Retour sur l’entretien fleuve que Netanyahu a accordé à CNN
Le Premier ministre a insisté sur le fait que la refonte radicale envisagée "corrigera" la démocratie israélienne ; il a aussi évoqué l'Autorité palestinienne, l'Ukraine, l'Iran
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé mardi être prêt à entendre « des contre-propositions » dans le cadre de son plan controversé de refonte radicale du système judiciaire israélien, tout en défendant les réformes envisagées qui seraient nécessaires, selon lui, pour contrer « l’activisme extrême des juges ».
Le Premier ministre a estimé que l’État juif a besoin « d’un système judiciaire fort et indépendant – mais un système indépendant ne signifie pas qu’il doit être totalement débridé » au cours d’une interview fleuve accordée à CNN qui a été diffusée mardi, pendant plus d’une heure. L’entretien a aussi évoqué les ambitions nucléaires de l’Iran et les efforts livrés par Israël pour les déjouer ; sa nouvelle coalition au pouvoir qui comprend des ministres d’extrême-droite ; le conflit israélo-palestinien et les perspectives de paix ; l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les récentes violences qui ont eu lieu à Jérusalem et en Cisjordanie.
Une démocratie doit « créer l’équilibre entre les trois branches du gouvernement ; en Israël, cet équilibre a été mis à mal » a affirmé Netanyahu qui a insisté, encore une fois, sur le fait que les changements proposés « rendront la démocratie plus forte dans le pays ».
Le projet de refonte du ministre de la Justice Yariv Levin, qui est soutenu par Netanyahu, prévoit de restreindre de manière importante la capacité de la Haute-cour à invalider des lois et des décisions gouvernementales avec l’adoption d’une clause dite « dérogatoire » qui permettrait au Parlement de surseoir aux décisions de la Cour suprême avec un vote à la majorité simple de 61 députés. Ces propositions prévoient aussi de donner au gouvernement le contrôle total de la sélection des juges ; de faire disparaître la notion juridique du « caractère raisonnable » du code pénal israélien, une notion sur laquelle s’appuient les magistrats pour juger une législation ou une décision prise par la coalition et elles prévoient également que les ministres seront autorisés à nommer leurs propres conseillers juridiques au lieu de devoir faire appel à ceux qui opèrent sous les auspices du ministère de la Justice.
Le plan a suscité des critiques intenses et des avertissements de la part des plus éminents experts, ainsi que des manifestations massives et des pétitions publiques lancées par des officiels variés, des professionnels et des entreprises privées, qui ont tous averti que ces réformes porteront atteinte à la démocratie et à l’économie.
Dans son interview, Netanyahu a déclaré que les propositions faites par Levin sont assorties de clauses de « sécurité » mais que les critiques « ne veulent pas l’entendre ». Certaines inquiétudes relayées par les détracteurs de la refonte « ont pour origine un manque de compréhension, un manque d’information » mais d’autres, a-t-il ajouté, sont « de l’ordre du slogan… elles émanent franchement de mes adversaires politiques qui ont perdu les élections », a-t-il assuré.
Le Premier ministre a évoqué d’autres démocraties parlementaires, comme le Canada et la Nouvelle-Zélande qui, a-t-il affirmé, sont des pays où les tribunaux « n’ont pas la capacité » de rejeter des lois par ailleurs adoptées par le Parlement.
Netanyahu a démenti que cette refonte radicale du système judiciaire émanait du désir de neutraliser les tribunaux, une neutralisation qui pourrait lui permettre d’échapper à la prison – Netanyahu est actuellement sur le banc des accusés dans le cadre d’un procès pour corruption. Il a de surcroît estimé que ce procès était en train « de s’effilocher ».
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Le Premier ministre est actuellement traduit en justice dans trois dossiers pour corruption – il doit répondre de fraude, d’abus de confiance et de pots-de-vin. Il n’a cessé de clamer son innocence et il affirme, sans avancer de preuves être victime « d’un coup d’État politique » de la part de la police, du parquet israélien, des médias et de ses adversaires de gauche.
« Aucune des réformes dont nous sommes en train de parler… n’est liée d’une manière ou d’une autre à mon procès », a dit Netanyahu, qui a ajouté que les poursuites dont il fait actuellement l’objet n’ont pas été un problème lors des élections du mois de novembre qui ont accordé à son parti du Likud et à ses partenaires d’extrême-droite et ultra-orthodoxes 64 sièges à la Knesset, forte de 120 membres.
