Quand Erdogan courtise des journalistes israéliens
La Turquie œuvre d'arrache-pied à replacer Israël dans son orbite, et ce n'est plus un secret aujourd'hui
ISTANBUL, Turquie — Pendant plus d’une décennie, la Turquie a été l’un des critiques les plus amères de l’État juif sur la scène internationale. La rhétorique anti-israélienne utilisée par les dirigeants du pays, avec à leur tête le président Recep Tayyip Erdogan, était extrême. Ankara avait aussi pris des initiatives qui avaient entraîné la colère de Jérusalem, notamment en offrant du soutien et un asile au groupe terroriste du Hamas.
Malgré tout, depuis deux ans, le ton employé par Erdogan à l’égard de l’État juif est devenu remarquablement différent et le président turc a exprimé son intérêt à l’idée d’améliorer les liens avec cet ancien ennemi honni – qui s’est transformé à ses yeux en un possible allié pour l’avenir.
Récemment, le président Isaac Herzog a rencontré Erdogan à Ankara, une visite qualifiée par l’homme fort de la Turquie de « tournant dans les relations entre la Turquie et Israël ».
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Et cette semaine, Ankara a fait un pas supplémentaire dans son entreprise de séduction. L’Administration chargée des communications dans le pays a fait venir par avion sept journalistes israéliens – l’auteur de cet article y compris – pour une série de rencontres avec des responsables, avec au programme également des visites de sites populaires. Les officiels ont lourdement mis l’accent sur les mosquées et sur les synagogues historiques, apparemment très désireux de promouvoir l’idée d’un pays tolérant et sûr pour les religions diverses et pour leurs fidèles.
Un voyage qui a clairement été mis en place avec la bénédiction d’Erdogan.
L’Administration, qui avait payé les chambres qui nous avaient été réservées dans un hôtel cinq étoiles, qui a aussi payé nos repas dans des restaurants cossus ainsi qu’une promenade en bateau sur le Bosphore, est placée sous l’autorité du bureau d’Erdogan. Son directeur, Fahrettin Altun, est l’un des conseillers les plus proches d’Erdogan qu’il rencontre quotidiennement, a confié un responsable turc au Times of Israel. Altun est également membre du Conseil de sécurité national de Turquie, et il a été le premier professionnel du secteur de la communication à rejoindre cette instance.
Ce voyage entre journalistes – qui a connu son point d’orgue, mercredi, avec une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu – est la dernière étape en date de l’offensive de charme lancée par la Turquie. Erdogan, assurément, lorgne vers le grand prix – celui d’une visite du Premier ministre Naftali Bennett, avec la restauration de relations diplomatiques pleines et entières entre Jérusalem et Ankara.
Des relations pour le moins compliquées
Après des décennies de hauts et de (très) bas, les relations entre l’État juif et la Turquie avaient fait une première avancée avec le lancement du processus de paix de Madrid entre Israéliens et Palestiniens – ce qui avait amené Ankara et Jérusalem à échanger leurs ambassadeurs en 1992. Le commerce et le tourisme avaient fleuri dans la foulée et les deux parties avaient signé des accords en 1994 qui avaient marqué le commencement d’une coopération sécuritaire intensive et fructueuse. Le fondamentalisme iranien et le soutien apporté par la Syrie aux combattants kurdes du PKK avaient alarmé la Turquie et les liens stratégiques avec Israël avaient été, à ce moment-là, considérés comme cruciaux par l’establishment laïc, et en particulier par l’armée.
Les liens en termes de Défense s’étaient encore renforcés en 2017 dans le sillage de la première visite effectuée en Israël par le chef d’État-major turc : Les navires de guerre turcs avaient fait escale à Haïfa, cette année-là, et des exercices maritimes réguliers avaient débuté. Les pilotes israéliens s’entraînaient alors en Turquie d’où ils décollaient probablement pour leurs missions de reconnaissance effectuées en Syrie, en Irak et en Iran.
