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Le complexe patrimonial de Yad Vashem

Car derrière chaque objet, les voix des témoins de la Shoah continuent de raconter leur histoire

Vue aérienne du Complexe patrimonial des collections de la Shoah, situé sur le Mont du Souvenir à Yad Vashem (Gilad Lan)
Vue aérienne du Complexe patrimonial des collections de la Shoah, situé sur le Mont du Souvenir à Yad Vashem (Gilad Lan)

Eté 1942, alors que le ghetto de Varsovie se vide par convois, Gela Seksztajn rédige son testament. A l’aube de la déportation à Treblinka, « certaine de ne pas rester en vie », c’est de ses œuvres dont elle se soucie.

C’est la peintre en elle qui s’exprime quand elle déclare vouloir prendre congé de ses amis et léguer son travail au « musée juif qui sera construit après-guerre ». Car en dépit du vent destructeur qui emporte tout sur son passage, Gela affiche sa confiance de voir le peuple juif renaître de ses cendres et ériger un « musée juif » où ses toiles trouveront asile. Un souci de la transmission, partagé par un grand nombre de victimes de la folie nazie.

Au cours de la Shoah, un univers entier a été brisé, dispersé dans une multitude de directions. Dont il reste aujourd’hui des fragments, de taille, de forme, de texture, différentes. Chacun raconte une histoire qui, imbriquée dans d’autres, recrée la vaste et riche mosaïque de la vie juive de cette Europe dévastée.

Après la Shoah, les survivants ont cherché un lieu approprié pour confier leurs souvenirs qui avaient survécu à l’enfer. Ils l’ont trouvé en Yad Vashem, qui compte aujourd’hui les collections sur la Shoah les plus vastes et les plus complètes au monde.

Depuis sa création en 1953, le Mémorial abrite la mémoire du peuple juif pour continuer à raconter l’histoire des six millions de Juifs assassinés sous le joug nazi. Il compile les journaux, lettres, peintures, jouets d’enfant, outils utilisés dans les camps, cartes de rationnement, photos, vêtements, qui ont miraculeusement enduré les épreuves de la persécution. Une obligation morale envers le peuple juif et l’humanité qu’il perpétue depuis sept décennies. Pour transmettre et témoigner.

Car l’objet est un témoin clé de l’histoire. Un rappel des horreurs passées et un appel à la vigilance. En 2011, Yad Vashem avait ainsi lancé la campagne « Rassembler les fragments » pour encourager les particuliers à confier leurs artefacts pour la postérité.

Quelque 265 000 articles sont ainsi venus enrichir les collections déjà existantes, accompagnés du récit de leur propriétaire, permettant de mettre l’accent sur les parcours individuels. Aujourd’hui, en cette époque où le flambeau de la mémoire se transmet aux jeunes générations, les survivants et leurs descendants sont désormais plus enclins à se défaire de leurs documents personnels.

Oui mais voilà, ces collections sans cesse croissantes exigent des conditions de stockage adéquates. Yad Vashem a donc décidé d’ériger un Complexe patrimonial de la Shoah, avec en son cœur, le Centre patrimonial des collections de la Shoah, voué à accueillir ces trésors précieux pour les générations futures, bien souvent dans un tel État qu’ils nécessitent des travaux de restauration immédiats.

Maquette du Complexe patrimonial des collections de la Shoah (Crédit : Gilad Lan)

Face à la Crypte du Souvenir – l’un des sites les plus visités de Yad Vashem – le Centre patrimonial s’étendra sur 5 880 m2 et quatre niveaux souterrains comprenant : le Centre de conservation Joseph Wilf ; des salles d’expositions ; un auditorium et sa galerie à l’attention des jeunes visiteurs et leurs familles. Mais aussi un point de dépôt et d’enregistrement des objets donnés, un espace de catalogage, une salle de numérisation, et des équipements de stockage sophistiqués. Un lieu d’avant-garde, mais aussi des équipes de pointe. Les experts de Yad Vashem bénéficieront de laboratoires de conservation spécialisés pour restaurer toute la gamme des matériaux de fabrication – bois, papier, textile, métal, pierre.

Ce nouveau complexe devrait ouvrir ses portes en 2021. Un projet salutaire pour Yad Vashem et son président Avner Shalev, qui conclut : En restaurant et exposant cette propriété intellectuelle et spirituelle, le Centre patrimonial des collections de la Shoah rendra aux victimes leur voix et leur identité. »

Pour en savoir plus : consultez notre mini-site (en anglais).

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