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Le Premier ministre a fait savoir qu’il était « respectueusement » en désaccord avec ses critiques tels Alan Dershowitz — qui a estimé que les réformes rendraient plus difficiles de défendre Israël sur la scène mondiale – et il a affirmé que ces bouleversements radicaux placeront Israël « en conformité avec la plus grande partie des démocraties du monde ».
« Israël, aujourd’hui, est un cas particulier. En Israël, l’activisme judiciaire a pris des proportions démesurées et nous tentons de ramener le pays sur les rails, de ramener le pays au niveau où se trouvent toutes les autres démocraties ou presque, qu’il s’agisse de la sélection des juges ou de l’équilibre entre les diverses branches du gouvernement », a déclaré Netanyahu.
« Apporter des corrections à une démocratie imparfaite, restaurer la démocratie, rendra cette dernière plus forte ; le système judiciaire restera indépendant, l’État de droit restera indépendant. Le droit à la propriété, qui est sacro-saint à mes yeux, la mise en œuvre indépendante des contrats, voilà ce qui va se passer », a-t-il poursuivi.
Parlant ensuite de sa coalition – la plus religieuse et la plus à droite de toute l’histoire d’Israël – Netanyahu a plaisanté en disant que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, issu du parti HaTzionout HaDatit et Itamar Ben Gvir, d’Otzma Yehudit, « ont obtenu un plus grand nombre de sièges que le précédent Premier ministre », faisant référence à Naftali Bennett, à la tête de Yamina qui avait remporté sept sièges lors du scrutin de 2021 et qui avait formé une large coalition très diversifiée idéologiquement avec la formation Yesh Atid de Yair Lapid, la faction arabe Raam et d’autres. Cette majorité avait fait un bref passage au pouvoir.
Répétant des propos tenus au sujet de ses ministres d’extrême-droite, Netanyahu a indiqué que « ils se sont joints à moi, ce n’est pas moi qui les ai rejoints ; je suis à la barre en ce qui concerne la politique dans le pays et je pense que mes antécédents en matière de paix, de démocratie, d’économie, dans tous les domaines sont très, très bons ; les Israéliens le pensent aussi et c’est la raison pour laquelle ils ont encore et encore voté pour moi ».
« Je contrôle le gouvernement, je suis responsable de ses politiques, mes politiques sont réfléchies et responsables et elles continueront à l’être », a-t-il ajouté.
Dans un contexte de recrudescence récente des violences avec les Palestiniens, Netanyahu s’est engagé à mener des « actions ciblées » contre les terroristes et il a souligné que « je ne crois pas dans le bien-fondé des punitions collectives ».
« On veut les cibler mais on veut que l’économie continue à fonctionner. Conserver les 150 000 Palestiniens qui travaillent en Israël – je n’ai pas fermé l’économie ne serait-ce qu’une minute et je n’ai aucune intention de le faire », a-t-il précisé.
Un plan de paix « à l’envers »
Il a été demandé à Netanyahu si les mesures avancées par le cabinet dans le sillage de l’attentat à l’arme à feu qui a été commis vendredi à Jérusalem et qui a fait sept morts du côté israélien – ça a été l’attaque la plus meurtrière contre des Israéliens en plus d’une décennie – étaient appropriées après que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et d’autres dirigeants internationaux ont appelé avec force le gouvernement « à faire baisser la température ».
Parmi les mesures décidées, le renforcement des constructions dans les implantations de Cisjordanie, la révocation potentielle du permis de résidence ou de la citoyenneté des proches des attaquants et leur expulsion en direction des territoires placés sous le contrôle de l’Autorité palestinienne.
Netanyahu a précisé que ces potentielles sanctions ne visaient que les proches qui soutenaient les terroristes et leurs actes et que leur objectif était de dissuader les Palestiniens qui seraient tentés de commettre des attaques de passer à l’action. Il a aussi affirmé qu’il avait obtenu « de meilleurs résultats dans la lutte contre le terrorisme » que n’importe quel autre chef de gouvernement israélien.
