Retour sur le concert à la synagogue de la Victoire pour les victimes de l’Hyper Cacher
Des centaines de Parisiens étaient à la grande synagogue de la Victoire à Paris le 9 décembre dernier pour un concert dédié aux victimes des attentats de l’Hyper Cacher
- Le concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Le concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Le concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Quatrième allumage des bougies de Hanoukka au concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Joel Mergui (D) et Nachum Segal au concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Le grand Rabbin de France Gilles Bernheim au concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Aliza Bin-Noun au concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
- Le concert à la synagogue de la Victoire dédié aux victimes des attentats de l'Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier dernier - 9 décembre 201( (Crédit : Eva Tapiero/Times of Israel)
La synagogue avait pour l’occasion revêtue un habit de fête. Lumières rouges, violettes, jaunes et projecteurs étaient installés dans l’ensemble de l’édifice qui était déjà plein à 20 heures et qui se remplissait encore au fur et à mesure de la soirée.
Le dernier grand événement qui avait eu lieu à la synagogue de la Victoire avait également été organisé en hommage aux victimes du terrorisme. Cette fois-là, il s’agissait des victimes des attentats du 13 novembre dans les rues de Paris et au Bataclan qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés.
Comme lors de cette soirée, tout a commencé sous haute sécurité, une longue file d’attente se formait déjà un peu moins d’une heure avant le début du concert. L’atmosphère qui régnait mercredi soir tranchait pourtant avec l’ambiance lourde et solennelle de la soirée de novembre.
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En effet, le concert organisé par le Nachum Segal Network en partenariat avec le ministère de la Diaspora israélien et le Consistoire était tourné vers la joie de vivre et l’espoir.
Cette soirée intitulée en anglais « Let there be light : the concert of Jewish unity » (Que la lumière soit : concert de l’unité juive) a vu défiler sur la scène aménagée pour l’occasion, des chanteurs populaires tels que Yehoram Gaon, Ohad Moskowitz, Uziah Tzadok, Itzik Dadya, Avi Miller et Amir Hadad.

Nachum Segal a expliqué la raison de ce concert spécial en disant qu’il souhaitait aller partout où être juif pouvait être un problème.
« Après les attentats de l’Hyper Cacher j’étais déterminé à venir en France ». dit-il.
Le moment de recueillement et le plus solennel de la soirée fut la réunion des familles des quatre victimes des attentats de l’Hyper Cacher joints par des représentants officiels français, israéliens et américains qui ont récité la prière du Kaddish avant l’allumage de la quatrième bougie de Hanoukka.
La place sera ensuite laissée à la musique et aux chants, entrecoupés de quelques minutes de discours de représentants religieux ou politiques.

Le président du Consistoire Joël Mergui a rendu hommage à toutes les victimes du terrorisme et a invité à ne pas faire de différence entre les haines.
« Il n’y a aucune différence entre les haines de ceux qui assassinent nos soeurs et nos frères à Jérusalem et à Tel-Aviv et ceux qui sont venus assassiner nos frères et nos soeurs ici et ceux qui sont venus assassins des Français parce que Français, des journalistes parce que journalistes […] Nous sommes ce soir debout, je sais vos inquiétudes, mais à aucun moment nous ne relâcherons notre envie de continuer à être juif. Personne ne nous empêchera de continuer à remplir nos synagogues. »

Puis l’Ambassadrice d’Israël en France Aliza Bin-Noun a pris la parole.
« Nous connaissons ce sentiment de peur et de colère qui gagne la population quand le terrorisme frappe. Nous connaissons ce climat détestable qui règne dans les rues lorsque le terrorisme s’exprime, » a-t-elle déclaré.
Le ministre de la diaspora Naftali Bennett intervenant dans une vidéo enregistrée s’est également exprimé :
« Notre responsabilité en tant que juifs est de choisir de prendre la flamme des bougies de Hanoukka et de faire briller cette lumière dans le monde entier en continuant d’agir avec fierté et courage. Vous devez toujours vous souvenir que nous sommes une seule famille et lorsque nous sommes ensemble nous pouvons surmonter toutes les difficultés qui se trouvent sur notre chemin ».
Un contexte particulier
Cette soirée est intervenue quelques jours seulement après le premier tour des élections régionales françaises qui se sont tenues le dimanche précédent avec un résultat provisoire donnant le Front National en tête dans six régions.
Les résultats définitifs des élections seront connus dimanche soir prochain après la tenue du second tour. Le score très élevé du Front National a notamment été attribué aux récents attentats survenus à Paris le 13 novembre dernier.
Dans la synagogue la grande majorité des spectateurs interrogés sur ce scrutin ont réagi très vivement à l’idée que le Front National pourrait apporter des solutions face au terrorisme.
« Bien sûr que non le FN n’est pas une solution et ce n’est pas représentatif de la société française (…) s’indigne Jacques-Joël et il poursuit « Bien sûr qu’on est en sécurité en France, ce serait absurde de penser qu’on n’est pas en sécurité ».

S’il y a une quasi unanimité sur les premiers propos de ce spectateur, son opinion sur la sécurité n’est pas toujours partagée.
« En tant qu’individu personne ne se sent vraiment protégé ou en sécurité actuellement, » lâche Nicole, la soixantaine.
Michèle et Nicole, enseignante et comédienne, lancent alors une discussion. Elles précisent ne pas se sentir plus en insécurité aujourd’hui qu’en janvier et expliquent toutes les deux ne pas avoir changé leurs habitudes et continuer à vivre normalement.
Questionnées sur les solutions ou mesures à adopter, elles répondent que c’est « très difficile » et penchent en tout état de cause pour une réponse européenne.
Yves de son côté se sent en sécurité, « il y a des forces de police, des militaires, la sécurité est bien assurée, on se sent bien en sécurité en France quand même. » dit-il. Il poursuit « le gouvernement fait ce qu’il est possible de faire, il y a peut-être des choses à améliorer mais le FN n’est pas une réponse au problème de la sécurité ».

Le débat fait réagir une personne assise dans la rangée adjacente. Yariv, 33 ans ne se sent pas du tout en sécurité. Pour lui, beaucoup de choses sont à revoir.
« Moi je bosse à la Défense et les agents de sécurité dans les centres commerciaux ou dans le métro ils ne font pas du tout attention, ils ne fouillent pas, » dit-il.
Gérard accompagné de ses deux amis sont d’accord pour dire que le Front National n’est bien entendu pas une solution mais que le gouvernement actuel n’a pas la réponse adéquate non plus. Pour eux, la solution est plutôt économique et sociale.
« C’est pire qu’avant, pas spécialement pour les juifs, les juifs y compris ».
Pour Gérard, la solution passera par « la baisse du chômage et par une meilleure intégration des gens intégrables. »
En attendant le second tour des élections, mercredi soir les personnes présentes à la Victoire ont pu profiter d’un message d’espoir et de solidarité.
Après trois heures de célébration le concert s’est terminé avec les hymnes français et israélien avant la sortie de la synagogue toujours dans un esprit festif et la distribution générale des délicieux (et très caloriques) beignets de Hanoukka.
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