Saar est finalement d’accord avec Levin pour limoger la procureure générale
Le ministre des Affaires étrangères estime finalement que c'est l'attitude "politique" de la procureure qui mène à son renvoi

Dans une longue déclaration, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré que la destitution de la procureure générale était « une mesure inhabituelle », mais que le comportement de Gali Baharav-Miara, en tant que procureure générale, avait lui aussi été « extrêmement inhabituel », et justifiait la décision du ministre de la Justice Yariv Lavin de demander son renvoi.
Baharav-Miara « est devenue une figure politique à part entière qui s’oppose systématiquement au gouvernement, dans le but on ne peut plus clair de le renverser », a estimé Saar.
« Ceux qui veulent renverser le gouvernement la soutiennent, et vice versa », a-t-il ajouté en affirmant que ce n’était pas la conduite attendue d’un procureur général.
Saar – qui, en 2023, avait dénoncé les tentatives de Levin d’évincer Baharav-Miara, qualifiées par lui de menaces extrémistes envers l’État – a assuré que les services du procureur général lui étaient « très chers ».
Il a confié ne pas regretter d’avoir soutenu la nomination de la procureure générale, sur la base de la philosophie juridique strictement non militante que, selon lui, elle prônait à l’époque.
Mais Baharav-Miara a « changé d’approche à 180 degrés », a-t-il assuré, en voulant pour preuve sa position sur deux questions juridiques récentes et controversées.
Dans ce cadre, les services de la procureure générale se sont « transformés en une institution politique qui n’a la confiance que de la moitié du pays, suivant des critères politiques », a-t-il dit.
« La procureure général Baharav-Miara n’a pas laissé d’autre choix au ministre de la Justice », a-t-il précisé.
Saar a conclu qu’au-delà du limogeage de la procureure générale, le gouvernement devrait plaider en faveur de la réforme des services du procureur général.
Le député Yuli Edelstein (Likud), président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, a lui accusé jeudi la procureure générale d’entraver les efforts des parlementaires pour rédiger un projet de loi réglementant la conscription militaire des ultra-orthodoxes.
Baharav-Miara a « interdit au conseiller juridique du ministère de la Défense de prendre part aux débats sur la loi sur la conscription », a-t-il déclaré.
« Ce que l’on a oublié ces dernières années, c’est qu’un procureur général n’est pas censé décider ni interférer dans le travail de la Knesset. »
Ces déclarations ont été faites alors que le gouvernement fait pression pour que Baharav-Miara soit licenciée, ce qui constitue une démarche sans précédent.