Trois personnes victimes de coups de feu durant la nuit à Haïfa et Tel Aviv
Un homme a été pris pour cible au comptoir d'une supérette ; peu avant les videurs d’une boîte de nuit ont été victimes de tirs après avoir refusé l'entrée à des clients
Un homme âgé de 35 ans se trouve dans un état critique après avoir reçu une balle dans une supérette de Haïfa, jeudi, signe que la criminalité au sein de la communauté arabe israélienne continue sans relâche ses ravages.
L’homme travaillait au comptoir du magasin lorsque deux hommes arrivés à moto lui ont tiré dessus. Il a été transporté à l’hôpital Rambam par les premiers secours dans un état grave.
Lors d’une autre fusillade survenue tôt vendredi matin, deux gardes de sécurité ont été abattus près de la discothèque « Art Club » de Tel Aviv après avoir refusé l’entrée à plusieurs hommes soupçonnés d’être les auteurs des coups de feu.
« Ca s’est passé dans une station-service pas très loin du club, pas à l’entrée du club », a déclaré le propriétaire du club à la chaîne publique Kan. « Ils n’ont pas été autorisés à entrer, ils sont allés à la station-service, et c’est là que la fusillade a eu lieu. Ils n’avaient pas l’air d’aller bien. Ils parlaient arabe et sur un ton qui montrait qu’ils ne venaient pas pour s’amuser mais pour se battre. »
Vendredi matin, la police a déclaré qu’un homme de 35 ans et un homme de 21 ans originaires de Rishon Lezion avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête. Les deux gardes ont été pris en charge à l’hôpital Ichilov, dans un état modéré.
La fusillade fait suite au meurtre mercredi de deux frères à Abu Snan.
La communauté arabe fait face à un regain de criminalité ces derniers temps. Nombreux sont les dirigeants communautaires qui reprochent à la police son impuissance face aux puissantes organisations criminelles et son inertie. Ils estiment que le problème actuel est la conséquence de dizaines d’années de négligences et discriminations de la part des services publics.
Selon l’organisation de lutte contre les violences Abraham Initiatives, le nombre de morts violentes au sein de la communauté arabe cette année s’élève à 171 et rien ne plaide en faveur d’une accalmie. L’an dernier, le nombre de victimes était de 75 à la même période.
Les autorités expliquent ce phénomène par un crime organisé en plein essor, doublé d’une prolifération des armes, et certains estiment que les communautés ne travaillent pas comme elles le devraient avec les forces de l’ordre.
Selon une information publiée jeudi, le gouvernement envisage le report des élections municipales dans 12 villes arabes afin de préserver la politique municipale de toute forme d’ingérence criminelle.
Mardi, la communauté arabe a fait grève et les exécutifs municipaux ont demandé la création d’un comité d’urgence pour lutter contre la criminalité.
Le Comité national des chefs des autorités locales arabes et le Haut Comité arabe de surveillance accusent le gouvernement israélien de négliger les citoyens arabes israéliens et d’être responsable de ces morts violentes au sein de leur communauté.
Lors de ce mouvement de grève, autorités locales, centres communautaires et entreprises ont fermé leurs portes et les écoles ont fermé plus tôt.