Sissi exprime son soutien à l’armée syrienne
Le président égyptien a été l'artisan d'un rapprochement avec la Russie, principal soutien du régime du président Bashar al-Assad
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a exprimé, dans en entretien accordé à la télévision publique portugaise RTP, son soutien pour l’armée syrienne, une position en contradiction avec ses alliés du Golfe comme l’Arabie saoudite.
L’ancien chef de l’armée égyptienne devenu président en 2014, a été l’artisan d’un rapprochement avec la Russie, principal soutien du régime du président Bashar al-Assad.
« Notre priorité est soutenir les armées nationales, par exemple en Libye pour renforcer le contrôle de l’armée sur le territoire et traiter les éléments extrémistes. Même chose en Syrie et en Irak », a-t-il dit dans l’entretien diffusé mardi soir en répondant à la question de savoir si l’Egypte envisagerait un rôle de maintien de la paix en Syrie sous mandat de l’ONU.
Au journaliste qui lui demandait s’il parlait de l’armée syrienne, il a répondu « oui ».
Sissi, qui a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en 2013, a mené une répression sanglante contre les Frères musulmans et combat les jihadistes de l’Etat islamique dans le Sinaï.
Son gouvernement a reçu des milliards de dollars d’aide de l’Arabie saoudite, mais les relations entre les deux pays se sont refroidies récemment en raison de la position du Caire sur la Syrie.
Ryad finance des opposants en guerre contre le régime syrien, épaulé par l’Iran. Et la Russie, comme l’Iran, soutiennent le régime de Bashar al-Assad.
Par ailleurs, Ryad a décidé en octobre de suspendre ses livraisons de produits pétroliers au Caire, pourtant vitales.
Parallèlement, l’Egypte a soutenu à l’ONU en octobre une résolution russe sur la Syrie farouchement décriée par l’Arabie saoudite.
Dans son entretien, Sissi a maintenu la position de l’Egypte sur le conflit syrien, affirmant que la solution devait être « politique ».
« Notre position en Egypte est de respecter la volonté du peuple syrien, et qu’une solution politique à la crise syrienne est la meilleure façon de procéder », a-t-il dit.
Sissi, qui avait salué avec enthousiasme l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, a également déclaré qu’un plan évoqué par le président élu américain d’un fichier répertoriant les musulmans était compréhensible.
« Oui », a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé si une telle proposition l’inquiétait. « Mais chaque pays essaie d’apporter la sécurité et la stabilité à ses citoyens, et nous comprenons ça. »