Rue des Rosiers : Les députés LREM appellent à faire la « lumière » sur l’attentat
Gilles Le Gendre a expliqué que "la gravité des faits en cause impose une confirmation qui ne peut souffrir aucune contestation"
Gilles Le Gendre, président du groupe La République En Marche à l’Assemblée nationale, a appelé sur Twitter à faire toute la « lumière » sur l’attentat de la rue des Rosiers.
“Les députés LREM souhaitent que lumière soit faite sur les révélations d’un accord qui aurait garanti l’impunité aux auteurs présumés de l’attentat de la rue des Rosiers en 1982″, a-t-il écrit sur Twitter.
« La gravité des faits en cause impose une confirmation qui ne peut souffrir aucune contestation”, a-t-il ajouté.
Le député s’exprimait au nom de tout son groupe.
Les députés @LaRem_AN souhaitent que lumière soit faite sur les révélations d'un accord qui aurait garanti l’impunité aux auteurs présumés de l’attentat de la rue des Rosiers en 1982. La gravité des faits en cause impose une confirmation qui ne peut souffrir aucune contestation.
— Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) August 13, 2019
Le Crif a lui aussi réclamé lundi une commission d’enquête parlementaire.
« Toute la lumière doit être faite suite aux révélations de Yves Bonnet, ancien directeur de la DST au moment de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers. Si ces faits s’avèrent exacts, ils seraient d’une extrême gravité et constitueraient un scandale d’Etat sans précédent », a écrit son président, Francis Kalifat, sur Twitter.
Toute la lumière doit être faite suite aux révélations de Yves Bonnet ancien directeur de la DST au moment de l’attentat antisémite de la rue des Rosiers. Si ces faits s’avèrent exacts ils seraient d’une extrême gravité et constitueraient un scandale d’Etat sans précédent
— Francis Kalifat (@FrancisKalifat) August 12, 2019
M. Kalifat a également réclamé « la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et la levée du secret défense ».
Dans un communiqué, le Crif a demandé au président de la République de « tout mettre en œuvre sur le plan diplomatique et judiciaire » pour que les terroristes « responsables de ce massacre puissent être entendus par les juges français en charge du dossier ».
« Les ordres auraient émané directement du sommet de l’Etat, actant au plus haut niveau cette compromission avec le groupe terroriste, avait quant à lui écrit le député Meyer Habib en novembre dernier. Nous sommes bien face à un scandale d’Etat. Ceci explique peut-être cela : plus de 36 ans après les faits, les terroristes coulent toujours des jours heureux ! »
Valérie Boyer, députée LR, s’est elle dit « abasourdie » et « indignée » par le pacte secret passé.
Le 9 août 1982 il y a 37ans la barbarie #antisémite à fait 6morts et 22blessés dans l’attentat de la rue des Rosiers
Je croyais la République intraitable aussi
je suis abasourdie indignée par le pacte secret passé avec ls terroristes révélé par @leParisien https://t.co/gGRQoPloBh— Valérie Boyer (@valerieboyer13) August 9, 2019
Yves Bonnet, 83 ans, avait déjà révélé dans un documentaire diffusé en novembre sur France 2 avoir envoyé ses hommes négocier avec des émissaires d’Abou Nidal, chef du groupe Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR), une faction dissidente de l’OLP à laquelle l’attentat a été attribué.
Ce 9 août dernier commémorait les 37 ans de l’anniversaire de l’attentat de la rue des Rosiers, qui a fait 6 morts et 22 blessés.
Le Parisien a à cette occasion rappelé l’existence d’un pacte secret avec les terroristes du groupe palestinien Abou Nidal, suspecté de la tuerie – un accord mené par Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire.
« On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : ‘Je ne veux plus d’attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu’il ne vous arrivera rien’ », a déclaré ce dernier le 30 janvier dans le bureau du juge chargé d’enquêter sur l’attentat.
La justice française a délivré des mandats d’arrêt internationaux contre quatre suspects, dont deux sont réfugiés en Jordanie, mais n’a pu jusque-là obtenir leur extradition.
Des proches des victimes entendent demander la levée du secret défense, ont-elles indiqué vendredi lors d’une commémoration organisée pour la deuxième année consécutive sur les lieux de l’attentat par l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT).