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Opinion

S’opposant à Israël, Moscou ne condamne pas le meurtre de ses citoyens par le Hamas

Le refus de Moscou d'enquêter sur les atrocités commises contre des Israéliens de nationalité russe le 7 octobre signifie qu'Israël ne peut plus ignorer le problème

L'ambassadeur russe aux Nations unies, Vassily Nebenzya, vote contre une résolution américaine sur la guerre actuelle entre Israël et le Hamas, qui a fait l'objet d'un veto au Conseil de sécurité de l'ONU, le 25 octobre 2023. (Crédit : Bebeto Matthews/AP)
L'ambassadeur russe aux Nations unies, Vassily Nebenzya, vote contre une résolution américaine sur la guerre actuelle entre Israël et le Hamas, qui a fait l'objet d'un veto au Conseil de sécurité de l'ONU, le 25 octobre 2023. (Crédit : Bebeto Matthews/AP)

Le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a déclaré n’avoir rien trouvé justifiant une enquête sur le meurtre et l’enlèvement de citoyens russes en Israël par des terroristes du Hamas lors du massacre du 7 octobre, selon un article du média d’opposition russe Mojem Obyasnit. Le ministère des Affaires étrangères israélien a indiqué que 23 citoyens russes avaient été tués au cours de ces atrocités et que sept autres avaient été kidnappés et emmenés dans la bande de Gaza.

Mojem Obyasnit rapporte que, fin octobre, Sergei Samusev, député municipal de Saint-Pétersbourg, a envoyé une lettre officielle au directeur du FSB, Alexander Bortnikov, et au chef de son comité d’enquête, Alexander Bastrykin. Dans cette lettre, Samusev demandait à ce que les attaques du Hamas contre des Israéliens de nationalité russe fassent l’objet d’une enquête et soient qualifiées d’attaques terroristes.

Samusev a noté dans la lettre qu’une réponse positive permettrait également au bureau du procureur général d’entamer la procédure de reconnaissance du Hamas en tant qu’organisation terroriste en Russie.

Dans sa réponse officielle à Samusev, envoyée cette semaine, le FSB indique que « [l]es informations fournies ont été notées, mais qu’il n’y a pas lieu de prendre des mesures correctives à l’heure actuelle ».

Contrairement à des dizaines d’autres organisations et mouvements islamistes radicaux, le Hamas n’est pas interdit en Russie, où il n’est pas non plus reconnu comme une organisation terroriste. Depuis le début des années 1990, des centaines de citoyens russes ont été victimes des violences commises par le Hamas que ce soit sous la forme d’attentats terroristes ou de tirs de roquettes sur des villes israéliennes. Malgré cela, la Russie n’a jamais ouvertement soulevé la question avec les dirigeants du Hamas, qui ont été reçus lors d’une première visite officielle sur invitation de Moscou peu après les élections législatives palestiniennes de janvier 2006.

Lors de ces élections, le Hamas a surpris Israël et l’Occident en obtenant une large majorité parlementaire à l’issue d’un scrutin déclaré libre et équitable par les observateurs internationaux, devenant ainsi un acteur politique de poids aux yeux des responsables russes qui souhaitaient regagner du terrain au Moyen-Orient.

Des partisans palestiniens du Hamas agitent des drapeaux islamiques verts après les prières du vendredi midi dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, après la victoire électorale du Hamas, le 27 janvier 2006. (Crédit : SAIF DAHLAH / AFP)

Selon le Kremlin, dans la mesure où le Hamas ne figure pas sur la liste des organisations terroristes des Nations unies, il n’y a pas d’impératif pour la Russie de le désigner comme tel sur son territoire.

Lorsqu’elle le veut, la Russie intervient de manière rapide et décisive contre ceux qui sont soupçonnés de soutenir ou de coopérer avec certaines organisations terroristes islamiques, telles que l’État islamique (EI) et Hayat Tahrir al-Sham. Elle ne se prive pas non plus d’accuser les opposants au régime et les dissidents politiques de soutenir le terrorisme.

En juin de cette année, le FSB a ouvert une procédure contre le politologue et critique du Kremlin Boris Kagarlitsky pour ses critiques à l’invasion russe de l’Ukraine sous le chef d’accusation de « justification du terrorisme », quelques semaines après son arrestation en vertu d’un article qui interdit les appels publics à des activités terroristes sur Internet. Kagarlitsky est un sociologue renommé qui, jusqu’à récemment, enseignait à l’École supérieure des sciences sociales et économiques de Moscou.

La Russie n’a toujours pas condamné explicitement le Hamas pour les atrocités commises par le groupe terroriste le 7 octobre, lorsque 3 000 terroristes ont franchi la frontière israélienne, tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et kidnappé 240 autres personnes qui ont été emmenées dans la bande de Gaza. Le massacre du 7 octobre a été extrêmement brutal, les victimes ont été torturées, démembrées, violées et brûlées vives, et parmi elles se trouvaient un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées.

Cette photo distribuée par l’agence publique russe Sputnik montre le président russe Vladimir Poutine présidant une réunion du Conseil de sécurité par liaison vidéo à Moscou, le 20 octobre 2023. (Crédit : Gavriil GRIGOROV/AFP)

Lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Poutine a fermement condamné toute action faisant des victimes parmi la population civile. Il a également critiqué sévèrement et à maintes reprises les opérations militaires d’Israël à Gaza, qu’il a comparées au siège de Leningrad par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. À la suite de ces attaques, Israël s’est engagé à chasser le Hamas du pouvoir dans la bande de Gaza et à obtenir la libération des otages.

Dans le même temps, l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vitaly Nebenzya, a déclaré sans ambages qu’Israël « n’a pas le droit de se défendre » à Gaza, puisqu’il est reconnu comme étant une force d’occupation.

Tout en se méfiant de l’islam politique et de son influence possible sur l’importante population musulmane de Russie, Moscou continue de faire la distinction entre ses différentes nuances en fonction de ses intérêts politiques. Les organisations islamiques radicales de Syrie ou d’Égypte figurent sur sa « liste noire » des organisations terroristes, tandis que le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah en sont exemptés en raison de leur importance géopolitique pour la Russie.

Jusqu’au 7 octobre, Israël a accepté cette situation pour des questions de relations stratégiques, et notamment d’intérêts vitaux pour Israël en Syrie. Mais, au lendemain du massacre, il est devenu évident qu’Israël ne peut plus ignorer les désaccords entre les deux pays.

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