Tags antisémites à Strasbourg : Un sexagénaire condamné à 18 mois de prison ferme
"Mort aux juifs" et "USA Israël = nazis" ont notamment été inscrits sur le tramway, du mobilier urbain, un parking de supermarché ou encore une pharmacie
Un homme de 62 ans, Hussein Akasheh, a été condamné vendredi à 18 mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir écrit plusieurs tags antisémites à Strasbourg dans l’est de la France, a-t-on appris samedi auprès d’un avocat des parties civiles.
« C’est une décision exemplaire » par sa lourdeur et qui sanctionne « des messages de haine », a indiqué à l’AFP Me Raphaël Nisand, qui défendait la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS), des tags ayant notamment été apposés dans des rames de tramway.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), l’association SOS Racisme et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) étaient également parties civiles dans ce dossier.
En France, un total de 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés depuis le début de la guerre Israël-Hamas, et près de 600 interpellations ont eu lieu, selon un bilan donné mardi 14 novembre par le ministère de l’Intérieur.
Le sexagénaire, jugé vendredi en correctionnelle pour incitation à la haine raciale et apologie de terrorisme, a également été condamné à 1 500 euros d’amende et cinq ans de suivi socio-judiciaire, a ajouté l’avocat, confirmant des informations du quotidien régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA).
Outre le tramway, du mobilier urbain, un parking de supermarché ou encore une pharmacie avaient été tagués, notamment dans un quartier populaire de la ville, des faits survenus entre le 13 octobre et le 14 novembre, selon les DNA.
« C’était toujours la même écriture », les mêmes fautes d’orthographe et « les mêmes choses qui étaient répétées : ‘mort aux juifs’, ‘USA Israël = nazis' », a expliqué Me Nisand.
Des caméras de vidéosurveillance ont également permis de confondre l’auteur de ces tags, a-t-il ajouté.
Ce retraité présentait plusieurs mentions à son casier pour des faits de violences, selon les DNA. « Le président (du tribunal) a dit qu’il avait un profil ‘très inquiétant' », a encore relaté Me Nisand.
À l’audience, le sexagénaire a assuré n’avoir « pas de problème avec les Juifs » mais être « contre ceux qui tuent les enfants », dans des propos rapportés par le journal régional. « Je n’arrivais pas à bien formuler mes pensées. C’était juste pour informer les gens. Je le regrette », a-t-il encore déclaré au tribunal, selon les DNA.