Netanyahu a attribué à l’AP la recrudescence récente des violences – l’Autorité palestinienne qui, selon lui « n’utilise pas véritablement son pouvoir pour combattre les terroristes », ce qui oblige l’armée israélienne à intervenir en Cisjordanie.
« Et je pense qu’il faut que vous compreniez que ces terroristes sont ensuite fêtés par les autres et qu’ils sont payés par l’Autorité palestinienne », a ajouté Netanyahu, faisant référence à la politique de versement d’allocations pratiquée par Ramallah en direction des terroristes et de leurs familles.
Netanyahu a nié que l’expansion des implantations en Cisjordanie était un obstacle à la paix, déclarant que Juifs et Palestiniens « vont apprendre à vivre ensemble ».
« Nous n’allons pas procéder à un nettoyage ethnique sur la terre du peuple juif, nous allons pas faire un nettoyage ethnique en Israël », a-t-il poursuivi, disant qu’aucun groupe n’était appelé à disparaître.
Il a souligné que, selon lui, le seul moyen de résoudre le conflit était « des négociations constantes avec les Palestiniens ».
Netanyahu a aussi expliqué sa vision de la paix, notant qu’il voulait opter pour une approche « à l’envers » – en commençant par conclure des accords avec un plus grand nombre d’États arabes dont l’Arabie saoudite, avant « de refermer le cercle » sur les Palestiniens.
Dans cette optique, Netanyahu a fait l’éloge des Accords d’Abraham qui ont été signés en 2020 – des accords qui avaient défié les convictions d’un grand nombre de décisionnaires politiques qui estimaient que l’État juif devrait d’abord faire la paix avec les Palestiniens avant d’être en mesure de normaliser ses relations avec les États arabes et avec les pays de la région.
Les accords conclus entre Israël et les Émirats arabes unis et Bahreïn avaient été signés en 2020. Le Maroc avait ultérieurement normalisé ses liens avec l’État juif. Le Soudan, pour sa part, a symboliquement signé l’accord, mais il doit encore officialiser la normalisation de ses relations avec Jérusalem.
Alors qu’il lui était demandé s’il croyait en une solution à deux États, Netanyahu a répondu que « je ne dirais pas cela ». Il a ajouté qu’un accord futur avec les Palestiniens leur offrirait « toute la latitude dont ils ont besoin pour leur gouvernance mais aucune latitude ne leur sera donnée pour nous menacer », tout en soulignant qu’Israël conserverait des responsabilités en matière de sécurité dans la région.
Concernant les négociations de paix antérieures, Netanyahu a déploré que « nous n’avons pas emmené très loin les Palestiniens ».
Se souvenant d’une tentative de l’ancien président américain Barack Obama qui souhaitait redonner vie à des pourparlers et alors même que lui-même désirait une reprise des négociations, Netanyahu a raconté qu’il avait rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans le Bureau ovale. Selon le Premier ministre, le dirigeant de l’AP aurait répondu : « Laissez-moi du temps pour y penser » et il ne serait jamais revenu. Il a aussi fait remarquer qu’Abbas a refusé de condamner l’attaque à l’arme à feu meurtrière qui a endeuillé Jérusalem, vendredi dernier.
Netanyahu a également indiqué qu’il considérait que les Palestiniens étaient « les enfants gâtés de la communauté internationale », ajoutant que les autres pays du monde n’ont pas dénoncé suffisamment les incitations à la violence et à la haine des Palestiniens ainsi que leur antisémitisme.
Les craintes d’un changement du statu-quo par Israël sur le site sensible du mont du Temple relèvent « d’un battage médiatique », a estimé Netanyahu, malgré les propos qui ont pu être tenus par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le sujet et sa visite récente sur le mont.
« Je suis très, très strict là-dessus parce que c’est juste sous notre fenêtre ici, à Jérusalem, et que c’est le lieu qui est potentiellement le plus explosif de la Terre, de la planète », a déclaré Netanyahu.
Le mont du Temple est le lieu le plus saint du judaïsme dans la mesure où il accueillait les deux temples bibliques. Il est également le troisième site le plus sacré de l’Islam, et les musulmans s’y réfèrent sous les noms de Mosquée Al-Aqsa ou de Noble Sanctuaire.
Les provocations et les violences, sur le mont du Temple, ont fréquemment entraîné des conflits plus larges.
