Sur la route du « Petra d’Israël » : les piliers d’Amram
Cinq piliers colossaux façonnés dans le grès par l’érosion : pour profiter de cette vue prodigieuse, vous n’aurez pas besoin de chameau
Récemment, presque tous nos touristes ont raccourci leur séjour en Israël afin d’avoir un ou deux jours supplémentaires pour visiter Petra en Jordanie.
Il se trouve que ce pays peut se targuer d’avoir ses propres structures majestueuses.
Les piliers d’Amram, des colonnes colossales qui semblent venir tout droit d’un temple païen, sont un phénomène naturel situé dans l’éblouissante Réserve naturelle des montagnes d’Eilat.
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Vous n’aurez pas besoin de monter à dos d’âne ou de chevaucher un chameau pour ce voyage (ce que vous pourriez avoir à faire si vous ne supportez pas la marche à Petra).
En réalité, les piliers d’Amram sont incroyablement faciles à atteindre. Vous les trouverez juste au bord de la principale autoroute du désert (# 90), à huit kilomètres au nord d’Eilat. L’hiver est la saison idéale pour votre visite.
Tournez au niveau du panneau indiquant les piliers d’Amram et Wadi Shehoret. Vous devriez bientôt passer devant une plante grimpante avec des feuilles tirant sur le gris en forme de cœur et une texture veloutée, qui fleurit de février à avril et dont la couleur des fleurs varie du jaune-brunâtre au blanc.
Les feuilles contiennent une substance empoisonnée qui repousse la plupart des insectes. Les sauterelles noires et jaunes sont les seuls insectes à se nourrir de cette plante. Le venin des sauterelles – un liquide fluide qui irrite sérieusement la bouche et les yeux – est produit en partie grâce au liquide contenu dans la plante.
Quelques dizaines de mètres plus loin, également sur votre droite, vous verrez l’un des rares arbres à soie chenus de la région. Si la soie semble sèche et morte de loin, elle contient, entre mars et mai, de minuscules fleurs rouges entourées d’un halo de fils blancs.
Parmi les autres fleurs d’hiver, on remarquera la zilla épineuse de couleur violette et l’érigeron, jaune et feuillu. L’érigeron fleurit jusqu’à juin et sa taille dépend du niveau des précipitations pendant l’année.
Porteur une douceur inhabituelle pour une herbe désertique, l’érigeron est excellent dans le thé. Les Bédouins affirment qu’un thé de ce genre soulage les douleurs d’estomac.
Lorsque vous atteindrez une bifurcation, vous remarquerez des flèches vertes menant vers Wadi Shehoret et des flèches bleues indiquant la direction vers les piliers d’Amram.
Ne vous laissez pas déboussoler par les autres chemins ; prenez à droite et suivez pendant environ 5 kilomètres les repères bleus le long d’un chemin de terre qui conduit aux piliers.
Étant donné leur grande proximité avec le désert du Sinaï, les piliers pourraient logiquement tirer leur nom du père de Moïse, Amram. Mais en réalité, le nom vient du lit de la rivière depuis laquelle elles s’élèvent : Amrani en arabe, avec une prononciation hébraïque assez proche.
En conduisant, vous apercevrez des roches magmatiques avec des teintes noir chatoyant, vert et rouge vif, se mélangeant délicieusement avec de la dolomite couleur crème et du calcaire jaunâtre.
Le paysage est particulièrement impressionnant lorsqu’une colline de couleur noir corbeau jaillit soudainement, telle une protubérance d’un flanc de montagne plus clair.
Depuis le panneau vert Réserve naturelle où vous vous garez, il faut prévoir 10 minutes de marche le long d’un chemin balisé en noir.
Lors de votre parcours, vous pourrez saisir un aperçu du paysage que vous vous apprêtez à découvrir : observez le grès rouge et blanc, mélangé au calcaire et au magma noir.
Tout d’un coup, vous atteindrez cinq piliers imposants, de plusieurs dizaines de mètres de haut – une vue prodigieuse qui explique pourquoi certaines personnes parlent du Petra d’Israël.
Ces colonnes n’ont toutefois pas été façonnées par l’homme : elles ont été sculptées dans le grès par l’eau, qui a coulé goutte à goutte à travers les failles de la roche.
Le lit de la rivière Amrani contient de nombreux tunnels et des puits d’où les mineurs extrayaient du cuivre au même moment où Timna, situé à proximité, était exploité (il y a 6 000 ans).
Cherchez les ouvertures – vous pouvez même ramper à l’intérieur. Mais faites attention en escaladant les roches, car le grès risque de s’effriter sous vos pieds.
Sur le chemin retour vers la voiture, jetez un œil du côté gauche pour découvrir des roches vertes le long de la paroi, signalant des dépôts de cuivre.
Le trajet retour vers la route principale sera encore plus éblouissant. Observez le charmant champignon en grès, similaire à la célèbre structure de Timna.
À un endroit, le grès blanc est coloré de taches rouges, tout comme si un peintre avait renversé son seau.
Vous n’aurez pas besoin d’escalader les piliers pour profiter de ce site incroyable et la marche, bien que longue, est appropriée à presque tous les publics.
Il s’agit d’une réserve naturelle : prière de ne pas toucher le feuillage.
Aviva Bar-Am est l’auteure de sept guides sur Israël, publiés en anglais.
Shmuel Bar-Am est guide touristique sous licence. Il propose des visites personnalisées pour des particuliers, des familles et des petits groupes.
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