allant de « les Juifs ont trop de pouvoir dans le monde des affaires » à « Les Juifs sont responsables de la majorité des guerres dans le monde ».
L’enquête – qui a eu lieu du mois de novembre au mois de janvier – a sondé plus de 6 500 personnes originaires de dix pays : L’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne, la Hongrie, l’Ukraine et la Russie. La marge d’erreur pour les deux derniers pays est de 3,1 % et elle est de 4,4 % pour tous les autres, a fait savoir l’ADL.
Selon la méthodologie de l’ADL, « les personnes qui ont répondu à l’enquête en estimant qu’au moins six des onze affirmations qui leur étaient soumises étaient ‘probablement vraies’ sont considérées comme ayant des positionnements antisémites ».
En Hongrie, 37 % des personnes interrogées ont atteint ce seuil et 35 % en Pologne. Elles ont été 29 % en Ukraine et 26 % en Russie et en Espagne. Le pourcentage le plus bas a été enregistré aux Pays-Bas, avec 8 %.
Si la Pologne et l’Ukraine ont enregistré un nombre relativement important de sondés indiquant qu’ils croyaient dans des préjugés antisémites, ces pourcentages ont toutefois marqué un déclin net par rapport aux précédentes études. En 2019 – année où avait été réalisé le dernier sondage dans les mêmes pays – 48 % des Polonais et 46 % des Ukrainiens interrogés avaient atteint le seuil défini par l’ADL pour évoquer une tendance à l’antisémitisme.
Les préjugés sur Israël sont particulièrement présents. Plus de 40 % des personnes interrogées en Pologne, en Espagne, en Belgique et en Allemagne ont estimé que « les Juifs se montrent plus loyaux à l’égard d’Israël qu’à l’égard de ce pays ». Plus de 30 % des sondés, dans toutes les autres nations, ont aussi exprimé cette croyance.
Et en Ukraine et en Hongrie, plus de la moitié des personnes interrogées ont dit que « les Juifs ont trop de pouvoir dans le monde des affaires ». L’étude a aussi établi que dans les pays où elle a été réalisée, l’antisémitisme « a tendance à être plus élevé à la droite qu’à la gauche de l’échiquier politique ».
L’enquête a établi, toutefois, que le négationnisme de la Shoah n’était guère ancré dans ces différents pays européens. Zéro à 1 % des sondés ont déclaré que « la Shoah est un mythe et elle n’a jamais eu lieu ». Un pourcentage un peu plus élevé – qui reste malgré tout une petite minorité – a déclaré que « la Shoah a bien eu lieu mais le nombre de Juifs assassinés pendant le génocide a été très exagéré ». Le nombre semble être supérieur aux autres en Ukraine, en Hongrie et en Russie, tous les pays où la Shoah s’est produite.
En Russie, 27 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles n’avaient « pas entendu parler de la Shoah en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale ».