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Tour d’Italie : l’équipe israélienne vise une place dans la cour des grands

"Nous allons donner le maximum", a assuré Ran Margaliot, manager de l'ICA, l'équipe israélienne de cyclisme

Photo d'illustration de cyclistes (Crédit : Wikimedia Commons CC BY 3.0)
Photo d'illustration de cyclistes (Crédit : Wikimedia Commons CC BY 3.0)

Les coureurs cyclistes n’ont pas tous les jours l’occasion de rouler près de lieux bibliques. Quand c’est arrivé à la première équipe professionnelle israélienne, elle y a vu un signe avant le départ du Giro vendredi à Jérusalem.

A l’entraînement mardi, les membres de l’Israel Cycling Academy (ICA) sont passés par Tel Azeka, site où le jeune David, futur roi d’Israël et de Judée, a vaincu le géant Goliath à l’aide d’une simple fronde selon la Bible.

« Nous voyons cet endroit comme une métaphore de ce que nous allons endurer au Giro, où nos rivaux sont parfois des géants », dit Ran Margaliot, manager de l’ICA, face à la concurrence du Britannique Chris Froome, du Néerlandais Tom Dumoulin, ou du Français Thibaut Pinot.

« Mais nous allons donner le maximum », assure Margaliot, ancien coureur professionnel au parcours modeste.

L’ICA a été créée en 2014 à l’initiative de Margalit qui a réuni des investisseurs et des amateurs de cyclisme israéliens et étrangers pour créer la première équipe professionnelle du pays dans cette discipline.

Objectif: entraîner dans sa roue les amateurs de plus en plus nombreux qui enfourchent le vélo pour aller au travail ou se détendre pendant le shabat, dans un pays où le football, le basket et accessoirement le judo écrasent tout.

Depuis, l’ICA a changé de braquet, alignant quelques victoires dans des courses de second plan. Elle a participé le 17 mars à sa première grande classique sur route, Milan-San Remo, l’une des courses les plus prestigieuses du circuit.

Quand les 22 équipes s’élanceront vendredi pour un contre-la-montre à Jérusalem, non loin des lieux saints des grandes religions monothéistes, ce sera la première fois que l’ICA sera sur la ligne de départ d’un des trois grands tours.

« Nous espérons nous faire une place dans la cour des grands », dit Margaliot.

Samedi et dimanche, le Giro prendra la direction du nord puis du sud d’Israël, avant de rallier l’Italie. C’est la première fois qu’un des trois grands tours démarre hors d’Europe, une formidable publicité pour Israël et son tourisme.

Rêve de gosse

Depuis 2014, l’ambition sportive s’est doublée d’une aspiration à promouvoir l’image d’Israël, avec l’arrivée dans le tour de table du riche homme d’affaires israélien d’origine canadienne Sylvan Adams.

Philanthrope et cycliste lui-même, Adams revendique d’être l’un des instigateurs du Giro en Israël, surmontant l’incrédulité des organisateurs quand il les a approchés. Il répète vouloir offrir à des millions de téléspectateurs la vision d’un pays ouvert et trop volontiers réduit aux images de conflits.

« L’un de nos objectifs est de faire parler d’Israël », dit-il. Mais, ajoute-t-il, « nous voulons aussi être sur le podium ».

Le maire de Tel Aviv Ron Huldai (à gauche) et le président d’honneur du Giro D’Italia Big Start Israël, Sylvan Adams, lors de l’inauguration du vélodrome de Tel Aviv le 1er mai 2018. (Avec l’aimable autorisation de Guy Yehiel/Municipalité de Tel Aviv)

Sur l’effectif d’environ 25 coureurs d’une quinzaine de pays, huit disputeront le Giro sous les coureurs de l’ICA. L’un des chefs de file est l’Espagnol Rubén Plaza, 38 ans, champion d’Espagne sur route en 2003 et 2009, vainqueur d’une étape au Tour de France 2015. Il en sera à son quatrième Giro.

La troisième étape traversera le désert, mais le Belge Ben Hermans ne s’attend pas à trop souffrir de la chaleur.

“Nous avons une bonne équipe », dit-il, « nous avons l’intention de courir de manière agressive devant, tenter des échappées et participer aux sprints pour, qui sait, gagner une étape », dit-il.

Pour Guy Niv, l’un des deux Israéliens de l’équipe, l’occasion est à la fois « normale » d’un point de vue sportif, et « spéciale » personnellement.

« C’est un peu comme un rêve qui se réalise, un rêve que tu fais quand tu es gosse et que tu commences le vélo. Quand j’ai fait ma Bar Mitzvah (cérémonie juive d’entrée dans l’âge adulte), mon père m’a emmené voir le Tour de France. Voir ces coureurs, sentir cette vitesse… ».

Etre parmi les premiers Israéliens à participer à une telle compétition est « un grand honneur », a fortiori en Israël, dit-il.

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