Malgré la rhétorique agressive qui était utilisée par Ben Gvir avant les élections concernant la légalisation de la prière juive sur le mont du Temple, le leader d’extrême-droite a accepté de conserver le statu-quo dans les accords de coalition conclus avec Netanyahu avant l’investiture du gouvernement.
Cela fait longtemps que le ministre de la Sécurité nationale prône des changements officiels dans le statu-quo en vigueur sur le mont, qui permet aux musulmans d’y aller et d’y prier pratiquement sans restriction et aux Juifs de s’y rendre à des horaires choisis, via une seule entrée – ils sont ensuite accompagnés par la police dans le lieu saint en empruntant un itinéraire prédéterminé. Il est interdit aux Juifs de prier sur le mont du Temple, même si les policiers ont, ces dernières années, semblé détourner le regard face à des prières silencieuses.
« Ce n’est que grâce à la souveraineté israélienne que nous avons pu offrir un accès libre et sans entrave aux trois religions monothéistes et nous continuerons à le faire en maintenant le statu-quo« , a dit le Premier ministre.
Les objectifs du 6e mandat
Le Premier ministre qui, fin décembre, s’est lancé dans son sixième mandat, a précisé avoir « trois objectifs prioritaires » à mener dans ce cadre : « Le premier est de déjouer les ambitions nucléaires de l’Iran, le deuxième est d’élargir encore la paix de manière importante de manière à mettre un terme au conflit entre Israël et les pays arabes, ce qui nous permettra d’avancer vers la résolution du conflit israélo-palestinien et le troisième est de renforcer encore l’économie incroyable d’Israël ».
Netanyahu, une fois encore, a juré de « faire tout ce qui sera en [mon] pouvoir pour empêcher l’Iran de se doter d’un arsenal nucléaire qui vise expressément à nous annihiler ».
« Et ils scandent non seulement ‘Mort à Israël’, mais aussi ‘Mort à l’Amérique’, » a-t-il poursuivi.
Alors qu’il lui était demandé si l’État juif était à l’origine d’une attaque au drone contre une structure de défense située dans la ville iranienne d’Isfahan, qui a eu lieu ce week-end, Netanyahu a répondu qu’il ne parlait « jamais d’opérations spécifiques » – avec quelques exceptions telles que le raid qui avait été mené, en 2018, dans un entrepôt où étaient stockées les archives nucléaires secrètes de la république islamique.
« A chaque fois qu’une explosion se fait entendre au Moyen-Orient, on blâme Israël ou on lui en attribue la responsabilité… Alors parfois, nous en sommes à l’origine, parfois non mais ce que je vais me contenter de dire, c’est que déjouer les ambitions nucléaires de l’Iran est une mission primordiale ».
« Le seul moyen d’empêcher un État-voyou d’obtenir la bombe atomique est une combinaison de sanctions économiques écrasantes » et « le plus important est d’opposer également une menace militaire crédible », a-t-il dit. « Si ces outils de dissuasion échouent, alors il n’y aura pas d’autre choix que d’agir ».
Israël et les États-Unis, a noté Netanyahu, se sont « rapprochés » sur la question iranienne environ huit ans après les querelles entre les deux pays au sujet de l’accord international négocié en 2015 par les États-Unis, le JCPOA, qui visait à réduire les avancées nucléaires de Téhéran en échange d’un allègement des sanctions. Netanyahu s’était opposé à Obama et à son administration sur cette problématique et il avait fait part à voix forte de son désaccord sur le pacte. Donald Trump avait finalement retiré les États-Unis du JCPOA en 2018 de manière unilatérale et son successeur, Joe Biden, s’était efforcé dans un premier temps de le réintégrer.
« Le monde comprend de mieux en mieux ce qu’est l’Iran : La barbarie à l’encontre de son propre peuple, cet approvisionnement en drones qui tuent des innocents en plein cœur de l’Europe, en Ukraine », a-t-il noté, faisant référence à la livraison de drones kamikazes à la Russie qui sont utilisés par le Kremlin dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine, qui dure depuis presque un an.
« Les gens comprennent, ils reconnaissant combien ce régime serait dangereux s’il disposait de l’arme nucléaire et je pense qu’il y a deux aspects qui pourront empêcher un tel dénouement : Le premier est la reconnaissance et l’autre est l’action », a-t-il dit.
