Syrie: des manifestants renversent la statue de l’ex-président Hafez el-Assad dans la banlieue de Damas (témoins)
Selon Amos Hochstein, l'évolution de la situation en Syrie crée de nouvelles fragilités pour le Hezbollah

Des manifestants hostiles au régime ont renversé samedi une statue de Hafez al-Assad, le père de l’actuel dictateur syrien Bashar el-Assad, dans la banlieue de Damas à Jaramana, un secteur majoritairement druze et chrétien, ont rapporté deux témoins par téléphone à l’AFP.
Un témoin a raconté avoir vu « des dizaines de manifestants sur la place principale de Jaramana », portant le nom de l’ancien président, qui ont renversé sa statue.
Un autre témoin a rapporté avoir constaté la destruction de la statue en passant sur la place un peu plus tard.
Des vidéos diffusées sur internet et vérifiées par l’AFP montrent des jeunes hommes renversant la statue et scandant des slogans anti-Assad.
Les manifestants, qui appellent à la chute d’Assad, se dirigent également vers des bâtiments gouvernementaux dans la zone fortement policée de la capitale, où se trouvent plusieurs services de sécurité.
L’émissaire américain Amos Hochstein a lui déclaré que la situation en Syrie, où les rebelles avancent rapidement et menacent la mainmise d’Assad sur le pouvoir, créait une nouvelle faiblesse pour le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah et l’Iran.
SYRIA: Anti-Assad protestors bring down Hafez Assad statue in middle of Jarmana (20 min from Damascus). The protests and rebel offensive are only spreading, gradually approaching capital… pic.twitter.com/kkBhGsOlj2
— Joyce Karam (@Joyce_Karam) December 7, 2024
L’envoyé américain, qui a négocié l’accord de cessez-le-feu dans le conflit entre le Hezbollah et Israël, entré en vigueur le 27 novembre, a déclaré qu’il pensait que le groupe terroriste n’était pas encore anéanti mais qu’il était plutôt affaibli.
Hochstein, qui s’exprimait lors d’une conférence politique à Doha, a déclaré que la situation en Syrie signifiait qu’il serait plus difficile pour l’Iran de fournir des armes au Hezbollah dans ce pays, ajoutant que l’Iran semblait retirer son soutien à la Syrie, sans préciser comment.
Il a ajouté que le Hezbollah « n’est peut-être pas assez fort pour combattre Israël ou pour soutenir Assad, mais il ne faut pas beaucoup de force pour être une présence dominante au Liban, de sorte que l’on peut aussi être affaibli tout en restant fort dans le contexte libanais ».
« Les défaites de l’armée syrienne au cours de la semaine écoulée n’ont pas été une grande surprise », a déclaré Hochstein, soulignant le pouvoir limité de l’armée par rapport aux événements survenus au cours de la guerre civile du pays il y a 13 ans, lorsque « deux puissances [l’Iran et la Russie] lui venaient en aide de manière très forte ».