Tsahal cible des positions du Hamas à Gaza après des incendies criminels
Après une vingtaine de feux dans le sud d'Israël, l'armée a ciblé des "sites terroristes" du Hamas ; selon les médias palestiniens, aucun blessé n'a été signalé
L’armée israélienne a mené une série de frappes aériennes sur des positions du Hamas dans la bande de Gaza mercredi à l’aube en réponse à la vingtaine d’incendies criminels qui se sont déclarés dans le sud d’Israël à cause des dispositifs incendiaires lancés depuis l’enclave côtière, sous contrôle du groupe terroriste palestinien.
Des images diffusées par les médias palestiniens de Gaza ont montré des explosions illuminant le ciel dans le nord et le sud de la bande de Gaza dans la nuit de mardi à mercredi.
Les journalistes ont indiqué que des sites appartenant à la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam ont notamment été visés.
Aucun habitant de Gaza n’a été blessé dans ces frappes, selon le centre médiatique palestinien affilié au Hamas.
L’armée a ensuite publié une déclaration indiquant que ses avions avaient frappé des cibles abritant des agents du Hamas à Khan Yunis et dans la ville de Gaza.
Video showing an #Israeli air strike, the first since the ceasefire, targeting a site of the Al-Qassam Brigades, the armed wing of #Hamas, in the southern #Gaza Strip pic.twitter.com/NrCkZR58Or
— Rushdi Abualouf (@Rushdibbc) June 15, 2021
« Une activité terroriste a eu lieu dans le complexe attaqué », a déclaré Tsahal, ajoutant que les frappes étaient une riposte au lancement de dispositifs incendiaires sur le sud d’Israël plus tôt dans la journée.
« L’armée israélienne est préparée à tous les scénarios, y compris à la reprise des hostilités, face à la poursuite des actes terroristes depuis la bande de Gaza », a ajouté l’armée.
Il s’agit des premiers raids aériens depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu négocié par l’Égypte qui a mis fin à 11 jours de violence entre Israël et les groupes terroristes palestiniens à Gaza. Les raids sont aussi intervenus à la fin d’une journée de fortes tensions, après que les autorités israéliennes ont donné leur feu vert pour la tenue de la Marche des Drapeaux qui a rassemblé des milliers de nationalistes de droite dans la Vieille Ville.
Face aux mises en garde des groupes terroristes de Gaza, l’armée a promis de maintenir sa capacité de dissuasion et de riposter à toutes les atteintes à sa souveraineté, y compris les incendies criminels, qui ont provoqué 26 incendies dans les communautés bordant l’enclave mardi.
Certains Palestiniens ont également participé à des émeutes le long de la frontière. L’un d’entre eux aurait reçu une balle dans la jambe et aurait été légèrement blessé.
Il s’agissait également des premières frappes à Gaza depuis l’entrée en fonction de Naftali Bennett au poste de Premier ministre dimanche. Le chef de Yamina martèle depuis longtemps que Tsahal devrait riposter aux incendies criminels de la même manière qu’il riposte aux tirs de roquettes.
Le groupe terroriste Hamas avait encore crié « victoire » mardi après la Marche des Drapeaux, estimant avoir établi une « nouvelle formule de dissuasion » vis-à-vis d’Israël.
« Les positions et les décisions courageuses de la résistance palestinienne [groupe terroriste palestinien] ont forcé l’occupation israélienne [Israël] à modifier le tracé de la route qui s’éloigne de la mosquée Al-Aqsa, à changer les routes aériennes civiles et à renforcer le déploiement du Dôme de fer », a déclaré le groupe terroriste dans un communiqué.