Des armes à l’Ukraine ?
Sur la question de l’Ukraine, Netanyahu a déclaré qu’il était en train « d’examiner » la possibilité pour Israël de fournir au pays « d’autres formes d’aides » en plus de l’aide humanitaire qui a été acheminée jusqu’à Kiev jusqu’à présent – dans un contexte d’inquiétudes portant sur « la relation complexe unissant l’État juif à la Russie et sur la nécessité de conserver « toute liberté d’action » en Syrie dans le cadre des efforts visant à « tenir l’Iran en échec ».
Il a confirmé que les Etats-Unis avaient transféré vers l’Ukraine des munitions d’artillerie qui étaient auparavant stockées en Israël, et a laissé entendre que l’Etat hébreu agissait de son côté pour entraver la production en Iran d’armes pour la Russie.
« Les Etats-Unis viennent de prendre une énorme partie des munitions d’Israël pour les transmettre à l’Ukraine. Israël agit aussi, franchement, par des moyens que je ne détaillerai pas ici, contre les productions d’armes de l’Iran qui sont utilisées contre l’Ukraine », a déclaré le Premier ministre.
L’État Israël a jusqu’à présent refusé de fournir une aide militaire à Kiev, apparemment préoccupé par la réaction de la Russie. L’une des raisons majeures à l’origine de l’hésitation d’Israël semble être son besoin stratégique de pouvoir opérer librement en Syrie, un pays dont la Russie contrôle largement l’espace aérien.
« A quelques kilomètres d’ici seulement, sur la frontière nord avec la Syrie, les avions israéliens et les avions russes volent ensemble à courte distance les uns des autres », a-t-il expliqué, ajoutant que l’État juif « n’a aucun désir d’entrer dans une confrontation militaire avec la Russie ».
« L’Iran tente de s’ancrer en Syrie, juste à côté de notre frontière nord, tout comme Téhéran l’a fait au Liban, avec le Hezbollah. J’ai adopté une politique, au cours des sept et huit dernières années, qui consiste à frapper militairement les installations de l’Iran. L’Iran voulait construire une armée là-bas, formée de 100 000 miliciens chiites placés sous le commandement de généraux iraniens et nous leur avons porté des coups systématiques », a-t-il indiqué.
« Israël a besoin de pouvoir agir librement dans les airs… J’ai été très ouvert à ce sujet avec le président russe Vladimir Poutine. Nous pouvons aller à la confrontation ou nous pouvons nous assurer que nous allons nous coordonner de manière à ce que nos forces n’aillent pas à la confrontation », a-t-il continué.
En même temps, a-t-il poursuivi, « Israël agit avec différents moyens – dont je ne donnerai pas le détail ici – contre la production d’armes iraniennes qui sont utilisées contre l’Ukraine ».
Israël ne tente pas seulement de déjouer le programme nucléaire iranien mais le pays « passe aussi à l’action contre certaines production d’armes en Iran, des armes qui sont invariablement exportées ».
« En réalité, Israël, en combattant l’Iran, combat également le principal partenaire de la Russie » dans la guerre en Ukraine, a-t-il continué.
Certaines informations ont fait savoir que la frappe israélienne présumée qui a eu lieu ce week-end à Isfahan a ciblé le programme de drones kamikazes de Téhéran.
Alors qu’il lui était demandé s’il pourrait envisager de tenir un rôle de médiateur entre l’Ukraine et la Russie au vu des liens entretenus par Israël avec les deux pays, le Premier ministre a fait savoir qu’il lui avait déjà été demandé de le faire et que « je le ferai aujourd’hui si les deux parties me le demandaient et, franchement, si les États-Unis devaient me le demander ».
Le prédécesseur de Netanyahu, Naftali Bennett, avait effectué une visite surprise à Moscou en mars pour s’offrir en médiateur avec Vladimir Poutine. Il avait transmis les messages de M. Poutine au président ukrainien Volodymyr Zelensky, mais n’avait pas réussi à organiser des négociations directes.
« C’est la paix mondiale qui est en jeu – tout comme je pense que la paix du monde sera en jeu si l’Iran parvient à fabriquer l’arme atomique », a-t-il commenté. « Cela déstabilisera le monde entier ».
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