Ces liens positifs avaient commencé à s’étioler lors de l’accession au pouvoir, en 2010, du parti de la Justice et du Développement – l’AKP – du populiste Erdogan. Premier ministre, il avait cherché à réorienter la politique turque basée sur la sécurité face aux menaces traditionnelles comme la Syrie – la même politique qui avait permis de rapprocher Israël et la Turquie – et il avait opté pour une nouvelle approche fondée sur l’établissement de relations positives avec ses autres voisins.
Alors que la Seconde intifada faisait rage, Erdogan avait refusé les invitations lancées par les responsables israéliens qui avaient demandé à le rencontrer, mais il avait tenté toutefois de jouer un rôle constructif de médiateur dans des pourparlers de paix secrets entre Israël et la Syrie. Et la Turquie avait continué à acheter des armes à Israël – qui avait vendu plus d’armes à la Turquie entre 2000 et 2010 qu’à n’importe quel autre pays, exception faite de l’Inde.
A la fin de l’année 2008, l’État juif avait lancé l’opération Plomb durci contre le Hamas à Gaza seulement quarante-huit heures après une rencontre entre Erdogan et le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Barak, à Ankara. Olmert avait refusé d’informer son homologue de l’opération qui se préparait, et la proximité entre l’offensive et l’entretien entre les deux hauts-responsables avait été considérée comme une humiliation par Erdogan, qui avait craint d’être vu comme un complice, et qui s’était aussi inquiété de ce que ses liens qui s’amélioraient à l’époque avec le monde arabe n’en pâtissent.
Erdogan avait donc pris la tête des critiques internationales qui s’étaient abattues sur Israël en raison de sa politique à Gaza, avec notamment des propos furieux, tenus en publics, à l’égard du président Shimon Peres pendant une conférence à Davos, au mois de janvier 2009. « Quand il s’agit de tuer, vous savez très bien le faire », avait déclaré Erdogan avant de quitter la tribune avec emportement.
Et tout cet édifice fragile devait terminer de s’écrouler au mois de mai 2010 quand les commandos navals israéliens avaient ouvert le feu, – après avoir été attaqués -, lors de l’interception d’une flottille qui tentait de briser le blocus maritime mis en place à Gaza. Dix activistes turcs du navire Mavi Marmara étaient morts dans ces affrontements. Ankara avait rappelé son ambassadeur et expulsé l’envoyé israélien alors que les liens entre les deux pays étaient à leur paroxysme.
Il y avait eu un semblant d’amélioration en 2013, après l’orchestration par Barack Obama d’un entretien téléphonique entre Benjamin Netanyahu et Erdogan – lors duquel l’ex-Premier ministre israélien avait présenté des excuses minutieusement formulées pour l’incident du Marmara. Mais les critiques continues de la Turquie sur le blocus israélien de Gaza et sur les actions militaires entreprises par Israël contre le Hamas avaient empêché un véritable rapprochement.
Alors que les deux pays nourrissaient la même inquiétude face à l’influence iranienne en Syrie et que la Turquie s’intéressait au gaz naturel israélien, Ankara et Jérusalem avaient officiellement résolu leurs désaccords au mois de juin 2016. Des relations diplomatiques pleines et entières avaient été remises en place et des gestes de bonne volonté étaient apparus – comme lorsque la Turquie avait aidé à combattre les incendies qui avaient dévasté l’État juif cette année-là.
Néanmoins, la réconciliation avait été de courte durée. La Turquie avait encore une fois rappelé son ambassadeur et demandé à l’envoyé israélien de quitter son territoire au mois de mai 2018 suite aux mouvements de protestation violents qui avaient eu lieu sur la frontière entre Israël et Gaza, qui avaient entraîné des dizaines de morts du côté palestinien. Les dirigeants turc et israélien avaient échangé les critiques avec amertume, Erdogan qualifiant Israël de « tueur d’enfants » et Netanyahu accusant Erdogan de tuer des civils kurdes.
Malgré ces hauts et ces (très) bas donc, Ankara et Jérusalem n’ont jamais complètement rompu les liens et, si le tourisme a souffert, les deux pays auront su maintenir le commerce et des activités diplomatiques menées en toute discrétion.
