Réforme judiciaire en Israël : L’Europe s’inquiète, selon la Lituanie
Gabrielius Landsbergis a annoncé la prochaine désignation du CGRI iranien comme organisation terroriste, en raison de son soutien à la Russie contre l'Ukraine
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a déclaré vendredi que l’Europe était de plus en plus inquiète du projet de loi de réforme du système judiciaire israélien.
À l’issue de sa visite en Israël, il a déclaré à Walla news et Axios qu’il en avait clairement fait état au président Isaac Herzog, à son homologue israélien Eli Cohen ainsi qu’à d’autres responsables.
Il a ajouté que les pays européens suivaient très attentivement la question.
« En tant que membre de l’UE et pays fondé sur l’état de droit, cela nous inquiète et j’ai eu l’occasion de le dire », a-t-il déclaré.
Les autorités étrangères sont de plus en plus nombreuses à exprimer publiquement leur inquiétude au sujet de cette réforme judiciaire.
Un certain nombre d’ambassadeurs auraient posé des questions et fait état de leur inquiétude au président de la Knesset, Amir Ohana, lors d’une réunion privée au parlement la semaine passée.

Selon une information donnée par le radiodiffuseur public Kan jeudi dernier, parmi les dizaines de diplomates qui ont pris part à cette réunion, les représentants des pays occidentaux ont été les plus véhéments, exprimant leur crainte que les projets du gouvernement nuisent au système judiciaire israélien et à son indépendance.
Le projet de loi du gouvernement vise à réformer de manière radicale le système judiciaire en donnant au gouvernement et à la coalition la haute-main sur la nomination des juges, dont ceux de la Cour suprême, et en privant la plus haute juridiction israélienne de son pouvoir d’invalider les lois contraires aux droits énoncés dans les lois fondamentales qui tiennent lieu de Constitution.
S’agissant de l’Iran, Landsbergis a assuré qu’il existait un « consensus croissant » au sein de l’Union européenne pour désigner le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme organisation terroriste en raison de son soutien militaire à la Russie contre l’Ukraine.
« Des échanges très sérieux » sur le sujet ont actuellement lieu à Bruxelles, a-t-il souligné.
« Il y a encore des questions pratiques et juridiques à régler, mais je pense que c’est à notre portée. »
Il a ajouté : « Nous ne nous attendions pas, nous, Union européenne, à ce que l’Iran frappe à notre porte. Nous pensions qu’il s’agissait d’une question Moyen-Orientale à surveiller de près, mais la réalité, c’est qu’il y a une coopération croissante entre l’Iran et la Russie. L’Iran se rapproche de nous. Nous devons réagir. »
Il a conclu que Vilnius était favorable à des relations de sécurité plus étroites avec Israël, notamment en matière de défense aérienne.