Israël en guerre - Jour 424

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Quand Lapid reprochait à Netanyahu d’avoir manqué de respect à Macron

Le chef de Yesh Atid a condamné le Premier ministre pour avoir ruiné les relations internationales d'Israël, tout en concédant qu'il n'aurait rien fait de radicalement différent

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Yair Lapid, leader du parti Yesh Atid, prend la parole lors d'une réunion à la Knesset le 25 décembre 2017. (Crédit : Miriam Alster / Flash90)
Yair Lapid, leader du parti Yesh Atid, prend la parole lors d'une réunion à la Knesset le 25 décembre 2017. (Crédit : Miriam Alster / Flash90)

Cet article a été publié en anglais en décembre 2017

Le chef du parti Yesh Atid, Yair Lapid, a récemment déclaré que s’il était élu Premier ministre, il ne négocierait pas sur le statut de Jérusalem, même si cela signifiait qu’il n’y aurait jamais de paix avec les Palestiniens.

« Je ne suis pas disposé à mener des négociations sur Jérusalem. Jérusalem est à nous. Je ne veux pas la diviser. Et s’il n’y a pas de paix à cause de cela, il n’y aura pas de paix à cause de cela « , a déclaré Lapid aux journalistes lors d’un long point-presse.

Dans les pourparlers de paix à venir, Israël devra faire des concessions douloureuses, a-t-il ajouté, soutenant que pour conserver tout Jérusalem et les principaux blocs des implantations, Israël devra être prêt à abandonner les implantations isolées.

La reconnaissance du 6 décembre par le président américain Donald Trump, de Jérusalem comme capitale d’Israël, a déclenché des protestations généralisées dans le monde arabe et musulman et a conduit l’Autorité palestinienne à déclarer que les Etats-Unis ne seraient plus considérés comme un intermédiaire dans de futures négociations de paix, tout comme tout plan de paix à venir soutenu par les États-Unis.

Dans son discours, Trump a défié les mises en garde mondiales et a insisté sur le fait qu’après des échecs répétés pour parvenir à la paix, une nouvelle approche était attendue depuis longtemps. Il a décrit sa décision de reconnaître Jérusalem comme le siège du gouvernement d’Israël comme étant simplement basée sur la réalité.

Le mouvement a été salué par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et par des dirigeants dans une grande partie du spectre politique israélien, mais rejeté par les Palestiniens et le monde arabe et musulman au sens large. Trump a souligné qu’il ne spécifiait pas les limites de la souveraineté israélienne dans la ville, et a appelé à ne pas changer le statu quo dans les lieux saints de la ville.

En réponse, les dirigeants palestiniens en Cisjordanie et à Gaza ont appelé à des « jours de colère » et ont exhorté à des affrontements avec les troupes israéliennes.

Israël a pris le contrôle de Jérusalem-Est lors de la guerre des Six Jours de 1967 et l’a annexée plus tard, dans un mouvement jamais reconnu par la communauté internationale.

Les Palestiniens considèrent Jérusalem comme la capitale de leur futur Etat et interprètent la déclaration de Trump comme rejetant leur droit à une capitale à Jérusalem-Est, bien que les Américains le nient.

Le président du parti Yesh Atid, Yair Lapid, préside une réunion de la faction à la Knesset le 25 décembre 2017. (Miriam Alster / Flash90)

Renaissance diplomatique

Lapid, s’adressant à l’Association des correspondants diplomatiques d’Israël dans la salle de la coalition du parti Yesh Atid, s’est donné beaucoup de mal pour contester l’affirmation maintes fois répétée d’Israël selon laquelle Israël connaît une prospérité sans précédent dans ses relations diplomatiques.

« Il n’y a pas de renaissance diplomatique », a déclaré Lapid au début du briefing, lançant une attaque cinglante contre la politique étrangère de Netanyahu, accusant notamment le Premier ministre de manquer de respect au président français Emmanuel Macron et disant qu’il ferait pression sur la Russie pour qu’elle considère les intérêts israéliens en Syrie.

Tout en notant que « la situation d’Israël est excellente », Lapid a soutenu que les politiques de Netanyahu ont conduit à la détérioration des liens avec l’Union européenne, la Chine, la Russie et d’autres acteurs importants, dont la moitié du corps politique américain.

L’élection du président américain Donald Trump « est certainement un miracle qui est arrivé au peuple d’Israël et à Netanyahu », a-t-il déclaré. « Son soutien est vraiment spécial, il avance du côté israélien, et il était temps que cela se produise. »

Cependant, en raison de la politique du Premier ministre, Israël est en train de perdre son soutien non seulement parmi les démocrates, y compris les anciens partisans comme Chuck Schumer, Elliot Angel et Jerome Nadler, mais aussi parmi les jeunes évangéliques et la plupart des Juifs américains.

Chuck Schumer, chef de la minorité du Sénat américain , démocrate de New York, à Washington, le 31 octobre 2017. (Crédit : Mark Wilson/Getty Images/AFP)

« Lors des prochaines élections de mi-mandat, les démocrates vont probablement gagner, et nous aurons des problèmes », a déclaré Lapid.

En Europe aussi, Israël perdait de la popularité, a dit Lapid, citant Netanyahu disant à Macron qu’il devrait lire la Bible pour s’informer de la connexion du peuple juif à Jérusalem.