Un nouveau rapprochement est toutefois en cours depuis le mois de mai 2020. Cette année-là, un avion d’El Al avait atterri sur le sol turc pour la première fois depuis une décennie et des informations avaient laissé entendre que la Turquie renverrait son ambassadeur à Tel Aviv.
Depuis, Erdogan a régulièrement évoqué son désir de rapprochement avec Israël.
Dans un entretien téléphonique avec Herzog survenu après son intervention dans la libération d’un couple israélien en Turquie, qui avait été placé en détention pour espionnage présumé, Erdogan avait souligné qu’il considérait les liens avec l’État juif comme « importants pour son pays » et « déterminants pour la paix, la stabilité et la sécurité du Moyen-Orient ».
Il avait ajouté qu’il souhaitait avoir un dialogue approfondi avec Israël sur les dossiers commerciaux et régionaux.
Bennett avait aussi remercié Erdogan au téléphone après la libération du couple et, fin mars, le président turc a affirmé que Bennett pourrait rapidement venir en visite dans le pays. Le bureau du Premier ministre, pour sa part, a démenti qu’un tel projet soit actuellement à l’ordre du jour mais il est évident que les deux parties considèrent une telle visite comme l’ultime démarche qui précédera la remise en place de relations diplomatiques entières.
Rapprochement régional
Le changement radical survenu dans l’attitude de la Turquie à l’égard d’Israël – et d’autres partenaires régionaux – découle des changements intervenus à la fois dans la région et dans le monde qui ont eu pour conséquence d’isoler Ankara.
Suite aux « Printemps arabes » qui s’étaient abattus sur les régimes arabes sunnites dans tout le Moyen-Orient, Erdogan avait commencé à faire la promotion d’un ordre régional ancré dans l’islam politique, apportant son soutien aux Frères musulmans en Égypte et au parti islamique Ennahda en Tunisie.
Mais les forces autoritaires pro-occidentales avaient riposté dans toute la région et les adversaires de la Turquie s’étaient alliés contre le défi émergeant d’Ankara. Face à un isolement croissant et face à des difficultés économiques, la Turquie a finalement pris la décision de changer le cours de sa politique étrangère, notamment en s’ouvrant à la Grèce et à l’Union européenne.
« La précédente doctrine des responsables turcs en matière de politique étrangère ne sert plus leur cause », explique Hay Eytan Cohen Yanarocak, spécialiste de la Turquie à l’Institut de Jérusalem de stratégie et de sécurité. « La politique étrangère de la Turquie est actuellement totalement réinitialisée ».
L’État juif n’est pas le seul pays à l’égard duquel la Turquie semble chercher à faire amende honorable. L’Égypte était devenue la principale rivale idéologique et géopolitique d’Ankara depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdel-Fattah el-Sissi, en 2013, à l’issue d’un coup d’État qui avait renversé le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans.
Après avoir mené une guerre par procuration en Libye et après avoir manœuvré de manière à se placer avantageusement dans la recherche de gaz naturel dans l’Est de la Méditerranée, l’Égypte et la Turquie semblent être en train de se rapprocher. La semaine dernière, des informations ont laissé entendre qu’Ankara s’apprêtait à renvoyer son ambassadeur au Caire après une absence de neuf ans.
Autre pays avec lequel la Turquie souhaite rétablir des liens, l’Arabie saoudite. La semaine dernière, le procès en Turquie de 26 ressortissants saoudiens accusés d’avoir été impliqués dans le meurtre, en 2018, du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul a été interrompu et la procédure judiciaire a été transférée aux Saoudiens.
Erdogan devrait se rendre dans le royaume du Golfe persique pendant le ramadan.
Les Émirats arabes unis, de leur côté, ont montré qu’ils étaient prêts à s’amender auprès de leur ennemi régional. Les Émiratis considéraient l’alliance entre la Turquie et le Qatar comme une rivale déterminante au Moyen-Orient, une menace encore plus pressante que celle posée par l’Iran. Abou Dhabi avait cherché à contrer cette union islamiste qui faisait son apparition avec un partenariat basé sur un modèle modéré et pro-occidental établi par ses soins.
