Refonte judiciaire : Arrestation de trois vétérans de la Guerre de Yom Kippour
Les anciens soldats qui ont volé le char d'assaut ont affirmé qu'ils avaient obtenu la permission d'utiliser le Bren Carrier pour manifester contre la réforme du système judiciaire

Samedi, la police a arrêté trois anciens combattants de la Guerre de Yom Kippour qui ont volé un char d’assaut pour l’utiliser lors d’une manifestation contre la réforme du système judiciaire du gouvernement Netanyahu.
Les manifestants ont affirmé qu’ils avaient obtenu la permission d’emprunter le Bren Carrier de fabrication britannique dans un musée situé près du kibboutz Gesher dans le nord d’Israël – connu sous le nom de Vieux Gesher – mais la police a déclaré qu’ils n’avaient pas de permis valide.
Les manifestants ont présenté une lettre d’une carrière voisine, propriété de Gesher, indiquant qu’ils pouvaient utiliser le véhicule blindé pour la manifestation. Selon les médias israéliens, les membres du kibboutz ont demandé que le véhicule leur soit restitué après que les trois manifestants ont été arrêtés pour être interrogés.
Plusieurs autres manifestants – également des vétérans de la Guerre de 1973 – ont attaché des banderoles à la remorque transportant le char Shot désarmé, terme israélien désignant le char Centurion, de fabrication britannique, retiré du site commémoratif de Tel Saki.
« Les soldats de [Yom] Kippour 1973 se battent pour protéger la nature du pays », pouvait-on lire sur une banderole en hébreu.
Une autre banderole reprenait les termes de la Déclaration d’Indépendance d’Israël, assortie en dessous d’un message en anglais disant : « Pour la défense de la Déclaration d’Indépendance d’Israël ».
Le mot « démocratie » a été écrit en hébreu sur le réservoir du char.

La police a déclaré avoir retrouvé le char au kibboutz Gadot – à environ 40 kilomètres de Tel Saki – après avoir été informée du vol présumé. Deux suspects – qui ont servi dans le Corps Blindé Mécanisé pendant le conflit de 1973 – ont été interrogés, et le char a été restitué plus tard dans la journée.
La semaine dernière, plusieurs milliers de réservistes militaires et d’anciens combattants de Tsahal se sont rassemblés devant le bâtiment de la Cour suprême à Jérusalem, au terme d’une marche de trois jours depuis Latrun – un site commémoratif pour les soldats du Corps Blindé Mécanisé israélien tombés au combat – pour protester contre les changements radicaux prévus par le gouvernement dans le système judiciaire.
La coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu a donné la priorité à ces propositions. Ses détracteurs affirment qu’avec d’autres projets de loi, elles porteront profondément atteinte au caractère démocratique d’Israël en bouleversant son système d’équilibre des pouvoirs, en accordant presque tous les pouvoirs à l’exécutif et en laissant les droits individuels sans protection et les minorités sans défense.
Le plan a suscité de vives critiques et des avertissements de la part d’éminents experts financiers et juridiques, ainsi que des manifestations hebdomadaires et des pétitions publiques de la part de divers fonctionnaires, professionnels et entreprises privées.
Netanyahu s’est défendu contre les critiques, affirmant que les propositions renforceraient la démocratie au lieu de l’affaiblir, et que son gouvernement appliquait la volonté du peuple.
Les membres de la coalition de Netanyahu ont également promis d’adopter d’autres projets de loi controversés, dont certains concernent l’armée.