Seule la ‘chance’ a permis de corriger ‘l’échec des renseignements’ sur la Syrie
Alors qu’Israël a revendiqué la responsabilité de l’attaque contre le réacteur nucléaire, Tamir Pardo confirme qu'une équipe du Mossad avait obtenu de cruciales informations
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’ancien chef de l’espionnage israélien Tamir Pardo a confirmé mercredi que ce sont des agents du Mossad qui avaient découvert les renseignements qui ont mené à la frappe d’un réacteur nucléaire syrien en 2007, quelques heures après qu’Israël a officiellement revendiqué la responsabilité de ce raid audacieux.
« Une équipe d’agents du Mossad est parvenue à trouver ces informations, d’une manière qu’elle seule sait. Je n’en dirai pas plus que cela », a-t-il indiqué durant une conférence à la mémoire de son prédécesseur à la tête du Mossad, Meir Dagan, décédé en 2016.
Pardo a ajouté que cette découverte des agents du Mossad au milieu de l’année 2016 a corrigé un « échec résonnant des renseignements », se référant aux années passées avant qu’Israël n’ait la certitude de l’existence du réacteur.
« Cela a été une pure question de chance que ce groupe d’agents soient parvenus à rapporter ces informations », a-t-il dit.

Ces renseignements avaient amené Israël à conduire des frappes aériennes contre le site dans la nuit du 5 au 6 septembre 2007.
Pardo, qui était au courant de ces informations à l’époque et qui a été plus tard à la tête du Mossad, a critiqué la décision de mettre un terme au black-out des médias sur cet événement.
« Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose de diffuser des informations maintenant sur cette opération », a-t-il dit. « Peut-être il y a huit ans, ou peut-être dans seulement huit ans ».
L’ancien chef du Mossad a salué le Premier ministre de l’époque, Ehud Olmert, puis le ministre de la Défense Ehud Barak pour l’opération.

« Olmert a rempli la mission au bon moment et Ehud Barak a fait un travail fantastique », a-t-il commenté.
Pardo a néanmoins critiqué avec force les deux leaders – sans les nommer toutefois – pour avoir transformé cette réussite en une « guerre d’egos », chacun d’entre eux tentant de s’attribuer le mérite de la décision de cette frappe.
« Chacun a tenté de diminuer les actions de l’autre », a-t-il dit.
Mercredi, Israël a officiellement reconnu avoir détruit le réacteur nucléaire al-Kibar à Deir Ezzor, mettant un terme à une interdiction longue d’une décennie des publications israéliennes concernant le raid.