Mais alors que les Émirats arabes unies sont en quête de stabilité de manière à pouvoir se positionner comme un pôle global de commerce et d’investissements, et sachant que les États-Unis sont sur le point de conclure un accord avec l’Iran, Abou Dhabi désire enterrer la hache de guerre avec les puissances régionales. Mohamed Bin Zayed, prince héritier et leader de facto des EAU, s’est rendu au mois de novembre en Turquie pour s’y entretenir avec Erdogan. Après cette rencontre, les deux pays ont signé des accords à hauteur totale de milliards de dollars dans les secteurs du commerce, de l’énergie, des technologies, de la banque et des investissements.
EastMed et Accords d’Abraham
Les efforts visant à apaiser les liens avec l’État juif entrent dans le cadre de la même tendance.
« Je pense que la Turquie entrevoit de nombreuses opportunités dans cette réparation des liens », déclare Yusuf Erim, analyste et spécialiste de la Turquie au Times of Israel. « Je pense que la dynamique dans la région vient soutenir cette réconciliation ».
Pendant plus d’une décennie de tensions entre les deux États, Israël a prouvé être un partenaire précieux pour d’autres pays. La Grèce, Chypre, l’Égypte, la Jordanie et les adversaires européens de la Turquie se sont rassemblés dans le secteur de la coopération autour du gaz naturel dans le cadre du EastMed Gas Forum. Même si le pipeline dont la construction avait été programmée par l’alliance, qui devait transférer le gaz vers l’Europe, ne sera probablement jamais construit, le groupe coopère sur l’exploration gazière via d’autres moyens.
De plus, les Accords d’Abraham qui ont été conclus entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc respectivement continuent à se développer avec la signature de conventions tangibles entre les différents partenaires. L’Égypte et la Jordanie affichent également un intérêt croissant à l’idée de rejoindre des initiatives des Accords d’Abraham et l’administration Biden a fait part de son soutien plein et entier à l’élargissement de l’alliance après avoir montré quelques hésitations initiales.
La Turquie a le sentiment d’être laissée en plan.
Au-delà de son isolement diplomatique, la Turquie a désespérément besoin d’investissements étrangers. Ses ressources étrangères nettes ont baissé de presque 50 % au cours des cinq dernières années et les investissements étrangers directs ont chuté de presque 38 % dans la même période, et ce alors même que l’économie turque continue à subir les effets de la pandémie. Au mois de mars, l’inflation dans le pays a atteint les 54 %, un pourcentage sans précédent depuis 20 ans.
La croissance économique durable a été déterminante pour la popularité d’Erdogan au sein de la classe ouvrière en tant que Premier ministre, et attirer des investissements étrangers est primordial pour le leader turc.
« Le pays est perçu, sur la scène international, comme étant prompt à s’engager dans des joutes verbales avec les autres pays et comme n’étant pas capable d’établir des relations normales », dit Cohen. « L’économie turque est gravement mise à mal par ce type de friction ».
Et les séances photo avec des dirigeants israéliens sont le signe parfait d’une normalité susceptible d’apaiser les craintes des investisseurs étrangers.
« En recollant les morceaux avec Jérusalem, on donne un signal à l’Occident : celui que vous allez rendre votre politique étrangère compatible avec les demandes occidentales », ajoute Cohen.
Je pense que la Turquie est un pays qui peut faire la différence entre la politique et les affaires
Le premier entretien organisé lors cette semaine passée en Turquie par les journalistes israéliens a été une rencontre avec Burak Daglioglu, chef du bureau d’investissement de la présidence turque. Ce qui n’a rien eu d’une coïncidence.
Daglioglu a souligné qu’Erdogan n’avait jamais donné pour instruction de limiter les activités commerciales avec les compagnies israéliennes.
« Je pense que la Turquie est un pays qui peut faire la différence entre la politique et les affaires », a dit Daglioglu. « Je pense que vous pouvez transmettre un message clair au monde des affaires israélien : Si les entreprises entrevoient une opportunité sur le marché, aucune action discriminatoire ne sera prise à leur encontre ».
