Israël en guerre - Jour 376

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Israël reproche à l’Allemagne d’avoir dit qu’elle arrêterait Netanyahu sur mandat de la CPI

"Bien sûr. Oui, nous respectons la loi", a répondu le porte-parole allemand Steffen Hebestreit, ce à quoi a réagi le porte-parole de Netanyahu : "Certains ont des problèmes de conscience"

Le chancelier allemand Olaf Scholz, à gauche, salue le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant une conférence de presse à Jérusalem, le 17 mars 2024. (Crédit : GPO)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, à gauche, salue le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avant une conférence de presse à Jérusalem, le 17 mars 2024. (Crédit : GPO)

Israël a condamné jeudi la déclaration du chancelier allemand Olaf Scholz selon laquelle son pays arrêterait et expulserait le Premier ministre Benjamin Netanyahu si la Cour pénale internationale délivrait un mandat d’arrêt contre lui.

« Je suis assez vieux pour me souvenir que le dirigeant allemand est venu ici quelques jours après le 7 octobre et a déclaré que le Hamas était le nouveau nazi. Ils cherchent un génocide contre les Juifs. Beaucoup dans le monde doivent revoir leur sens moral et être du bon côté de l’Histoire », a déclaré à Fox le porte-parole du bureau du Premier ministre, Avi Hyman. (C’est Netanyahu, et non Scholz, qui a déclaré que « Le Hamas est le nouveau nazi » lors de la visite de la chancelière allemande en Israël).

Lorsqu’on lui a demandé mercredi si Berlin exécuterait un éventuel mandat d’arrêt de la CPI, le porte-parole allemand Steffen Hebestreit a répondu : « Bien sûr. Oui, nous respectons la loi », selon Fox News.

L’ambassadeur d’Israël en Allemagne, Ron Prosor, a également dénoncé cette déclaration dans un message posté sur X, anciennement Twitter.

Israel's UN ambassador, Ron Prosor (photo credit: Marc Israel Sellem/Pool/Flash90)
Ron Prosor (Crédit : Marc Israel Sellem/Pool/Flash90)

« C’est scandaleux ! », a-t-il écrit. « La déclaration publique selon laquelle Israël a le droit de se défendre perd sa crédibilité si nos mains sont liées dès que nous nous défendons. »

Prosor a ajouté que le « Staatsräson » allemand, terme qui fait référence à la sécurité d’Israël comme l’une des « raisons d’État » de ce pays européen, était « mis à l’épreuve ».

Le ministre de la Défense Yoav Gallant s’adresse à la presse sur la base de Kirya à Tel Aviv, le 15 mai 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, « assimile un gouvernement démocratique au Hamas, et ce faisant, diabolise et délégitime Israël et le peuple juif. Il a perdu tout sens moral. L’Allemagne doit retrouver sa morale », a ajouté Prosor.

Khan a annoncé en début de semaine son intention de requérir des mandats d’arrêt à l’encontre de Netanyahu et de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour « avoir provoqué l’extermination et employé la famine comme méthode de guerre, sans oublier le refus de l’aide humanitaire et l’attaque délibérée de civils lors des combats ».

Lors de la même déclaration, Khan a ajouté vouloir obtenir des mandats d’arrêt à l’encontre de Yahya Sinwar, le dirigeant du Hamas à Gaza, du chef militaire du groupe terroriste, Mohammed Deif ainsi que du chef de l’organisation, Ismail Haniyeh. Il a précisé qu’ils seraient accusés d’extermination, meurtre, prise d’otages, viols et agressions sexuelles.

Israël a fermement rejeté ces accusations et reproché à la Cour d’avoir établi un parallèle entre les dirigeants israéliens et les terroristes du Hamas.

Dans le sillage de la déclaration de Khan, de nombreux alliés d’Israël se sont positionnés contre, dont l’Allemagne, qui a indiqué que la réquisition de mandats d’arrêt à l’encontre des dirigeants du Hamas était logique mais qu’aucun parallèle ne devait être établi avec le Premier ministre israélien ou son ministre de la Défense.

L’ambassadeur allemand en Israël, Steffen Seibert, a pour sa part déclaré : « L’Allemagne respecte l’indépendance et les procédures de la CPI ». La Hongrie a indiqué pour sa part qu’elle n’exécuterait pas le mandat d’arrêt si la cour venait à en délivrer contre le Premier ministre israélien.

Il était prévu qu’Israël accueille prochainement Khan pour lui montrer de quelle manière les décisions étaient prises, afin de le dissuader de requérir des mandats d’arrêt contre des membres des autorités israéliennes, mais l’annonce faite lundi a pris Jérusalem de court.

La guerre à Gaza a commencé le 7 octobre avec l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël au cours de laquelle des terroristes se sont déchaînés dans le sud d’Israël, où ils ont assassiné 1 200 personnes, essentiellement des civils, commis des violences sexuelles à grande échelle et fait 252 otages. Israël a réagi en lançant une offensive terrestre sur Gaza dans l’intention annoncée de démanteler le Hamas et libérer les otages.

Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, lors d’une interview avec l’AFP, à la Cour d’honneur du Palais Royal, à Paris le 7 février 2024. (Crédit : Dimitar Dilkoff/AFP)

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, plus de 35 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans la bande de Gaza en raison des combats, alors que les hôpitaux ont enregistré 24 000 décès.

Ce bilan humain, qui ne peut être vérifié car il ne fait pas le distinguo entre terroristes et civils, comprend 15 000 terroristes dont Israël revendique la mort lors des combats.

Israël revendique par ailleurs la mort d’un millier de terroristes, sur son sol, dans la journée du 7 octobre.

Selon l’armée israélienne, 286 soldats ont été tués lors de l’offensive terrestre contre le Hamas et au cours des opérations le long de la frontière de Gaza, auxquels s’ajoute un sous-traitant civil du ministère de la Défense, lui aussi tué dans la bande de Gaza.

Lazar Berman a contribué à cet article.

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