Quand l’épouse du Premier ministre israélien dansait avec Idi Amin
Alors que Netanyahu prépare un voyage au Rwanda, en Ethiopie, au Kenya et en Ouganda la semaine prochaine, Israël a publié des photos inédites des visites d’anciens Premiers ministres en Afrique
- Miriam Eshkol, l'épouse du Premier ministre Levi Eshkol, danse avec le ministre ougandais des Affaires étrangères Sam Odaka et les chef des armées et futur président Idi Amin pendant une visite sur une base militaire proche de Kampala, en juin 1966. (Crédit : GPO)
- Le Premier ministre Levi Eshkol visite un nouveau village, similaire à un moshav, en Côte d'Ivoire, le 1er juin 1966. (Crédit : Moshe Fridan/GPO)
- Le Premier ministre Levi Eshkol en Côte d'Ivoire, en juin 1966. (Crédit : Moshe Fridan/GPO)
- Le Premier ministre Yitzhak Shamir en visite au Togo en juin 1987. (Crédit : GPO)
- Le Premier ministre congolais, le général Leonard Mulamba, donne au Premier ministre Levi Eshkol une défense d'éléphant pendant une cérémonie près de Kinshasa, en juin 1966. (Crédit : Moshe Fridan/GPO)
- Photographies du Premier ministre Levi Eshkol et son épouse, Miriam, suspendues dans un centre d'information d'Antananarivo, à Madagascar, en juin 1966. (Crédit : Moshe Fridan/GPO)
- Des habitants de Côte d'Ivoire lisent un journal annonçant la visite du Premier ministre Levi Eshkol dans le pays, le 31 mai 1966. (Crédit : Moshe Fridan/GPO)
- Le Premier ministre Yitzhak Shamir est accueilli par le président du Togo, Gnassingbé Eyadéma, le 19 juin 1987. (Crédit : GPO)
- Le Premier ministre Shimon Peres passe en revue une garde d'honneur à Douala, au Cameroun, avant de rentrer en Israël, le 26 août 1986. (Crédit : Nati Harnik/GPO)
- Le Premier ministre Shimon Peres en visite au Cameroun, le 27 août 1986. (Crédit : Nati Harnik/GPO)
- Photographies du Premier ministre Shimon Peres et du président camerounais Paul Biya sur la route de Yaoundé, la capitale camerounaise, le 25 août 1986. (Crédit : Nati Harnik/GPO)
- Le Premier ministre Shimon Peres rencontre le président camerounais Paul Biya à Yaoundé, la capitale du pays, le 25 août 1986. (Crédit : Nati Harnik/GPO)
- Le Premier ministre Levi Eshkol en Côte d'Ivoire, le 1er juin 1966. (Crédit : Moshe Fridan/GPO)
Lundi matin, le Premier ministre Benjamin Netanyahu commencera un voyage de quatre jours en Ethiopie, au Rwanda, au Kenya et en Ouganda. Le voyage est historique, en cela qu’il marque la première visite en plus de 20 ans d’un Premier ministre israélien en exercice en Afrique sub-saharienne. Mais les voyages des premiers ministres sur le continent ne sont en aucun cas sans précédent.
Dans ses jeunes années, Israël avait des relations étroites avec beaucoup de pays africains. La première ambassade du jeune Etat juif sur le continent a ouvert ses portes en 1956 à Accra, au Ghana. Deux ans après, la ministre des Affaires étrangères de l’époque (et future Première ministre) Golda Meir est devenue la première dirigeante israélienne à se rendre en Afrique occidentale.
« Nous ne pouvions pas offrir d’argent ou d’arme à l’Afrique, mais d’un autre côté, nous étions libérés de la teinte des exploiteurs coloniaux, parce que tout ce que nous voulions de l’Afrique était de l’amitié », avait raconté Meir dans son autobiographie.
Jérusalem était intéressée par le vote des États africains aux Nations unies, avait-t-elle reconnu, mais elle avait affirmé que ce n’était pas la raison principale de « l’aventure africaine » d’Israël. Plutôt, avait-elle écrit, « nous avions quelque chose que nous voulions transmettre aux nations qui étaient encore plus jeunes et moins expérimentées que nous. »

Dans les décennies suivantes, souvent sous la pression arabe, beaucoup de pays africains ont rompu ou diminué leurs relations avec l’Etat juif. Et pourtant, les visites de Premiers ministres ont continué au cours des décennies.
En 1966, Levi Eshkol est allé au Libéria, au Congo, en Ouganda, en Côte d’Ivoire et au Kenya. En 1986, Shimon Peres s’était rendu au Cameroun. En 1987, Yitzhak Shamir avait été au Togo.
Dans une photo particulièrement frappante, prise sur une base militaire ougandaise en 1966, l’épouse de Levi Eshkol, Miriam, est en train de danser avec Idi Amin, qui était à l’époque commandant des forces armées du pays. Cinq ans après, Amin organisait un coup d’état, s’attribuant le titre de « Seigneur de toutes les bêtes sur Terre et des poissons des mers » et adoptait une politique extrêmement anti-Israël. Il était président pendait le raid israélien de 1976 à Entebbe, dont Netanyahu commémorera le 40e anniversaire la semaine prochaine en Ouganda.
Pour marquer les efforts renouvelés d’Israël pour renforcer ses relations avec le continent, le bureau en charge des relations avec la presse du gouvernement a publié mercredi des photographies inédites des différents voyages en Afrique d’anciens premiers ministres israéliens. La dans de Miriam Eshkol avec le futur dictateur en fait partie.
« Israël revient en Afrique ; l’Afrique revient en Israël. Cela arrive d’une grande manière », avait déclaré Netanyahu en février pendant un évènement lançant le caucus de la Knesset pour les relations Israël-Afrique. « Cela arrive maintenant, mais cela aurait du arriver il y a longtemps. Cela arrive maintenant parce qu’il est très clair que c’est bon pour l’Afrique, et bon pour Israël. »
Dimanche, le cabinet israélien a approuvé un plan de 50 millions de shekels pour renforcer les relations et la coopération avec l’Afrique.
« Le continent africain constitue un vaste potentiel pour Israël dans de nombreux domaines. Beaucoup de pays cherchent à ouvrir leur porte à Israël, et nous réaliserons ce désir pour leur bénéfice, et le bénéfice de l’Etat d’Israël », a déclaré Netanyahu.
Luke Tress a contribué à cet article.
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