Il y a une convergence des intérêts avec Israël sur la question de l’Iran également. Les deux pays s’attendent encore à ce que les États-Unis fassent un retour dans l’accord sur le nucléaire iranien, le JCPOA, sous une forme ou une autre, et ils s’attendent aussi à ce que les Américains suppriment les Gardiens de la révolution islamique de la liste noire des groupes terroristes.
Erdogan, de son côté, est tout à fait conscient de la menace posée par l’Iran et par son réseau de groupes mandataires.
« La Turquie partage une frontière de 534 kilomètres avec l’Iran », note Erdim, « mais elle partage aussi une frontière de 1 800 kilomètres avec les milices chiites implantées en Irak et en Syrie ».
Les frappes au drone et aux missiles menées par les rebelles houthis, soutenus par la république islamique, au Yémen contre des cibles saoudiennes et émirati ont été « un signal d’alarme », poursuit-il.
La Turquie s’abstient de condamner les attaques israéliennes contre des cibles iraniennes en Syrie et elle a même montré sa volonté de tuer des combattants du Hezbollah sur le territoire syrien lorsque ces derniers ont pu menacer des intérêts turcs.
« La Turquie comprend que les frappes aériennes en Syrie contre des cibles liées aux Gardiens de la révolution islamique ne sont pas une mauvaise chose », signale Erim.
La relation particulière qui unit Israël et les États-Unis pèse aussi dans la balance. Erdogan veut faire tout ce qui sera possible pour démontrer aux Américains qu’il est un allié stable et il sait que les responsables israéliens pourront ouvrir des portes qui lui sont fermées à Washington.
« Aux yeux de la Turquie, Israël est considéré comme le représentant de l’administration américaine au Moyen-Orient », explique Cohen.
Le leader turc et son homologue américain ont entretenu une relation ouvertement hargneuse pendant des années, et l’élection de Biden a rendu encore plus pressante la nécessité, pour Erdogan, de se concentrer sur la consolidation de sa réputation aux États-Unis.
Et l’invasion russe de l’Ukraine – ainsi que les réponses fortes apportées par l’OTAN – n’ont fait que renforcer le désir de la Turquie de réparer les pots cassés avec les États-Unis et avec l’alliance de l’OTAN. La Turquie avait décidé d’acheter le système de défense antiaérien S-400 russe en 2017, ce qui avait amené l’administration Trump à l’exclure du projet d’avion-chasseur F-35 et à finalement sanctionner ce membre allié de l’OTAN au mois de décembre 2020.
Ankara cherche dorénavant à acheter des dizaines de nouveaux F-16 et des signes laissent penser que la Maison Blanche approuvera cette acquisition.
Spoiler alert
Alors que tous les signaux pointent vers une réconciliation entre les deux pays, il semble que l’envoi réciproque d’ambassadeurs et un élargissement des relations ne sont plus qu’une affaire de temps.
Or, certaines choses pourraient encore gâcher la fête. La coalition de Bennett et de Lapid est en difficulté et Netanyahu attend dans les coulisses. Même s’il a pu montrer qu’il était désireux de rencontrer Erdogan pour améliorer la relation, il est impossible de dire comment Erdogan accueillerait, pour sa part, un retour de Netanyahu ou un retour plus général de l’instabilité politique au sein de l’État juif.
Et il reste, bien sûr, le danger d’une escalade avec les Palestiniens. Israël a fait face à une vague terroriste pendant le ramadan, et de mauvais calculs pourraient laisser éclater de nouvelles violences à Jérusalem. Un conflit plus large avec Gaza est aussi toujours une possibilité et Erdogan aura du mal à garder le silence si des images de civils palestiniens morts doivent être diffusées dans tout le monde musulman.
Mais si Bennett peut empêcher les violences actuelles de se propager, il devrait trouver un partenaire empressé en Erdogan dans les prochains mois.
« L’année prochaine, nous verrons un ministre des Affaires étrangères turc venir au second Sommet du Neguev », déclare Cohen – le premier avait marqué la rencontre historique entre plusieurs chefs de la diplomatie de pays de la région dans le sud d’Israël, le mois dernier. « Je suppose que c’est l’objectif poursuivi par les Turcs d’être inclus dans cette initiative régionale ».
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