Sagui Dekel-Chen chante un message d’espoir aux otages encore retenus en captivité
Accompagné par un groupe nommé en hommage à une amie assassinée le 7 octobre, cet ex-otage, qui se dit être "juste un père qui chante", raconte comment la musique l'a aidé à survivre

Exhortant les derniers captifs à « essuyer leurs larmes et à chanter avec moi », l’ex-otage Sagui Dekel-Chen a interprété vendredi le titre « Keren Shemesh » (Rayon de soleil) avec un groupe de musiciens nommé en l’honneur de son amie Tamar Kedem Siman Tov, assassinée lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
« Ne pars pas, rayon de soleil, notre journée n’est pas encore finie », a-t-il chanté en reprenant un tube de 2022 de Benaia Berabi. « Souris, ça te va bien, ça me fait plaisir. »
« Mon soleil m’a été enlevé pendant 498 jours, mais j’ai décidé de ne pas céder [et] j’ai parlé au soleil tous les jours », déclare Dekel-Chan dans la vidéo, publiée seulement treize jours après son retour en Israël dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages conclu avec le Hamas.
« Je demande à tous ceux qui m’entendent de ne pas perdre espoir. Croyez-moi, ça vient de loin. »
Dans la vidéo, on peut apercevoir la dernière fille de Dekel-Chen sur ses genoux pendant que son épouse Avital, surnommée Mili, danse avec leurs deux autres filles.
Leur plus jeune fille est née deux mois après l’enlèvement de son père, qui a la double nationalité israélienne et américaine. Il ne l’a rencontrée qu’après sa libération.
« Je ne suis pas un chanteur, juste un papa qui chante », dit-il au début de la vidéo.
Dekel-Chen raconte qu’en captivité, il avait l’habitude de « se lever le matin, d’aller dans un coin de la pièce, de jouer des chansons d’amour dans sa tête – des chansons calmes, ses préférées – et même d’ajouter quelques pas de danse ».
« J’avais créé des chansons dans ma tête – que je n’ai pu mettre sur papier et chanter à haute voix qu’il y a deux semaines », dit-il.
Dekel-Chen explique que « Keren Shemesh » était l’une des chansons préférées de ses filles. « Elles la chantaient dans la voiture [et] dans le salon le vendredi », dit-il. « Et maintenant, après tant de vendredis de solitude, je la chante ici avec elles. »
« Pour moi, Mili est un rayon de soleil depuis près de 21 ans », poursuit Dekel-Chen, 36 ans, qui a rencontré sa future épouse au collège.
« Depuis, mes filles l’ont rejoint et ont rendu le soleil encore plus grand. »
« Ne pars pas, rayon de soleil », dit Dekel-Chen, citant la chanson optimiste de soft rock.
« Je ferai tout pour que tu restes. J’ai tout fait pour que tu restes. Chaque jour, je sens que je t’aime de plus en plus. »

« C’est grâce à Mili, à mes amis et à toute la nation d’Israël que je suis ici aujourd’hui », dit-il.
« À mes amis qui ne voient pas la lumière du soleil là-bas, en captivité, soyez forts : votre âme a besoin d’un corps fort, votre corps a besoin d’une âme forte. »
Dekel-Chen est accompagné par des musiciens du Tamari Project, créé par son frère Itaï en mémoire de Tamari Kedem Siman Tov, une militante du kibboutz Nir Oz assassinée avec son époux et trois jeunes enfants.
Dekel-Chen et Tamari avaient fondé le village de jeunes musiciens d’excellence de Bikurm en 2014. Iaïr Horn, qui est revenu de Gaza avec Dekel-Chen, était le cuisinier du village.

Horn, son frère Eitan et Dekel-Chen faisaient partie des nombreuses personnes enlevées au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2003, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le groupe terroriste palestinien du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et enlevant 251 otages, déclenchant ainsi la guerre à Gaza. Eitan Horn est toujours en captivité.
Dekel-Chen a reçu une balle dans l’épaule lors de l’assaut du Hamas et a subi des tortures en captivité qui lui ont laissé des cicatrices sur le corps. Il a été complètement coupé du monde extérieur pendant sa détention à Gaza et ne savait pas si sa famille avait survécu aux massacres.
Le kibboutz Nir Oz a été presque entièrement détruit lors de l’assaut barbare et sadique du Hamas. Près d’un quart de ses quelque 400 membres ont été enlevés ou assassinés. La communauté a depuis été relocalisée dans un quartier désigné à Kiryat Gat.
Lors d’une récente conversation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui ne s’est toujours pas rendu à Nir Oz depuis le drame, Dekel-Chen a proposé de faire visiter la communauté ravagée au Premier ministre, dans un but apolitique.
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent encore 59 otages, dont 58 ont été enlevés lors du pogrom perpétré par le Hamas ; au moins 35 d’entre eux ont été confirmés morts par l’armée israélienne.