Des tensions entre les Etats-Unis et Israël ? Le Hamas n’en croit pas sa chance
Israël a quitté Gaza en 2005 et se trouve maintenant sous les attaques incessantes des terroristes qui en ont pris le contrôle. Elle mérite un soutien international, mais elle est abandonnée
David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).
Après l’abandon d’Israël par le Royaume-Uni, avec la promesse de limiter les ventes d’armes à Israël si le Hamas reprenait ses attaques sur nos civils, nous apprenons maintenant que les Etats-Unis réduisent déjà les ventes d’armes à Israël.
Ils ont arrêté un ravitaillement prévu en missiles de précision Hellfire qui permet à Israël de frapper les lanceurs de roquettes installés par le Hamas au cœur des zones résidentielles de Gaza.
Alors que nous essayons de mesurer à quel point la crise est maintenant grave entre Israël et son allié le plus important, le cas des Hellfire non importés est-il le signe d’un simple délai de procédure ou le début d’un embargo ?
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La relation entre les administrations Obama et Netanyahu est-elle rompue ou seulement très tendue ? Personne ne va croire le Premier ministre la prochaine fois qu’il expliquera, comme il l’a fait la semaine dernière, que le soutien américain tout au long de cette campagne a été « super ».
Cela devient de plus en plus difficile de comprendre ce que l’administration américaine pense faire au Moyen-Orient. Son influence diminue dans la région. Elle n’apparaît pas suffisamment solide, et c’est un euphémisme, dans sa gestion des régimes les plus dangereux de la région, notamment l’Iran.
Son manque d’enthousiasme peu judicieux pour Abdel-Fattah el-Sissi, apparemment critiqué par Washington pour avoir mis fin à une présidence élue des Frères Musulmans, même si le président Mohammed Morsi n’aurait probablement pas garanti d’autres élections : tout cela pousse l’Egypte toujours plus proche de la Russie. Et maintenant, les liens avec la seule démocratie de la région se distendent.
Certains dans l’administration donnent l’impression de travailler sous l’illusion que si seulement Benjamin Netanyahu, décrit par certains officiels américains jeudi dans le Wall Street Journal comme « imprudent et peu fiable », pouvait être affaibli et écarté, les Israéliens pourraient élire des dirigeants plus enclins à suivre sa pensée et à considérer un compromis territorial en vue d’un processus de paix revivifié avec les Palestiniens.
Le fait est qu’Israël tentant de neutraliser le Hamas, préoccupé par la possibilité de tensions grandissantes en Cisjordanie, conscient que le Hezbollah au Liban est beaucoup plus puissant que le Hamas, et observant l’Iran travailler à tromper l’Occident pour obtenir des armes nucléaires, a tout autant de chances de changer de cap que le Hamas de se désarmer volontairement. Loin d’être le Premier ministre le plus obstiné, Netanyahu est le plus modéré que l’on puisse s’attendre qu’Israël choississe dans un avenir proche.
Il est clairement stupéfiant pour une vaste majorité d’Israéliens que l’Etat juif soit critiqué et se trouve sous pression pour arrêter une guerre qu’il a manifestement cherché à éviter, contre un gouvernement terroriste qui a juré sa destruction et qui rompt régulièrement les efforts de cessez-le-feu qu’Israël accepte constamment.
Que le conflit soit largement mal représenté, et que les gouvernements hostiles soient critiques, est déjà assez dur pour Israël. C’est pourtant beaucoup plus grave que des alliés stratégiques, quel que soit le degré, prennent le même chemin.
Le Hamas a tiré plus de 3 500 roquettes sur Israël. Il a exploité les périodes de calme des années passées depuis qu’il a violemment pris le contrôle de Gaza pour construire un réseau de tunnels sous la frontière vers Israël à partir duquel il planifiait des attaques terroristes majeures.
Il est clair qu’il a placé sa machine de guerre au cœur des quartiers résidentiels de Gaza. Il cherche à lever le « siège de Gaza » afin de pouvoir renforcer sa capacité offensive. Il devrait être totalement évident qu’Israël et l’Egypte n’imposent pas le blocus comme une punition collective ou un caprice.
Il n’y avait pas de blocus avant que le Hamas ne prenne le pouvoir en 2007. Israël avait unilatéralement quitté Gaza deux ans plus tôt, et espérait être récompensé par plus de sécurité. Si Gaza n’était pas dirigé par un gouvernement terroriste, il n’y aurait pas besoin d’un blocus de sécurité pour empêcher les contrebandes d’armes.
Plutôt que des critiques sur Israël qui protège ses citoyens du Hamas, et d’agir maintenant pour limiter sa capacité à le faire, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le reste de la communauté internationale devraient soutenir fermement Israël dans sa luttre contre un Hamas cynique, et cela également pour le bien des civils de Gaza.
Ils devraient insister sur un désarmement du Hamas. Ils devraient exprimer clairement qu’ils partagent la préoccupation d’Israël et de l’Egypte qu’une levée du blocus n’est pas tenable tant que tout assouplissement des restrictions sera exploité par le Hamas.
Ils enverraient ainsi un message clair aux Gazaouis que le Hamas ne combat pas pour leur liberté, comme il le prétend, mais, qu’à travers la poursuite de la guerre contre Israël, il leur refuse cette liberté. Ils donneraient également à Israël la raison de croire que lorsqu’il se trouve dans une crise grave, en bonne partie, pourrait-on dire, parce qu’Israël a entrepris un retrait territorial largement demandé par la communauté internationale, le monde se tiendra aux côtés d’Israël. Actuellement, le sentiment en Israël est à l’opposé : pas de soutien, mais un abandon.
Du point de vue du Hamas, cela doit constituer une immense source de joie de voir des tensions, et pratiquement la rupture, des relations entre Washington et Jérusalem. Le Hamas avait gagné une élection dans laquelle Washington avait insisté pour qu’il participe, même s’il n’avait jamais renoncé au terrorisme. Le Hamas prend le contrôle de Gaza par une vague de violences sanglantes.
Il détourne les ressources pour transformer la bande de Gaza en un énorme bunker terroriste. Il frappe Israël à de multiples reprises. Le Hamas intimide les journalistes internationaux pour qu’ils ne décrivent pas et ne filment pas ses méthodes d’attaque. Et la communauté internationale condamne Israël, les Nations unies lancent des enquêtes contre Israël pour crimes de guerre et les alliés d’Israël limitent ses approvisionnements en armes.
Le Hamas peut seulement en conclure que, tout ce qu’il doit faire, est de continuer à tirer sur les villages et les villes israéliennes, en forçant Israël à riposter. Il est assuré que cela entraînera toujours plus de critiques sur Israël tout comme des restrictions croissantes sur la capacité d’Israël à se défendre. Waouh, doivent penser les dirigeants du Hamas, le monde libre est simplement stupide.
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David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel