Près d’un survivant de la Shoah sur quatre sous le seuil de pauvreté
Des hommes poliques israéliens dénoncent les conditions de vie des survivants de la Shoah et l'inaction du gouvernement précédent
Un rapport publié lundi par la Fondation for the Benefit of Holocaust Victims en Israël révèle que près d’un quart (45 000 personnes environ) des survivants de l’Holocauste présents en Israël vivent dans la pauvreté avec un revenu inférieur à 3 000 shekels par mois.
Plus d’un quart d’entre eux – 27 % – ont indiqué qu’ils n’avaient pas le chauffage dans leur appartement pendant les mois d’hiver, alors que 65 % ont déclaré avoir besoin d’aide pour payer leurs courses et les médicaments.
Près de la moitié – 45 % – déclarent se sentir seuls la plupart du temps, même si 60 % ont précisé qu’ils se réunissent avec les membres de leur famille au moins une fois par semaine. Plus d’un tiers, soit 36 %, vivent seuls et la moitié sont veufs.
Le rapport, publié avant Yom HaShoah [le Jour commémoratif de l’Holocauste en Israël], qui tombe cette année le 15 et le 16 avril, a également constaté que 46 % des Israéliens pensent qu’un second Holocauste pourrait se produire, ce qui représente une hausse de cinq points par rapport à l’an dernier. Et un nombre semblable des 189 000 survivants de l’Holocauste d’Israël, 47 %, partagent cette opinion.
Près de 46 % des survivants affirment aussi que les générations futures ne se souviendront pas de l’Holocauste après leur mort, une hausse de neuf pour cent par rapport à l’étude de l’année dernière.
« Une honte et une insulte » pour les survivants dans le besoin
Suite au rapport qui indique qu’un grand nombre de survivants de l’Holocauste vivent dans la pauvreté en Israël, la classe politique appelle à des réformes pour résoudre le problème.
« Juste triste », écrit le député travailliste Itzik Shmuli sur Facebook, en reprochant au précédent gouvernement de ne pas être venu en aide aux survivants qui surviennent à peine à leurs besoins.
« C’est mon pays et c’est sa responsabilité de résoudre ce problème une bonne fois pour toutes par une loi claire, nette et précise qui accordera des aides dignes en coordination avec le rapport établi sur la situation des survivants. »
Le chef du parti travailliste, Isaac Herzog, affirme que les conclusions du rapport sont « une honte et une insulte, rien de moins », et déclare que le gouvernement aurait pu éviter cette situation en donnant aux survivants l’argent qui a été, à la place, attribué à des implantations isolées de Cisjordanie.
« Je baisse les yeux à cause de la honte [que je ressens] envers les 189 000 survivants de l’Holocauste qui vivent en Israël », a-t-il écrit sur Facebook.
« Si un quart d’entre eux sont obligés de renoncer à des médicaments, et un tiers sont incapables de chauffer leurs maisons, ce n’est pas seulement une grande honte pour l’éthique juive, israélienne et humaine, c’est aussi et surtout un rappel de l’ordre de préférences problématique que l’État d’Israël a suivi pendant des années. »
Le député du Likud Avi Dichter, qui a passé les deux dernières années à diriger les fonds d’assistance aux survivants et a publié le rapport, affirme que davantage d’argent va être accordé aux survivants mais qu’il reste encore beaucoup de choses à faire.
« Aux survivants de l’Holocauste qui se tournent vers moi et me disent ‘laissez-nous mourir dans la dignité’, je leur réponds que j’ai une devise différente. Ma devise est de faire en sorte qu’ils soient capables de vivre dans la dignité », a écrit Dichter.