« Macron a étudié dans une école jésuite, je suis prêt à parier qu’il connaît mieux la Bible que Netanyahu », a-t-il dit, accusant le Premier ministre ‘ »d’arrogance ».

En ce qui concerne la Russie, Lapid a fait valoir qu’Israël n’avait pas réussi à convaincre le président Vladimir Poutine d’empêcher une présence militaire iranienne dans la Syrie déchirée par la guerre.

« Cela aurait pu être mieux géré », a-t-il déclaré. S’il était Premier ministre, a-t-il ajouté, il aurait dit au leader russe que s’il est intéressé par un régime stable pour le président syrien Bashar Assad, il devrait prendre en compte les intérêts sécuritaire d’Israël.

Tout en soulignant qu’il n’est pas en train de menacer de « guerre », Lapid a indiqué qu’il aurait clairement laissé entendre qu’Israël serait prêt à agir militairement contre des cibles syriennes si les exigences de Jérusalem n’étaient pas pleinement satisfaites.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) et son homologue indien Narendra Modi visitent l’usine de dessalement de l’eau de la plage d’Olga le 6 juillet 2017 (Kobi Gideon / GPO / Flash90)

Lapid a reconnu qu’Israël a amélioré ses relations avec certains pays – comme l’Inde – mais a maintenu que la situation globale d’Israël est sur une trajectoire descendante.

« Je n’ai jamais dit que la situation d’Israël est horrible, mais nous sommes dans une situation bien pire que celle dans laquelle nous pourrions être », a-t-il dit. « Le pays est dans une excellente situation, mais cela ne contredit pas mon affirmation qu’une mauvaise politique est en place. »

Interrogé sur ce qu’il ferait différemment, il a répondu qu’il n’y avait « aucune chose dramatique », mais qu’il travaillait à améliorer les liens avec les démocrates et les juifs américains – qu’il qualifiait de « crucial pour notre sécurité » – et à nommer un ministre des Affaires étrangères à plein temps. Netanyahu a occupé le poste depuis la formation du nouveau gouvernement en 2015.

« Le ministère des Affaires étrangères est l’un des trois ministères importants, et il est vacant depuis trois ans », a-t-il déclaré.

« Je ne suis pas un magicien », a-t-il ajouté. « Mais vous ne pouvez pas améliorer la politique étrangère si personne ne fait le travail, avec le Premier ministre ne faisant que voyager de par le monde et prendre des photos. »

Problèmes judiciaires

Lapid a également prédit que Netanyahu ferait l’objet d’une enquête sur la corruption généralisée qui concerne un accord d’achat de sous-marins allemands, ajoutant que les efforts du parti Likud pour faire adopter une loi empêchant la police de recommander des inculpations de fonctionnaires étaient liés au fait qu’il savait que le Premier ministre finirait par être impliqué.

L’achat des sous-marins de la classe Dolphin, d’un coût total de 2 milliards d’euros, suscite la controverse depuis qu’il s’est avéré qu’un allié proche de Netanyahu représentait l’entreprise allemande qui les fabrique. Une investigation, baptisée Affaire 3000, a conduit à une enquête de plus en plus approfondie qui a vu plusieurs hauts fonctionnaires arrêtés et interrogés par la police. La police a spécifiquement déclaré que Netanyahu n’est pas un suspect dans l’affaire.

« C’est absolument impossible que le Premier ministre ne fasse pas l’objet d’une enquête », a-t-il dit. « Ils se battent pour la loi sur les recommandations, car ils savent qu’il fera l’objet d’une enquête sur les sous-marins. »

Le projet de loi sur les recommandations de la police, qui empêcherait la police de recommander des inculpations dans des affaires de corruption contre des personnalités publiques, a été approuvé au début de ce mois par la commission des Affaires intérieures de la Knesset, permettant à la législation de procéder à un vote final en session plénière.

« S’il savait que les gens proches de lui recevaient de l’argent pour aider à conclure les affaires, il ne devrait pas être Premier ministre et aller en prison pour une longue période », a déclaré M. Lapid. « Et s’il ne le savait pas, alors il ne devrait plus être Premier ministre parce qu’il ne sait pas ce qui se passe autour de lui. Et c’est dangereux pour notre sécurité nationale. »

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu dirige la réunion hebdomadaire du cabinet du Premier ministre à Jérusalem, le 24 décembre 2017. (Hadas Parush / Flash90)

L’envoyé diplomatique sortant de Netanyahu, Yitzhak Molcho, et son partenaire juridique, David Shimron, cousin de Netanyahu et avocat personnel, ont été récemment interrogés pour leur implication présumée dans l’affaire 3000.

Les enquêteurs soupçonnent que des fonctionnaires ont reçu des pots-de-vin pour influencer la décision d’acheter des sous-marins et des bateaux de patrouille du constructeur naval allemand ThyssenKrupp, malgré l’opposition du ministère de la Défense.

La police soupçonne que M. Molcho a tenté de promouvoir l’accord sous-marin lors de ses voyages diplomatiques à l’étranger, tandis que M. Shimron a cherché à promouvoir les intérêts des constructeurs de navires allemands en Israël.

Netanyahu n’est pas un suspect dans l’affaire, bien que beaucoup de ses opposants politiques aient appelé la police à l’interroger également.

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