#صور | لحظة استهداف موقع للمـöـاومة غرب مدينة #غزة pic.twitter.com/VtJfyq44wH
— المركز الفلسطيني للإعلام (@PalinfoAr) June 15, 2021
La marche, organisée par des mouvements nationalistes et d’extrême droite israéliens, devait initialement se tenir le 10 mai mais elle avait été annulée quand le Hamas avait tiré ce jour-là des roquettes sur la capitale israélienne. Ces tirs avaient donné le coup d’envoi aux 11 jours de combats entre Israël et les groupes terroristes palestiniens dans la bande de Gaza.
À l’approche de la marche, Israël avait pris un certain nombre de mesures pour renforcer la sécurité, notamment en demandant à 2 000 policiers de sécuriser le défilé à Jérusalem, en envoyant des renforts en Cisjordanie et en déployant des batteries de défense antimissile Dôme de fer, y compris, semble-t-il, près de la capitale. Les systèmes de suivi des vols ont montré que le trafic aérien à destination et en provenance de l’aéroport Ben Gurion était redirigé vers le nord, plus loin de Gaza, afin d’éviter tout tir de roquette potentiel.
« Le plan opérationnel a fait ses preuves », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, cité par le radiodiffuseur public Kan, après sa rencontre avec les hauts responsables de la police après la marche.
La police a pour sa part annoncé l’arrestation de 17 personnes après des affrontements entre policiers et émeutiers palestiniens au début de la marche près de la Vieille Ville pour troubles à l’ordre public, jets de pierres et agressions d’agents.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 33 Palestiniens ont été blessés dans les affrontements, dont six hospitalisés pour des blessures causées par des balles en caoutchouc ou des balles avec un embout en éponge. Un autre Palestinien a été blessé par des tirs à balles réelles, mais selon le Croissant-Rouge, la police aurait empêché son évacuation pour le soigner. La police a déclaré que deux officiers avaient été blessés et évacués pour être pris en charge.
Selon la Douzième chaîne, Israël a averti le Hamas via l’Égypte qu’il y aurait une réponse radicale et immédiate à tout tir de roquette mené depuis Gaza. La chaîne a cité une source diplomatique affirmant qu’Israël répondrait aux attaques de ballons incendiaires, mais qu’il choisirait le moment.
La chaîne a demandé à la source diplomatique ce que Bennett ferait maintenant en tant que Premier ministre au vu des commentaires bellicistes qu’il a formulés précédemment.
« D’un côté, il y a des doutes, nous voulons montrer qu’il y a vraiment une nouvelle équation ici comme nous l’avons promis après l’opération Gardien des Murs », a déclaré la source. « D’autre part, nous ne voulons pas corréler Gaza et Jérusalem, comme le veut le Hamas. Il y aura une riposte et elle s’exprimera sous diverses formes. »
La chaîne a également noté la frustration du Hamas face au blocage de la dernière mensualité de l’aide qatarie. Le versement de millions de dollars n’a pas été transféré depuis la fin du conflit le mois dernier. En effet, Israël refuse de l’autoriser à moins que le groupe terroriste ne libère deux civils et deux corps de soldats israéliens qu’il détient en captivité. L’Égypte s’est également opposée à la reprise des paiements qataris, insistant pour qu’un nouveau mécanisme soit utilisé pour les transférer à Gaza afin qu’ils ne parviennent pas directement au Hamas.
Le radiodiffuseur public Kan a rapporté qu’Israël avait rassuré l’Autorité palestinienne et la Jordanie en leur disant qu’elles ne cherchaient pas à provoquer une escalade. En outre, Kan a fait savoir que les États-Unis avaient également exprimé leurs préoccupations concernant la situation.
Plus tôt dans la journée, des sources palestiniennes anonymes ont affirmé, selon la Treizième chaîne, que l’Égypte avait demandé au Hamas de ne pas provoquer d’escalade, prévenant qu’un tel geste serait « embarrassant » pour Le Caire et que le gouvernement de Bennett – qui a approuvé la Marche lundi – répondrait avec force.
Selon ces sources, le Hamas a répondu que « toutes les options sont sur la table » mais que l’escalade pourrait être évitée « si l’événement ne dérape pas. »