Thunberg et 5 autres militants de la flottille expulsés d’Israël ; 6 détenus pour avoir refusé leur expulsion
Israel Katz voulait filmer les militants qui regardaient le film du 7 octobre, mais en aurait été empêché ; Trump rejette les accusations d'enlèvement : "Israël a déjà assez de problèmes sans kidnapper Greta"

Greta Thunberg et cinq autres militants anti-Israël ont été emmenés mardi à l’aéroport Ben Gurion pour être expulsés, au lendemain de l’interception par la marine israélienne de leur bateau, le Madleen, qui tentait de rejoindre Gaza.
Le ministère des Affaires étrangères a publié sur les réseaux sociaux une photo de Thunberg dans un avion quittant le pays.
Six autres militants, dont une membre du Parlement européen, selon certaines sources, ont été arrêtés après avoir refusé de signer des documents dans lesquels ils acceptaient de quitter le pays.
Les militants ont été emmenés en Israël après que l’armée israélienne a arraisonné leur voilier alors qu’il approchait de Gaza tôt lundi matin, tentant de briser les restrictions maritimes imposées à l’enclave. L’interception a fait suite à plusieurs avertissements lancés aux militants leur enjoignant de renoncer à leur tentative de rejoindre les côtes gazaouies.
Les soldats ont arrêté les douze personnes à bord, dont la militante écologiste suédoise Thunberg. Le voilier battant pavillon britannique a été dérouté vers le port d’Ashdod.
Le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel a déclaré dans un communiqué qu’il avait donné l’ordre de ne laisser aucun des militants entrer en Israël et de les renvoyer dans leur pays d’origine. Israël « ne permettra pas que sa souveraineté soit atteinte par des flottilles de protestation provocatrices à ses frontières », a-t-il déclaré.

Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accusé lundi « Greta Thunberg et les autres [d’avoir] essayé de mettre en scène une provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité ».
« Certains passagers du ‘Yacht Selfie’ devraient quitter le pays dans les prochaines heures », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Ceux qui refusent de signer les documents d’expulsion et de quitter Israël seront déférés devant une autorité judiciaire, conformément à la loi israélienne, afin d’autoriser leur expulsion. »
Les représentants consulaires des pays d’origine des passagers les ont accueillis à l’aéroport, a indiqué le ministère.
Greta Thunberg just departed Israel on a flight to Sweden (via France). pic.twitter.com/kWrI9KVoqX
— Israel Foreign Ministry (@IsraelMFA) June 10, 2025
Le ministère des Affaires étrangères a ensuite confirmé que Thunberg avait quitté le pays et qu’elle s’envolerait pour la Suède via la France.
La militante écologiste évite depuis des années de prendre l’avion, invoquant des préoccupations liées à son empreinte carbone.
Adalah, une organisation israélienne qui propose une assistance juridique à la minorité arabe du pays, a déclaré que les militants à bord du Madleen avaient sollicité ses services.
« Les huit autres sont toujours détenus et contesteront leur expulsion devant un tribunal israélien », a-t-elle déclaré.
Le porte-parole d’Adalah, Moatasem Zedan, a déclaré au journal suédois Expressen que des avocats avaient rencontré les militants.
« Je fais plus de bien en dehors d’Israël que si je suis contrainte de rester ici pendant quelques semaines », a déclaré Thunberg à ses avocats, selon Zedan.
« Si nous choisissons de rester ici contre la volonté des autorités israéliennes et que nous sommes arrêtés pendant quelques semaines, cela nuira à notre cause. »
Le président français Emmanuel Macron a demandé que les six ressortissants français à bord du bateau « soient autorisés à rentrer en France dès que possible », avait indiqué lundi un responsable de l’Élysée.

Parmi ceux qui refusent de signer les documents d’expulsion figure Rima Hassan, eurodéputée d’origine syrienne et membre du mouvement d’extrême gauche radicale anti-Israël, La France insoumise (LFI), selon les médias israéliens.
En février, Hassan a été l’une des deux membres du Parlement européen à se voir refuser l’entrée en Israël en raison de son soutien au boycott d’Israël. Elle souhaitait participer à une délégation de parlementaires européens en visite à Jérusalem et Ramallah.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré que deux citoyens français ont accepté leur expulsion d’Israël et quatre autres, dont l’eurodéputée de la gauche radicale Hassan, ont refusé.
« À ce jour, deux d’entre eux ont accepté de signer les papiers les expulsant du territoire israélien et leur permettant de rentrer dans notre pays. Quatre l’ont refusé […] et comparaîtront devant un juge dans les prochains jours », a déclaré à la presse Barrot.
Les deux ressortissants ayant signé un document autorisant leur expulsion sont un journaliste pour la chaîne qatarie Al Jazeera, Omar Faiad, et un médecin, Baptiste André, a précisé une source diplomatique française.
Barrot, qui s’exprimait depuis Nice en marge de la conférence de l’ONU sur les océans, a également dénoncé « les manœuvres de désinformation d’un certain nombre de responsables politiques » alors que la gauche radicale en France s’est emparée de l’affaire, dénonçant des « arrestations illégales ».
Jean-Luc Mélenchon, leader du mouvement LFI a notamment fustigé la « nullité des services français » en affirmant que les familles des ressortissants retenus en Israël n’avaient eu « aucune nouvelle » dans les premières heures suivant l’interpellation.
« Les agents de notre ambassade sur place […] exercent leur mission avec beaucoup de professionnalisme, de dévouement et de courage dans des conditions extrêmement difficiles », a souligné Barrot.

