Smotrich annonce qu’il va abolir l’accord de libre-échange avec la Turquie
Le ministre des Finances déclare qu'il va soumettre un plan pour approbation au cabinet que le commerce avec la Turquie pourra reprendre si le prochain dirigeant, à Ankara, est "sain et qu'il ne hait pas Israël"
Israël va abolir l’accord de libre-échange qui avait été conclu avec la Turquie et imposera une taxe de 100% aux importations en provenance de Turquie en réponse à la décision prise par le président Tayyip Erdogan de stopper toutes les exportations vers Israël, a déclaré jeudi le ministre des Finances Bezalel Smotrich.
Un plan qui, a-t-il ajouté, va être présenté pour approbation au cabinet.
Le 3 mai, la Turquie avait déclaré qu’elle stoppait ses exportations en direction d’Israël en citant « la tragédie humanitaire qui ne cesse d’empirer » à Gaza. Mais le ministère du Commerce turc avait fait savoir que les entreprises avaient trois mois pour finaliser leurs commandes préexistantes via des pays tiers.
« L’annonce par Erdogan de l’arrêt des importations constitue une déclaration de boycott économique et elle est une violation grave des accords commerciaux internationaux auxquels la Turquie avait consenti », a dit Smotrich dans une déclaration.
Il a noté que ce plan resterait en vigueur tant qu’Erdogan serait au pouvoir. Le président turc a annoncé, au mois de mars, qu’il ne se présenterait pas à sa réélection à la fin de son mandat, en 2028.
Smotrich a ajouté que « si, à la fin du mandat d’Erdogan, les citoyens de la Turquie choisissent un leader qui est sain et qui ne hait pas Israël, alors il sera possible de relancer le commerce avec la Turquie ».
Selon le plan de Smotrich, tous les taux réduits de douane qui étaient applicables aux produits importés de Turquie, conformément aux dispositions présentes dans l’accord de libre-échange, seront abolis. En même temps, une taxe sera imposée sur tous les produits importés depuis la Turquie à un taux de 100% de la valeur des produits, en plus des taxes existantes.
Les ministères des Finances, de l’Économie et des Affaires étrangères pourront également prendre des initiatives visant à renforcer la production israélienne tout en diversifiant les sources d’importation, avec pour objectif de réduire la dépendance face à la Turquie.
L’Association israélienne des Fabricants a estimé que le plan de Smotrich était « une réponse convenable » à apporter aux dégâts économiques entraînés par la décision d’Erdogan – une décision qui, selon elle, doit avoir des conséquences pour le leader turc.