Réunion virtuelle entre responsables israéliens et américains sur une offensive à Rafah
Netanyahu a annulé le voyage diplomatique de l'équipe israélienne à Washington la semaine dernière, après que les États-Unis ont décidé de ne pas opposer leur veto à la résolution sur le cessez-le-feu au Conseil de sécurité

De hauts responsables israéliens et américains se sont réunis virtuellement lundi pour discuter d’une éventuelle offensive israélienne dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, a déclaré la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
La réunion est dirigée par le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, du côté américain, et par le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, ainsi que par le président du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, du côté israélien.
« Nous savons qu’il y a des membres du Hamas à Rafah, mais s’ils veulent aller de l’avant avec des opérations militaires, nous devons avoir cette conversation », déclare Jean-Pierre, en réponse à une question sur le sujet lors d’un point de presse.
Elle affirme que les États-Unis pensent qu’il existe des alternatives à l’invasion terrestre massive qu’Israël cherche à lancer et que d’autres options seront présentées lors de la réunion d’aujourd’hui.
Israël avait décidé de ne pas envoyer comme prévu une délégation à Washington pour discuter de son projet d’offensive à Rafah, après l’abstention des Etats-Unis à l’ONU le 25 mars, qui a permis l’adoption pour la première fois d’une résolution des Nations unies exigeant un « cessez-le-feu » immédiat dans la bande de Gaza, plus de cinq mois de guerre, marquant un nouveau creux dans ses relations avec le président Joe Biden.
Deux jours plus tard, Israël a demandé à la Maison Blanche de reprogrammer une réunion de haut niveau sur les plans militaires pour la ville de Rafah, au sud de Gaza, selon des responsables, dans une tentative apparente d’apaiser les tensions entre les deux alliés.
L’annonce par Israël d’une offensive prochaine à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où sont réfugiés 1,5 million de Palestiniens, pour l’essentiel des déplacés, a suscité beaucoup d’inquiétude au sein de la communauté internationale.
Un responsable américain a confirmé la tenue des discussions lundi, précisant prévoir d’autres « réunions de suivi en personne ».
Il s’agit de « comprendre quels sont leurs plans pour tout type d’opération à Rafah, de comprendre comment ils vont se déplacer ou mener des opérations avec une population très dense, plus d’un million de personnes », a déclaré une porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh, à des journalistes.
Les Etats-Unis, principal allié d’Israël, s’opposent à toute offensive terrestre de grande ampleur à Rafah. Le président Joe Biden avait demandé au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d’envoyer une délégation à Washington pour des consultations sur les projets d’Israël à Rafah.

En revanche, Netanyahu a insisté sur le fait qu’Israël devait pouvoir entrer dans la ville comme dans le reste du territoire afin d’éradiquer les dernières brigades du Hamas, alors que les forces israéliennes tentent d’éradiquer le groupe après l’attaque du 7 octobre contre Israël, au cours de laquelle les terroristes ont assassiné quelque 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé 253.
Le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 32 000 Palestiniens ont été tués par Israël au cours de la guerre.
Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 13 000 membres du groupe terroriste à Gaza, en plus d’un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et dans les jours qui ont suivi l’assaut.
Israël fait face à une pression internationale croissante en faveur d’un cessez-le-feu, mais insiste sur le fait que la guerre ne prendra pas fin tant que le Hamas n’aura pas été totalement démantelé. À cette fin, le cabinet a approuvé la semaine dernière les plans d’une opération militaire israélienne à Rafah, où se trouvent encore quatre bataillons de l’organisation terroriste.
On estime également que les dirigeants du Hamas se barricadent dans la zone sud de la bande de Gaza.
Au total, 130 des 253 otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie. 105 civils ont été libérés lors d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre otages avaient été libérées avant cela et une soldate avait été secourue. Les corps de huit otages ont également été récupérés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique en décembre. Deux autres otages ont été secourus grâce à une opération conjointe de l’armée et du Shin Bet.
L’armée israélienne a confirmé la mort de 34 des personnes toujours détenues par le Hamas et ses complices, tuées le 7 octobre ou en captivité, sur la base de nouvelles informations et des découvertes obtenues par les troupes opérant à Gaza.