Cette déclaration fait suite à des mises en cause de la diplomatie française par plusieurs dirigeants LFI, dont Jean-Luc Mélenchon qui a notamment fustigé la « nullité des services français » en affirmant que les familles des ressortissants retenus en Israël n’avaient eu « aucune nouvelle » dans les premières heures suivant leur interpellation.
Les autorités consulaires françaises ont contacté les proches des détenus dans la nuit, après leur avoir rendu visite au centre de détention de Ramle, près de l’aéroport.
Deux d’entre eux sont journalistes, Fayyad, d’Al Jazeera, et Yanis Mhamdi, qui travaille pour le site d’information d’extrême gauche Blast, selon l’organisation de défense des droits des médias Reporters sans frontières, qui a condamné leur détention et demandé leur « libération immédiate ».
Al Jazeera « dénonce fermement l’incursion israélienne », a déclaré la chaîne dans un communiqué, exigeant la libération de son journaliste.
Un avocat anonyme représentant l’un des militants a déclaré mardi au journal Haaretz que le bateau avait été retenu en mer pendant plusieurs heures et « avait tourné en rond ».
Selon l’avocat, les Israéliens qui ont arraisonné le Madleen n’ont pratiquement pas adressé la parole aux militants jusqu’à l’arrivée du yacht à Ashdod, mais se sont montrés « polis ».
Thunberg a accusé Israël de l’avoir kidnappée dans les eaux internationales.
« J’exhorte tous mes amis, ma famille et mes camarades à faire pression sur le gouvernement suédois pour qu’il nous libère, moi et les autres, dès que possible », a-t-elle déclaré dans une vidéo enregistrée avant l’intervention de la marine israélienne.

Le président américain Donald Trump, qui est depuis longtemps en conflit avec Thunberg, a rejeté l’affirmation de la militante pour le climat selon laquelle elle aurait été kidnappée. « Je pense qu’Israël a déjà assez de problèmes sans kidnapper Greta Thunberg », a-t-il déclaré.
« C’est une jeune personne en colère… Je pense qu’elle devrait suivre des cours pour apprendre à gérer sa colère. »
Le plan Katz aurait été contrecarré par le ministère des Affaires étrangères, selon le bureau du Premier ministre
Haaretz a également révélé des détails sur le projet du ministre de la Défense Israël Katz de montrer aux militants la vidéo des atrocités commises le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël lors de l’assaut sanglant mené par le Hamas, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été tuées.

Des sources proches du dossier ont déclaré que Katz souhaitait filmer ou photographier les militants pendant qu’ils regardaient le film, mais que le ministère des Affaires étrangères s’y était opposé.
Le cabinet du Premier ministre a finalement été impliqué, et il a été décidé de ne pas documenter la projection.
Katz a ensuite expliqué que les militants avaient refusé de regarder le film.
Cette vidéo poignante de 43 minutes, produite par le bureau du porte-parole de Tsahal, montre des images non censurées et difficiles à regarder de personnes massacrées et de corps mutilés pendant l’assaut sanglant et barbare, dont la plupart ont été filmées par les caméras embarquées des terroristes.

La flottille est arrivée alors qu’Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser l’acheminement d’une aide supplémentaire à Gaza afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et de produits de première nécessité.
La mission militante anti-Israël organisée par la « Freedom Flotilla Coalition » transportait une petite cargaison d’aide humanitaire, notamment du riz et du lait en poudre pour bébés. Ses membres avaient déclaré vouloir sensibiliser l’opinion publique à la crise humanitaire provoquée par la guerre menée par Israël contre le Hamas depuis vingt mois. Elle prévoyait de livrer une aide symbolique à l’enclave.
Israël a qualifié ce voyage de coup médiatique en faveur du groupe terroriste palestinien du Hamas.
« La maigre aide humanitaire qui se trouvait à bord du yacht et qui n’a pas été consommée par les ‘célébrités’ sera transférée à Gaza par des voies humanitaires officielles », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
Depuis que le Hamas a pris le pouvoir en 2007 à l’issue d’un coup d’État sanglant contre le Fatah, qui gouvernait l’enclave jusque-là, Israël et l’Égypte ont imposé différents degrés de restrictions sécuritaires sur Gaza. Israël affirme que cette mesure était nécessaire pour empêcher le Hamas de faire passer clandestinement des armes qui seraient utilisées contre l’État hébreu.

Le blocage est resté en place malgré les conflits, notamment la guerre qui a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a répondu à ces massacres par une opération militaire visant à anéantir le Hamas, renverser son régime et libérer les otages.
Les groupes terroristes dans la bande de Gaza détiennent 55 otages, dont 54 des 251 personnes enlevées par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 33 personnes dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne, et 20 seraient encore en vie. Les autorités israéliennes ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant le sort de deux autres personnes.
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