Sharaa : Les Israéliens « sont les derniers à pouvoir parler »
Le président syrien par intérim a rejeté les critiques de l'État hébreu après les massacres d'Alalouites

Le président par intérim de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, a rejeté lundi les critiques formulées par Israël dans une interview accordée à Reuters.
La semaine dernière, le ministre de la Défense, Israel Katz, a qualifié Sharaa de « terroriste djihadiste de l’école d’Al-Qaïda qui commet des actes horribles contre une population civile » et, plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré que le régime syrien était « le mal incarné ».
Dans le sud de la Syrie, où le contrôle du gouvernement syrien est faible, Israël a établi une présence dans la zone démilitarisée et menacé de prendre pour cible les forces de Sharaa si elles s’y déployaient.
Sharaa a qualifié les menaces israéliennes et les commentaires de Katz de « non-sens ».
« Ils sont les derniers à pouvoir parler », dit-il.
La Syrie a connu ces derniers jours dans l’ouest du pays ses pires violences depuis la chute de l’ancien dictateur Bachar al-Assad en décembre.
Ces violences menacent la stabilité d’un pays engagé dans une transition déjà fragile alors que le président par intérim cherche à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire syrien.
La quasi-totalité des 1 068 civils tués, majoritairement issus de la minorité alaouite, ont été victimes d’exécutions sommaires menées par les forces de sécurité ou des groupes alliés, selon un bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Les combats ont été déclenchés le 6 mars par une attaque sanglante de partisans du régime déchu contre les forces de sécurité dans la région de Lattaquié, où se concentre la communauté musulmane alaouite dont est issu le clan Al-Assad. Ces affrontements ont fait 231 morts dans les rangs des forces gouvernementales et 250 du côté des insurgés, selon l’OSDH.