Thaïlande: 17 ex-otages du Hamas retrouvent leurs familles à Bangkok
Six ex-otages sont encore soignés dans les hôpitaux israéliens et neuf ressortissants thaïlandais sont toujours en captivité à Gaza
Dix-sept ex-otages thaïlandais du groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas ont retrouvé leurs familles jeudi à Bangkok après plusieurs semaines de captivité dans la bande de Gaza et d’intenses négociations sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis pour obtenir leur libération dans le cadre d’un cessez-le-feu temporaire avec Israël.
Selon le ministère thaïlandais du Travail, environ 30 000 Thaïlandais travaillaient en Israël, principalement dans le secteur agricole, au moment de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre. Au moins 32 d’entre eux ont alors été enlevés par le mouvement islamiste palestinien.
Un vol de la compagnie israélienne El Al transportant 17 d’entre eux ainsi que le ministre thaïlandais des Affaires étrangères s’est posé à l’aéroport international Suvarnabhumi à 15H00 locales (08H00 GMT), accueilli par des familles soulagées et pleines de joie.
Six autres otages thaïlandais ont été libérés mardi et mercredi, mais un responsable du ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’ils resteraient pour l’instant à l’hôpital en Israël et qu’ils reviendraient plus tard.
Neuf ressortissants thaïlandais sont toujours aux mains du Hamas dans la bande de Gaza.
« Je me sens mieux… mais je ne sais pas comment vont les autres otages », a déclaré Uthai Sangnual, l’un des otages libérés, lors d’une conférence de presse improvisée organisée par les autorités dans la zone des arrivées de l’aéroport.
« Ils se sont occupés de moi… pas mal. »
Vêtus de T-shirts blancs ornés des drapeaux thaïlandais et israélien et portant des bagages rouges assortis, les captifs libérés avaient l’air fatigués et hagards à leur arrivée.
« Ce serait mieux si tous nos amis pouvaient revenir », a déclaré à la presse Pornsawan Pinakalo, qui travaillait dans une exploitation de pommes de terre en Israël lorsqu’il a été enlevé.
« Quand j’étais là-bas, j’ai essayé de ne pas trop penser à ce qui pourrait arriver, parce que j’étais triste de ne pas revoir ma famille. »
La mère de Pornsawan, Lumpong Pinakalo, 51 ans, a fait part de son soulagement de voir son fils revenir sain et sauf.
« J’ai suivi les informations. Au début, quand son nom n’est pas apparu en tant qu’otage, j’ai été choquée, pensant qu’il était mort », a-t-elle dit à l’AFP.
« Je lui ai parlé. Il m’a dit qu’il allait bien, alors j’ai été soulagée. »
Elle a exhorté les familles des neuf Thaïlandais toujours détenus par le Hamas à rester positives.
« Si votre enfant a été identifié comme otage, je vous dirais de garder la foi, parce qu’il y a encore de l’espoir. »
Nattawaree Moolkan, la seule femme parmi les otages thaïlandais, a pleuré en disant: « Merci pour tous vos encouragements ».
Un premier groupe de 10 Thaïlandais a été libéré vendredi dernier, dès la trêve conclue entre Israël et le Hamas. Les sept autres ont été libérés dans les jours qui ont suivi.
Tous ont été en convalescence dans un hôpital israélien avant d’être rapatriés, ont indiqué des responsables thaïlandais.
La guerre a éclaté, le 7 octobre, après l’assaut meurtrier commis par le Hamas sur le sol israélien – une attaque qui a fait 1 200 morts, des civils en majorité. Les terroristes ont aussi kidnappé au moins 240 personnes qui sont actuellement retenues en captivité dans la bande de Gaza.
Israël a riposté par une campagne militaire dont l’objectif est de renverser le Hamas au pouvoir à Gaza et de libérer les otages.
Trente-neuf citoyens thaïlandais ont été tués et 19 blessés dans ce conflit, et le royaume a déclaré avoir évacué plus de 8 500 de ses citoyens.