Trump annule la nomination du procureur Ed Martin, qui avait salué un sympathisant nazi
Les relations unissant Martin et Timothy Hale-Cusanelli, qui avait pris part aux émeutes du 6 janvier, s'avèrent être plus fortes que ce que le candidat au poste de procureur-général avait dit, y compris alors qu'il s'exprimait sous serment devant le sénat

Le président américain Donald Trump a fait savoir qu’il avait renoncé à nommer Ed Martin Jr. au poste de procureur fédéral de Washington – la fonction la plus élevée du système juridique de l’état – cédant ainsi aux inquiétudes bipartisanes au sujet du manque d’expérience juridique de l’activiste conservateur, de sa politique clivante et du soutien qu’il avait apporté aux émeutiers du 6 janvier.
Le président a déclaré que Martin serait plutôt nommé procureur général adjoint – il aura notamment la charge d’examiner les demandes de grâce d’accusés qui avaient été impliqués dans les violences survenues au Capitole le 6 janvier 2021. A son retour à la Maison Blanche, Trump avait gracié et commué les peines de tous les insurgés qui avaient pris d’assaut l’institution américaine – s’engageant, pour certains, à classer leurs dossiers.
Dans son nouveau rôle, Martin sera aussi à la tête du « groupe de travail sur l’instrumentalisation de la justice » au sein du département de la Justice. Ce groupe, qui a été créé au mois de février, a pour mission d’enquêter sur le travail de l’ancien conseiller spécial Jack Smith, qui avait pris la tête des deux poursuites judiciaires lancées au niveau fédéral contre Trump – elles avaient finalement été abandonnées – et dans le cadre d’autres investigations qui avaient été lancées pendant le mandat de l’ancien président Joe Biden et qui, selon les républicains, avaient pris pour cible de manière injuste les conservateurs.
Les relations entre Martin et Timothy Hale-Cusanelli, un sympathisant du mouvement nazi qui avait pris part aux émeutes du 6 janvier – des liens dont l’existence avait été révélée – s’avèrent être plus fortes que ce que le procureur aspirant avait pu laisser penser, y compris alors qu’il s’exprimait sous serment devant le sénat.
Martin a récemment présenté ses excuses pour ses éloges passés de Hale-Cusanelli, qui avait été condamné à quatre ans de prison pour son rôle dans les émeutes du 6 janvier. Il a depuis été gracié par Trump, comme cela a également le cas de pratiquement toutes les personnes qui avaient été mises en cause dans cette prise d’assaut.
Ex-réserviste de l’armée, prestataire de la Navy, Hale-Cusanelli s’était exhibé portant une moustache similaire à celle de Hitler. Il avait plaisanté, sur internet, sur le fait de tuer et de manger des Juifs.
L’année dernière, alors qu’il assurait la défense des accusés du 6 janvier, Martin avait remis à Hale-Cusanelli un « Eagle Award » lors d’un événement organisé dans un club de golf appartenant à Trump. Il avait évoqué un homme « extraordinaire ». Il l’avait également interviewé à plusieurs reprises sur son propre podcast.
Martin avait affirmé qu’à l’époque, il n’avait pas conscience des la portée des opinions de Hale-Cusanelli – des opinions qu’il qualifie aujourd’hui « d’odieuses et déplorables ». Mais l’examen des podcasts réalisés par Martin a révélé qu’il s’était en fait entretenu avec Hale-Cusanelli, échangeant au sujet de documents présentés par la Cour qui laissaient entendre qu’il s’était présenté dans une base militaire navale en disant que « Hitler aurait dû finir le travail » – une idée reprise dans le cadre de multiples autres interviews et dialogues dans des podcasts.