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Proposition de Trump sur Gaza: une « menace pour la Jordanie », selon des analystes

Le roi Abdallah II a rejeté le projet et doit rencontrer Trump la semaine prochaine ; l'Egypte a déjà mis en garde contre un "déplacement forcé" vers le Sinaï

Le roi Abdallah II de Jordanie est accueilli par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 25 juin 2018. (Crédit : AFP / Brendan Smialowski)
Le roi Abdallah II de Jordanie est accueilli par le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 25 juin 2018. (Crédit : AFP / Brendan Smialowski)

La proposition du président américain Donald Trump d’envoyer les Palestiniens de Gaza vers l’Egypte et la Jordanie est « hostile », menace la « sécurité » des deux alliés de Washington et vise à « liquider la cause palestinienne », estiment des analystes jordaniens.

Donald Trump a évoqué samedi l’idée d’un plan visant à « faire le ménage » dans la bande de Gaza, disant vouloir envoyer les Palestiniens de ce petit territoire palestinien vers l’Egypte et la Jordanie pour obtenir la paix.

Comparant à un « site de démolition » la bande de Gaza dévastée par 15 mois de guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas, il a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie, ajoutant qu’il allait faire de même dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Selon lui, un « ménage » devrait être fait parmi la population. « Je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois », a ajouté le président américain, suggérant un déplacement « temporaire ou à long terme ».

« C’est une position hostile de la nouvelle administration américaine envers les Palestiniens d’abord, puis envers la Jordanie et l’Egypte », dit à l’AFP Oraib Rantawi, directeur du Centre d’études politiques d’al-Qods à Amman, y voyant « une menace pour la sécurité et la stabilité » des deux pays voisins d’Israël.

La Jordanie, qui accueille 2,3 millions de réfugiés palestiniens, a maintes fois exprimé son rejet de tout projet visant à en faire une « patrie alternative ».

Le roi Abdallah II de Jordanie, au centre, avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à son arrivée à Ramallah, en Cisjordanie, le 7 août 2017. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

La proposition de Trump intervient après le gel de l’aide étrangère des Etats-Unis, à l’exception de celle destinée à l’Egypte et à Israël.

« Liquider la cause palestinienne »

M. Rantawi estime qu’il s’agit d’un « message de pression à Amman » et d’un « cadeau empoisonné » pour Le Caire. Selon lui, un tel plan serait une étape vers un déplacement plus large des Palestiniens, en particulier de Cisjordanie, vers la Jordanie, et viserait à « liquider la cause palestinienne aux dépens des pays arabes ».

L’écrivain et analyste politique jordanien Adel Mahmoud qualifie pour sa part la proposition du président américain d' »irréaliste », faite « sous couvert humanitaire », y voyant le reflet de « la position de l’extrême droite israélienne ». Or, « la Jordanie et l’Egypte ne l’accepteront pas ».

M. Rantawi rappelle qu’une initiative similaire avait déjà été avancée par l’ex-secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, lors d’une tournée dans la région, mais avait été rejetée aussi bien par les Palestiniens, que par les Jordaniens et les Egyptiens.

Des manifestants réunis devant le côté égyptien du poste-frontière de Rafah avec la bande de Gaza, le 31 janvier 2025, pour protester contre un plan lancé par le président américain Donald Trump visant à déplacer les Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie. (Crédit : Kerolos Salah/AFP)

« Selon notre expérience des 70 à 80 années du conflit israélo-palestinien, toute mesure temporaire adoptée par Israël finit par devenir permanente », affirme-t-il.

Le député Saleh al-Armouti, membre du parti Front d’action islamique, principal parti d’opposition, qualifie la proposition de Trump de « violation de la souveraineté de la Jordanie » et de « déclaration de guerre ». Il rappelle que le roi Abdallah II avait tracé des « lignes rouges » : « pas de judaïsation de Jérusalem, pas de réinstallation des Palestiniens et pas de patrie alternative ».

L’Egypte a déjà mis en garde contre un « déplacement forcé » vers le Sinaï. Pour Amman, « la Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine pour les Palestiniens ».

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