Six athlètes, dont une femme, représenteront les Palestiniens aux JO de Paris
Les concurrents s'affronteront dans les épreuves de boxe, de judo, de natation, de tir et de taekwondo

Six athlètes, dont une femme, ont été sélectionnés pour représenter la Palestine aux Jeux olympiques de Paris, a déclaré lundi un responsable du Comité olympique palestinien.
Les athlètes concourront en boxe, judo, natation, tir et taekwondo, a déclaré Nader Jayousi, directeur technique du Comité olympique palestinien.
Les Palestiniens sont représentés officiellement au sein du Comité international olympique (CIO) depuis 1995 malgré l’absence d’un Etat de Palestine reconnu.
Un seul athlète palestinien – le taekwondoïste Omar Ismail – s’est directement qualifié pour Paris.
Palestinian Taekwondo player ???????? Omar Ismail is qualified to the summer Olympics 2024 Paris . pic.twitter.com/VbWqKkby0i
— Palestinians achievements (@PalAcievements) March 16, 2024
Les autres athlètes palestiniens ont reçu une invitation du CIO, pour que tous les pays soient représentés.
En plus d’Ismail, Jorge Antonio Salhe participera au tir, Yazan al Bawwab et Valerie Tarazi à la natation, Fares Badawi au judo et Wassim Abou Sal à la boxe.
Pour se préparer à la compétition, le boxeur palestinien Wassim Abou Sal suit les instructions qu’envoie par texto son entraîneur basé au Caire.
A 20 ans, Wassim Abou Sal se prépare à devenir le premier boxeur palestinien à concourir aux JO après avoir reçu une invitation et s’imagine déjà décrocher la toute première médaille palestinienne.
« C’est mon rêve depuis mes 10 ans », raconte-t-il à l’AFP dans sa salle de sports de Ramallah, en Cisjordanie. « Tous les jours je me réveillais en me demandant comment arriver aux JO ».
En catégorie poids légers (-63 kg), il prendra part à son premier combat olympique le 28 juillet, après des entraînements en partie réalisés à distance avec son coach Ahmad Harara, un Palestinien de 32 ans originaire de la bande de Gaza et établi en Egypte il y a plusieurs années.
« Depuis, je supervise l’entraînement de Wassim à distance », dit-il.

Peu de compétitions
« Je ne le vois que lorsque je voyage » pour des tournois internationaux, explique le jeune boxeur. « Il définit mon programme d’entraînement chaque jour et je m’exerce tous les matins ».
Ensuite, son mentor, un autre athlète, Nader Jayoussi, prend le relais dans la salle de Ramallah où d’autres espoirs de la boxe échangent les coups, sur fond de chansons traditionnelles palestiniennes et de rap.
Son sparring partner habituel ne boxe pas dans la même catégorie que lui, puisqu’il pèse 71 kg, contre 57 kg pour Wassim Abou Sal. Il a bien un adversaire du même poids, mais il est basé Jérusalem.
« Ça rend les tournois compliqués à organiser, donc il y a moins de compétitions dans le pays », regrette le boxeur, qui note qu’aller à l’étranger comporte aussi son lot de difficultés. « De nombreux pays refusent les visas aux détenteurs de passeports palestiniens ou alors on rate des tournois du fait de l’attente des visas ».
Pour se rendre à Paris, il ira d’abord à Amman, en Jordanie, par la route.
« Nous n’avons pas tant de bons boxeurs que je peux faire s’entraîner avec Wassim. C’est un gros défi pour nous car le fer aiguise le fer », déplore M. Jayoussi, pour qui il s’agit toutefois d’un « moment de fierté, pas seulement pour moi mais pour la Palestine ».
Il a fallu s’entraîner sur fond de guerre à Gaza ayant affecté la santé mentale des sportifs qui reçoivent chaque jour des informations sur des athlètes tués, raconte l’entraîneur.
Il cite un coach tué dans un raid aérien israélien, un boxeur de Gaza ayant perdu son oncle et un autre ayant perdu un oeil par un éclat d’obus.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 37 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui est invérifiable et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 15 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
A Ramallah, Wassim Abou Sal « s’entraîne, mange, dort », et rêve de médaille. « C’est comme si j’avais retrouvé la vie ».