Selon le responsable du rétablissement du Nord, il n’y a pas de suivi centralisé des populations évacuées
Lors d'une audience à la Knesset, députés et habitants, mécontents de la gestion de la situation par les autorités, ont demandé des réponses concrètes sans tarder

Le gouvernement ne dispose pour l’heure d’aucune autorité centrale chargée du suivi des dizaines de milliers d’habitants du nord déplacés par les combats, a déclaré le responsable de la supervision du rétablissement des communautés du nord d’Israël lors d’une audition conjointe des commissions des Affaires étrangères et de la Défense et du contrôle de l’État à la Knesset.
« Actuellement, aucun organisme public en Israël ne dispose d’informations sur l’emplacement des personnes », a déclaré le vice-amiral de Marine Eliezer Marom, dont la nomination a été approuvée par le gouvernement la semaine passée.
Au moment d’annoncer la mise en place d’un centre d’information pour les déplacés, Maron a expliqué : « Les gens bougent tout le temps. » Pour autant, savoir où ils se trouvent est un pré-requis pour leur permettre un jour de rentrer chez eux et rouvrir les écoles.
« Nous avons l’obligation, en tant qu’État, de leur donner la possibilité de rentrer chez eux », a-t-il assuré.
Au cours de cette audience spéciale consacrée à la protection des populations du nord, députés et habitants ont critiqué la manière dont le gouvernement gérait la situation.
« Nous avons perdu tous nos repères, mais il est impossible de vivre en permanence sous la menace des armes. Il n’y a pas de temps à perdre », a déclaré le président de la commission de contrôle de l’État, le député Mickey Levy.
Momi Bar Kalifa, originaire du Moshav Manot, localité située près de la frontière libanaise qui n’a pas été évacuée, s’en est pris aux députés auxquels il a reproché d’avoir abandonné sa communauté.
« Lorsque vous venez nous voir, l’armée ne vous donne pas la permission de vous déplacer, même avec un blindé. Mais nos enfants ? Cela ne vous pose aucun problème qu’ils se déplacent là jour après jour », s’est-il emporté.
« Nous vivons dans des conditions effroyables, sans moyens de subsistance, sans endroits pour les enfants, sans autre remède que la charité pour pouvoir survivre. Depuis des mois, on ne fait que parler et recevoir des visites, comme si on était un zoo, mais on ne nous apporte aucune solution concrète. Nos enfants restent enfermés chez eux au lieu de profiter de camps d’été en plein air. Nous sommes venus vous demander de nous apporter des solutions concrètes immédiates, nous ne voulons plus de simples promesses. »